𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈𝐈𝐈

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𝐀𝐯𝐚𝐧𝐜𝐞𝐫 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐫𝐞𝐭𝐨𝐮𝐫




C'est souvent seul que l'on apprend les plus grandes morales de la vie, car c'est aussi seul qu'on les surmonte.


🎧~Traitor de Olivia Rodrigo





𝐍𝐈𝐍𝐀


Assise sur un banc, les bras recouvrant une partie de mon corps, la brise hivernale du soir chatouillait les fines parcelles de mon visage. Ma veste, aussi légère soit-elle, ne semblait suffire à masquer les grelottements de mon corps.

Des tremblements dus au froid ou à cette soudaine persuasion d'insécurité une fois la nuit tombée. J'ignorais encore la raison.

L'arrêt de bus délabré dans lequel je me situais abritait aussi deux individus non loin de moi.

L'ambiance bleutée de Denver était due aux faibles couleurs que reflétaient les flaques d'eau qu'avait précédemment créé l'averse.

De faibles couleurs ravivaient une pointe de vie en cette soirée mortuaire, bien trop calme. Des bâtiments se dessinaient à perte de vue dans le ciel, mais aucun signe de vie n'était présent.

Je lançais une nouvelle fois un coup d'œil à ma montre, vérifiant le retard de mon bus qui devait déjà être présent depuis un quart d'heure.

Ce nouveau style de vie était loin de me plaire. Ma voiture avait  décidé de me lâcher il y a maintenant trois semaines de là.
Le soir exact de cet entretien.

Nous avions dû cramer les derniers kilomètres en nous précipitant au Light ce soir là. Prendre le bus devenait peu à peu une routine que je n'appréciais guère. Une attente interminable et un trajet sans courte durée.

Tout compte fait, les écouteurs commençaient à devenir le meilleur ami que je n'avais jamais eu.

Des phares imposants éclaircissaient la route non loin. Je me déplaçais pour vérifier si, comme mon intuition l'espérait, il s'agissait du bus qui s'était soudainement rappelé que son trajet nécessitait de passer par ici. Mais à la place, j'aperçus un 4 x4 se garer dans la rue adjacente.

Je soupirais en redéposant mes fesses sur le banc que j'occupais depuis une bonne vingtaine de minutes.

Et cette fois-ci, un long véhicule arrivant précipitamment, vint se garer sur la place attribuée au bus.

Je laissais passer devant moi les deux inconnus, en refermant la marche.

Installée dans un des sièges restants du bus, je me perdais dans la contemplation du paysage en murmurant les paroles de ma musique préférée.
Heartburn de Wafia.

Des paroles si profondes, mais qui ne se réalisaient sans aucun doute chez moi.

Une vingtaine de minutes plus tard, je descendis rapidement du bus, finalement arrivée à ma destination.

Je m'avançais dans les environs de 18 h 30 vers le grand portail qui renfermait les murs de sa maison.

La résidence de Mila.

J'introduisis le code, déverrouillant le portail, et devant la porte d'entrée. La sonnette retentit.

Mila Anderson organisait une fête de retrouvaille entre filles tous les ans. Elle appelait cela des « retrouvailles », mais en vérité, lorsque j'étais invitée, je ne retrouvais personne et me contentais de faire acte de présence.

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