𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞

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𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄






🎧~heartburn de Wafia




𝐍𝐈𝐍𝐀

Comment survivre ?

Quand notre corps ne reflète plus que cette illusion submergée par le rivage. J'ai plongé dans cette eau et me voilà, me retrouvant inerte et sans vie, me battant contre un adversaire inexistant.

Une infime partie de nous espère toujours s'en sortir, même si la réalité n'est qu'un fragment d'une désillusion révélatrice, seule notre propre perte sera gagnante.

Oublié pour vivre, signifie avancer sans regarder, sans se retourner.

Mais lorsque notre cœur pèse trop lourd pour effectuer un pas de plus, il finit toujours par nous détruire, nous rabaissant à un niveau inférieur à notre propre espèce.

Et là surgissait la question :

Jusqu'où étions-nous réellement capables d'encaisser dans un silence mortuaire ?

Alors qu'il suffisait à cette infime partie de vie de disparaître de notre thorax,
Pour que paix soit accordée à notre âme.

Et pourtant, j'étais toujours là, subissant.
Le cœur laminé et détruit par ce que personne ne pouvait imaginer.

Des mots.

De simples lettres alignées à la fois condamnatrices et destructrices avaient réussi à ouvrir une multitude de blessures dont la cicatrisation ne se rétablirait jamais.

Elles étaient similaires à une tragédie, traçaient leurs chemins tout en restant gravés dans une mémoire répétitive.
Si celles-ci représentaient une arme, combien de fois m'aurait-on tuée, 30 fois, 50 fois ?

Elle tirait là où j'avais la certitude que ça fasse mal.

Ils m'avaient détruit et abattue.
Simple morale de l'histoire.

J'avais désormais peur de ce pouvoir,
La parole. Elle avait fait de moi une personne maudite s'étant égarée dans les profondeurs de la vie.

J'y suis tombée, et je ne m'en suis jamais relevée. Un endroit si sinistre où survivre n'était pas une option, mais un objectif.

Un lieu où sombrer demeurait un chemin infini. Où souffrir était un quotidien, qui emportait un cœur constamment lourd et irréel.

Des douleurs si puissantes qu'apaiser cette simple souffrance en y retirant les battements si bruyants de notre cœur serait un soulagement.

Un autre monde emparé d'une noirceur profonde, plus complexe qu'une simple vie remplie de hauts comme de bas.
Un cosmos où le chaos n'existe pas, mais la mort réside dans la première alternative.

Un univers où l'on ne vit pas, mais où l'on survit uniquement.

Vous l'avez reconnu, ce monde ?

Vous qui m'aviez effacé jusqu'à éponger mes dernières joies.

Vous qui m'aviez laissé plonger, jusqu'à me perdre dans une océan.

À vous tous qui ne vous reconnaîtriez jamais. Vous même qui m'aviez fait vivre et marcher.

Même si je le voudrais,
je ne vous pardonnerais jamais.


Mon dernier bagage était placé dans le coffre de ma petite Volkswagen. Je me tournais lorsque le visage si attristé de ma cousine me transfusa sa tristesse. Je pourrais rester, mais je n'avais pas la force.

— Ne t'en fais pas, Rebecca, on s'appellera de toute manière, et tu me texteras aussi. Sinon, à quoi sert ton téléphone ? Plaisantais-je en effaçant les minuscules larmes se dessinant sur le recoin de ses paupières.

LEWISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant