𝐂𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐧𝐞́𝐞 𝐨𝐮̀ 𝐚𝐜𝐜𝐮𝐬𝐞́𝐞 𝐚̀ 𝐭𝐨𝐫𝐭Il est plus facile de souffrir dans un secret bien gardé, que dans une douleur publique.
𝐍𝐈𝐍𝐀
Séance numéro 3
Cloîtrée contre ce lit d'hôpital, j'attendais patiemment les ordres à suivre par le dénommé Ric.
Plongé au plus profond de ses pensées.
Il revint à moi, une fiole en main.
Doté d'un mutisme assaillant, il m'incita à engloutir le contenu du petit tube sans discuter. Le silence planant dans la pièce me pétrifiait.
Fatiguée de poser sans cesse des questions, j'avais fini par m'abstenir.
L'idée que je sois devenue une poupée de cire entre les mains de ses hommes s'imprégnait peu à peu en moi.
Tu ne t'en sortiras pas, Nina. Pas cette fois.
J'étais la principale marionnette.
Un simple jouet dont tout le monde se servait.
J'inspirais avant de porter à ma bouche le contenu du récipient.
En détectant le goût atroce que me procurait cet échantillon. Je clignais plusieurs fois des yeux, les paupières alourdies. Il s'émerveilla en constatant la réaction que me produisait son test.
— Dios mío, (mon Dieu), dites-moi que ça marche enfin.
Je secouais ma tête fatidique, m'escrimant à reprendre mon esprit. Son sourire se dissipa en même temps que je revenais à la réalité.
— Putain ! Il tapa contre la table qui lui servait d'accoudoir.
Il s'approcha vêtu de sa blouse blanche, avant de m'examiner attentivement. Il empoigna ma mâchoire en me requérant de l'ouvrir.
Après un long examen, il observa de plus près ma langue.
— Je crois que j'obtiendrais dans très peu de temps la réponse à nos questions.
Après avoir amassé ma salive dans un bocal,
il m'interrogea sur les effets.
— Je n'ai rien ressenti, ma tête s'est seulement mise à tourner sans plus de résultat.
La pièce dégageait une odeur médicale qui me déplaisait. Pourtant familière sans que je ne devine la raison.
— Fermez les yeux quelques minutes et concentrez-vous. Les effets sont sûrs du long terme. Il m'assura, en rangeant ses outils.
Je m'exécutai sans plus attendre.
Le battement de mes paupières régressait,
en répandait cette fatigue dans mon corps.
Absorbée par un sommeil léger.
Les événements de la veille ressurgissaient comme un cauchemar inachevé.FLASHBACK
Figée devant cet homme aux yeux gris, doté d'un sourire pervers, mon corps tremblait. Non de peur, mais de rage.
J'étais agacé de servir de simples jouets que l'on maniait à sa volonté. Plus qu'assez de ne jamais être écouté, et ras-le-bol que ce psychopathe me déshabille de la sorte.
Le visage froid, je couvris mon corps de mes mains, avec l'immense envie de lui cracher au visage. Il ne valait pas mieux que ce Lewis complètement détraqué qui ne pensait qu'à tuer ou à me tuer.
L'un ne savait pas garder ses couilles dans son froc, et l'autre ne communiquait qu'en criblant n'importe quel individu de balle. Tous les deux n'étaient que des gamins en manque de jouets.
Et j'étais épuisée d'être au centre de cette altercation qui n'était autre qu'un règlement de compte.
— Tu voudrais une loupe pour mieux l'observer, Perez ?
Il ne restait plus que lui. Et même si, au départ, il m'agaçait énormément avec son habituel humour à deux balles. Il restait et demeurait le plus vivable des trois.
— Tu sais, la loupe, je m'en passerais une fois que la Gringa sera dans mon lit. Il me sera inutile de l'observer, tellement je la baiserai fort, jusqu'à ce qu'elle perde sa beauté.
— Tu sais, c'est beau de rêver. D'ailleurs, moi ça m'arrive ce genre de chose. Parce que je la voulais, cette porsh que j'ai vue il y a quelques semaines. Pourtant, je ne l'ai pas eu, la preuve : tous les États-Unis seraient au courant si je l'avais eu. On n'a pas toujours ce que l'on veut.
Il extirpa un souffle dépossédé de patience, en allumant sa cigarette. Mes lèvres imitaient le début d'un rire, en apercevant son agacement.
Au même moment, des chaussures grincèrent sur le sol du bâtiment. Je devinais à l'entente de ses nombreux pas lourds qu'il revenait.
Mon cœur se remit à tambouriner à l'intérieur de ma poitrine, terrorisé. Ils comptaient me livrer à un putain de violeur en série.
Les bras tremblotants de peur cette fois-ci.
Je m'efforçais de refouler en moi ses souvenirs désastreux.
— J'ai pris ma décision, Miguel. Il fit une pose en nous rejoignant.
Le dénommé étendit un sourire enjoliver, alors que je me dépossédais de mes membres.
Fais quelque chose, Anto, je suppliais intérieurement.
— Elle reste avec moi, et c'est non discutable. Ta récompense arrivera quand tu recevras ta part de la marchandise.
Mon cœur comprimé se desserra simultanément en cessant les bruits insupportables qu'il effectuait contre mes oreilles. J'allais rester en vie.
Les larmes me montaient aux yeux,
je n'allais pas revivre ce calvaire.
Il s'arrêta en mimant une pause, puis s'avança près de l'homme en lui arrachant sa cigarette.
— Ce n'est pas moi qui ai perdu cette putain de Mercancía. Que quede claro (Que l'on soit clair.) Je me suis chargé de le retrouver, mais tu ne peux vouloir qu'à ce fumier de fournisseur.
Il réduisit en miette le mégot, en le balançant d'un coup de pied.
— Tu cherches à me baiser, Lewis ?! OÙ C'EST CETTE TONTA QUE TU VEUX BAISER. ELLE ET SES OJOS VERDES ?! LAISSE-MOI DEVINER ?! Il vociféra tandis que ses hommes braquèrent soudainement leurs armes sur nous.
Mon corps tressaillis, figé par la tension se propageant dans l'ensemble de la pièce.
Je n'osais respirer par peur d'attirer les foudres du prédateur sexuel.
Un rire sarcastique lui échappa et l'aura qui émanait la totalité de son corps se révélait d'une façon que je n'avais encore détecté chez lui. Imposant et terriblement colérique.
— Parce que tu supposais vraiment que je te l'offrirais sur un plateau? Il ne manquait pas de le surplomber d'une tête, en lui rappelant qui dirigeait. Hors de question, ¿Te ha entendido? Ce qui entre chez moi est à moi. Moi seul en décide le contraire, je me suis bien fait entendre ?
En l'absence de réponse. Il s'incrusta dans les iris de l'homme au tatouage sur le coup. Une lueur mortelle le traversait sans l'ombre d'un doute.
Je m'apercevais fuir ce regard qui ne m'était pas destiné. La noirceur qu'il dégageait se propageait jusqu'au parcelle de mon corps.
— ttt-tttt-... À ta place, je demanderais à tes hommes de baisser leurs armes. Vous avez vraiment cru que nous viendrons seul, répliqua le blond en dédaignant un sourire moqueur.
Le jefe prit en trombe son visage, en lui faisant découvrir la quantité d'hommes cachés derrière les végétation au loin.
Il leva ses yeux en même temps que les miens. La surprise fut triomphante en découvrant six hommes postés à l'étage. Les mêmes hommes ayant pris le volant de notre Jeep. Tous une crosse à la main, ils étaient braqués sur la cible.
Paniquée par le surplus d'adrénaline qu'ils transmettaient.
Mes yeux s'arrondirent tout aussi effrayés. Putain, c'est quoi ce bordel.
Face à nous, cinq hommes masqués aux traits asiatiques nous pointaient armés de leur calibre.
— Tu souhaites toujours rester muet, mi amigo?! Tu ne désires pas me vexer tout de même. Il prononça ses mots si calmement que mon corps frissonnait jusqu'à atteindre mon échine. Je ne voudrais pas trouer tes hommes par balles, en te renvoyant pour seul survivant. Je ne le ferais que si tu m'y obliges, tu piges !?
Il hocha la tête, le visage décomposé.
— Parle avec des mots. Miguel, des mots.
Il susurra toujours rivé sur son visage.
— Entendido, lo entendí. (Entendu, j'ai compris.) Il répéta comme un son mélodieux provenant d'une poésie.
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LEWIS
RomansaUn tintement de clés parvint à ses oreilles. Deux jours. 48h que son corps reposait dans les profondeurs d'une maison inconnue. Pourquoi ? Telle était la question qu'elle se posait. Pourquoi et comment avait-elle fait pour atterrir ici. Un endroi...