Plongée dans son regard

Renaissance

Trois mois plus tard, j'emménage enfin dans mon nouvel appartement. Un espace de 150 m², entièrement rénové, dans un ancien bâtiment du centre-ville. Ce n'est pas un appartement de luxe, ni une grande maison, et les filles ne comprennent pas pourquoi je ne veux pas quelque chose de plus extravagant. Mais pour moi, ce n'est pas une question de taille ou de luxe. Je veux juste un endroit qui me ressemble, où je me sente bien. Cet appartement a une âme, une histoire. Les murs vibrent de vie, de vécu, et c'est exactement ce dont j'ai besoin.

Cela fait maintenant plus d'un an que Simone nous a quittés, plus d'un an que je n'ai plus eu de nouvelles de Nate. Une année où j'ai dû me reconstruire, m'accrocher à chaque petite victoire pour ne pas sombrer. Ce n'était pas facile, mais aujourd'hui, je peux dire que j'y suis arrivée. Je suis plus forte, plus résiliente. Et ce nouvel appartement, ce nouvel espace, est le symbole de cette renaissance.

Steven est devenu une présence incontournable dans ma vie, tout comme je le suis dans la sienne. Il m'a aidée à emménager, à choisir les moindres détails de la décoration de mon nouvel appartement. C'est un espace lumineux, l'atout principal qui m'a immédiatement séduite. Ce que je préfère, c'est cette grande fenêtre assise, avec une vue imprenable sur la ville, baignant la pièce principale de cette chaleur naturelle que j'ai tant cherchée.

Je me suis inspirée de quelque chose que j'avais vu ailleurs, quelque chose qui m'évoque des souvenirs doux-amers : la maison de Nate, celle qui me manque tant. J'ai voulu reproduire cet équilibre entre des tons foncés et une luminosité apaisante. Steven et moi avons passé des heures à poser du papier peint vert canard sur le mur le plus long du salon, créant des rappels subtils de cette couleur à travers des objets de décoration et des coussins. Le canapé panoramique, d'un gris clair apaisant, s'étend face à une table basse en marbre blanc, nichée sur un tapis écru à poils longs. La cuisine, blanche et grise, se marie à merveille avec l'ensemble. Dans la salle à manger, une grande table ronde en verre, avec un socle en marbre blanc signé par un célèbre designer italien, trône comme un chef-d'œuvre.

C'est un cocon harmonieux, où chaque détail a été pensé. L'ami de Steven, un artiste peintre, m'a trouvé de superbes tableaux dans des tons dorés, qui ajoutent cette touche de lumière et de féminité que je cherchais. Ce n'est pas un appartement luxueux, mais c'est mon refuge, et je m'y sens incroyablement bien.

Le jour de mon emménagement, Steven m'a fait un cadeau spécial.

– Divy, j'ai quelque chose pour toi. Un cadeau un peu particulier, dit-il en souriant. Promets-moi de le garder.

– Steven, qu'est-ce que je pourrais en faire si ce n'est le garder ? plaisanté-je.

– Promets-moi que tu le garderas, insiste-t-il, plus sérieux.

Je le regarde, intriguée.

– D'accord, je te le promets.

Il me tend une boîte soigneusement emballée.

– Attends, je veux te filmer quand tu l'ouvres, lance-t-il, sortant son téléphone.

– Tu es sérieux ? dis-je en riant.

– Très sérieux.

Cela peut sembler anodin, mais en ouvrant le cadeau, j'ai ressenti une vague d'émotions qui m'a submergée. C'était une photo, en noir et blanc, encadrée dans un cadre métallique vert et or. Une photo de la soirée du Gala, où je suis en plein éclat de rire, et juste à côté, Nate me regarde avec une tendresse infinie, ses yeux pleins d'étoiles.

Je l'ai fixée un long moment, incapable de prononcer un mot. Puis je l'ai serrée contre moi, les larmes me montant aux yeux.

– Steven... C'est magnifique, murmuré-je. C'est perturbant, mais tellement authentique. Il me manque. Tellement. Je crois que je n'aimerai jamais personne autant que lui.