Plongée dans son regard

Noël chez Romano Architecture

J-6 avant Noël ! Et Dieu sait à quel point j'adore cette période de l'année. Tout semble baigner dans une ambiance de magie : les lumières scintillent, l'air est léger, tout devient festif. Cela me rappelle les Noëls de mon enfance, lorsque ma famille était encore unie, quand mes parents étaient un vrai couple, profondément amoureux l'un de l'autre. Des souvenirs lointains, mais précieux...

Je suis impatiente à l'idée des fêtes chez Romano Architecture et chez American Rock, sans oublier le repas avec les parents de Nathanaël. Puis les vacances arrivent à grands pas... J'ai vraiment besoin de décompresser et de prendre du temps pour moi.

Dès lundi, l'ambiance dans l'entreprise change. On sent que tout le monde commence à lâcher prise. Les employés discutent entre eux, se promènent dans les couloirs sans but précis. Cela ne me dérange pas, ils ont donné tellement d'eux-mêmes ces derniers mois. Je sais que toutes les tâches importantes seront accomplies avant la fermeture pour les fêtes de fin d'année.

Nathanaël, lui, est débordé. Je ne l'ai jamais vu aussi peu disponible et aussi fatigué. Cette fin d'année semble être encore plus chargée pour lui que pour moi. Malheureusement, Noël tombe un weekend cette année, ce qui ne lui laisse que peu de temps pour se reposer, d'autant plus qu'il n'a pris aucune vacances.

Jeudi matin, avant d'aller au bureau, je fais un détour par American Rock pour déposer à Nate son pull de Noël. Je n'ai pas osé aborder ce sujet avec lui, et je pense qu'il est préférable de le lui donner aujourd'hui. En entrant dans la tour, je sens l'esprit de Noël imprégner les lieux. J'ai fait envoyer à chaque employé une boîte surprise, avec une petite carte de vœux et d'encouragement, bien sûr signée "Nathanaël Romano". Avec du recul, j'ai l'impression de m'être plus investie dans l'organisation du Noël chez Rock que pour ma propre entreprise. Comme si j'avais ce besoin inconscient de protéger Nate, de redorer son image, de montrer qu'il n'est pas cet homme de glace qu'il laisse transparaître.

Les employés sont souriants, et me saluent chaleureusement en passant. Je commence même à connaître leurs prénoms, après toutes ces visites régulières au cours des trois dernières semaines.

Au 28ème étage, Rachel est débordée. J'aimerais lui déléguer la tâche d'expliquer à Nate ce que contient le sac que je tiens, mais il m'aperçoit immédiatement. Sans attendre, il me fait signe de venir dans son bureau.

– Salut, assieds-toi, je t'en prie, commence Nate avec un sourire en coin.

– Nate, je ne suis pas là pour un entretien...

– Dommage, j'aurais aimé t'en faire passer un.

– Non merci, tu es bien trop intimidant, mon cher.

– Si jamais tu changes d'avis et que tu veux un poste chez nous, tu pourrais toujours essayer de coucher avec le patron.

– Ça, c'est déjà fait.

– Je voulais dire... dans ce bureau, précise-t-il avec un éclat malicieux dans les yeux.

– Intéressant ! Je suis contente de te voir si disposé et de si bonne humeur.

– Hmmmm, de quoi as-tu besoin ?

– Nate, on est bien d'accord que tu viens ce soir au Noël de Romano Architecture ?

– Effectivement, 18h30, c'est ce qui est prévu.

– Si je suis ici, c'est pour te déposer le pull que je t'ai acheté.

– Divy, tu sais très bien que je ne porterai jamais un truc pareil.

– J'aimerais que tu le mettes. S'il te plaît. Je t'ai pris quelque chose de sobre.