Je m'avance lentement, restée dans l'obscurité. La porte du bureau de Nate est entrouverte. Mon cœur se serre quand j'aperçois la scène à l'intérieur : Nate, debout, appuyé nonchalamment contre son bureau, les jambes croisées, un verre d'alcool ambré à la main, sa cravate desserrée. Il paraît si détendu, si... à l'aise.
Face à lui, une femme blonde aux cheveux lisses, vêtue d'une robe BCBG qui laisse peu de place à l'imagination. Assise sur une chaise en cuir, elle joue négligemment avec une mèche de ses cheveux tout en effleurant la jambe de Nate de l'autre main. Mon estomac se retourne.
Et pour couronner le tout, il lui raconte cette même histoire sur son voyage à Sacramento, celle qu'il m'avait déjà narrée avec tant de détails. Cette garce rit à ses plaisanteries, l'aguiche de manière flagrante, et lui... il laisse faire, il en joue même.
Mon cœur se brise en mille morceaux. Je suis blessée, trahie, et surtout furieuse. C'est donc ça, ses "choses à finaliser" après la réunion ? Il a juste oublié de me préciser qu'il comptait finaliser sa soirée avec une autre femme.
Je sais que je n'ai plus rien à faire ici. Dégoutée, écœurée, je fais volte-face et commence à m'éloigner, essayant de contenir les larmes qui menacent de déborder. Mais en marchant rapidement dans l'obscurité, ma maladresse me rattrape. Mon talon se coince, je trébuche, manquant de tomber. J'enrage intérieurement contre moi-même. « Maudite maladresse. »
J'entends des pas se rapprocher, et mon cœur rate un battement. Je dois partir, maintenant. Sans réfléchir, je me précipite vers l'ascenseur, espérant m'enfuir avant qu'il ne soit trop tard. Les portes se referment juste à temps, mais pas avant que mes yeux ne croisent ceux de Nate. Son regard est fixe, noir, indéchiffrable. Il reste figé, cloué sur place, comme s'il ne pouvait pas croire ce qu'il voyait.
Mon téléphone se met aussitôt à vibrer. Nate m'appelle, bien sûr. Mais je ne décrocherai pas. Que pourrait-il me dire, de toute façon ? Je suis humiliée, profondément blessée. Je n'ai jamais ressenti une telle trahison.
Malgré la douleur qui me ronge, je rejoins Al, Juan et Samuel pour m'excuser de ne pouvoir rester. J'invente un problème familial, prétextant une urgence pour m'éclipser. Mon esprit est ailleurs, loin de cette soirée, loin de tout. Il ne me reste plus qu'à fuir cette honte qui m'envahit.
Mon téléphone continue à vibrer dans ma pochette. Il est hors de question que je réponde. Nate ne mérite pas que je l'écoute, c'est fini. Tout est terminé.
J'arrive au loft, les larmes roulant sans fin sur mes joues. Frany et Ed, installés sur le canapé, sont stupéfaits de me voir dans cet état. Frany bondit immédiatement dans ma direction. La seule chose que je parviens à lui dire, entre deux sanglots, c'est que si Nate ose se pointer ici, je refuse catégoriquement de le voir.
Allongée dans ma chambre, j'étouffe dans mes larmes. Les souvenirs de cette femme, son rire méprisant, ses gestes envers Nate me hantent. Et l'expression de Nate... ce visage figé, stupéfait, quand les portes de l'ascenseur se sont refermées... Comment a-t-il pu ?
La sonnette d'entrée retentit. J'étais certaine qu'il viendrait. Il est si prévisible pour certaines choses, mais terriblement imprévisible pour d'autres. Jamais je n'aurais imaginé qu'il irait voir ailleurs après ce que nous avons partagé, après ce lien si intense, nos discussions profondes. Je le croyais sincère, mais tout ce qu'il est, c'est un manipulateur, un menteur. Il me dégoûte.
Je colle mon oreille contre la porte pour écouter. J'entends Frany, furieuse, se diriger vers l'entrée, ses pas résonnant dans tout le loft.
— Je t'avais dit de ne pas lui faire de mal ! Dégage !
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Plongée dans son regard
Romance« Front contre front, il me perfore l'âme avec son regard ténébreux et lorsque je le sens entrer en moi, une vague d'émotion me submerge. Il me remplit complètement, chaque mouvement est lent, profond, chargé de passion. Nous restons ainsi, longtemp...