Prologue

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Finalement

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Finalement...

***

Assise sur le siège arrière de la voiture, je regardais la route pendant que ma mère m'emmenait au garage pour que je puisse passer du temps avec mon grand-père.
J'allais lui rendre visite au moins quatre fois par semaine.

À la minute où ma mère arrêtait le moteur de la voiture, j'ouvrais la portière et je sautais dans les bras de mon grand-père.
Celui-ci me faisait tourner en l'air et me touchait le bout du nez, ce qui me faisait rire à chaque fois.
« Mon petit rayon de soleil. » m'appelait-il.

J'étais le soleil de sa vie et il était celui de la mienne.

Je me souviens à quel point le garage me paraissait immense : salle de réparation, de
stockage des pièces, de stockage des voitures et dehors, un gigantesque circuit où les plus grandes compétitions automobiles avaient lieu. Des gradins, j'observais les pilotes automobiles dans leur voitures de sport dernier modèle.
Je rêvais de pouvoir un jour devenir comme eux.
« Mais t'es une fille soeurette ! » me disait mon frère.
Mais rien ne m'empêchait de rêver.

Mon grand-père m'emmenait voir une voiture qu'il était en train de réparer, la prochaine avec laquelle il allait concourir.
Il me portait et me posait sur le siège conducteur.
De là, je tournais le volant et faisais le bruit du moteur avec ma bouche.
Je me croyais comme une vraie pilote. Mon grand-père, lui, me regardait les yeux brillants et rigolait de pleins poumons.

Nous allions ensuite dans une salle rien qu'à lui : sa salle de trophées.
Je me souviens exactement de mon ressenti lorsque que je levais les yeux, la bouche grande ouverte en m'extasiant devant toutes les coupes en or qui brillaient à la lumière.
Je ne pouvais les compter.
« Un jour, tu poseras la tienne, petit rayon de soleil. » me disait-il.

Il posait alors sa main sur mon épaule et m' accompagnait à la voiture de ma mère, je partais en lui faisant de grands signes de la main.
Quelques fois, je restais un peu plus longtemps, je lui racontais ma vie, mes problèmes, lui décrivais mes amoureux du moment, je lui parlais de tout. Absolument tout. En quelque sorte, je me vidais. Je riais, parfois je pleurais.

...

Ce jour-là, ce n'était pas seulement ma mère et moi qui nous rendions voir mon grand-père : mon frère et mon père nous accompagnaient.

Nous allions assister à la plus grande course automobile de la région, qui avait lieu au garage. Mon grand-père y participait.
Cette course n'a lieu que tous les dix ans, c'était donc une occasion à ne pas manquer.

Une fois arrivés, nous nous étions installés à la meilleure place, ce qui me permettait de ne rater aucune seconde de la course.

Nous étions en avance alors mon grand-père était venu nous voir. Il avait l'air sûr de lui mais méfiant en même temps.
L'admiration que j'éprouvais pour lui était si grande que je n'ai jamais réussi à lui dire à quel point je le trouvais fort.
Et je rêvais d'être forte comme lui.
De concourir un jour comme lui.
Mais toutes ces voix me disaient qu'une fille ne pourrait pas gagner une telle compétition.
Peut-être bien qu'elles avaient raison.

...

À côté de toutes les personnes venues de partout pour assister à cet événement, j'observais de loin mon grand-père.
Il se préparait pour la course.

Et enfin, se fut l'heure. Le moment tant attendu.
Les coups de sifflet retentirent et dans un bruit assourdissant, une centaine de de voitures démarrèrent.

Au bout d'un certain temps, les premières voitures cartonnèrent entre elles et furent sorties de la piste. Mon grand-père était à ce moment dans les dix premiers puis passa en quatrième position.
Pleine d'admiration envers lui, j'étais sûre qu'il allait gagner.
J'avais assisté tous les matins à ses entraînements, j'avais vu tous les efforts qu'il avait fait, cette coupe, il la méritait.
Elle devait rejoindre les autres, elle devait être entre ses mains.

Plusieurs nuits, j'avais rêvé qu'il gagnerait.
Mais le rêve était bien trop long et le réveil fut brutal.
Bien trop brutal.

J'entendis soudain un énorme bruit.
Parmi les trois voitures qui étaient devant la sienne, les deux plus proches se rentrèrent dedans. Le glissement des pneus sur la route se fit entendre et tous les spectateurs se levèrent.

À ce moment-là, une lueur d'espoir s'alluma : j'espérais de tout cœur que mon grand-père puisse éviter le massacre et rester sur la course.
Mais la leur disparue dès que je vis le véhicule dans lequel se tenait mon grand-père se retourner.
Je me souviens même d'avoir crié « NON, PAPI ! »

Le seul pilote restant finit son tour avec le bruit des sirènes des camions de pompiers, des ambulances.
Une fois la ligne d'arrivée franchie, je le vis se lever, pousser un cri de joie, sans se soucier des trois pilotes dans le nuage de fumée grise.
Sans même poser un œil sur eux, il s'en alla récupérer la coupe et la victoire, celle qui aurait dû revenir à mon grand-père.

Même pas un regard, non.
Il avait gagné.
Mon grand-père avait perdu.

...

Tout le monde se dirigea au plus proche de la piste où les trois pilotes, dont mon grand-père, ne s'étaient pas relevés.
Moi, j'étais restée assise, les yeux pleins de larmes, les mains sur mes oreilles.
Ma mère, m'ayant remarqué dans cet état, m'avait alors pris dans ses bras et porté jusqu'à la piste car seulement les familles pouvaient y accéder.
Et je faisais partie de sa famille.
Une fois posée au sol, je vis mon grand-père, la tête pleine de sang, son casque était parti quand la voiture s'était retournée.

Lorsque je vis le médecin prendre son pouls et se relever, les yeux fixés sur le sol, je compris.
Je venais de perdre la personne qui comptait le plus à mes yeux.

La personne que j'admirais tant.
Je venais de perdre mon grand-père.

À seulement neuf ans, j'avais perdu celui qui me faisait aimer la vie.

...

Parce qu'à 9 ans je me suis retrouvée parmi toutes ces épitaphes, regardant les nuages qui maintenant nous séparaient.

***

... Peut-être que tout le monde m'abandonnera un jour.


♪ • ☽︎ ✩ .

Hi you,

Déjà, merci d'avoir cliqué sur mon histoire, it warms my heart !

Alors ? Comment avez-vous trouvé ce prologue ?

J'ai mis du temps à me lancer dans la publication de cette histoire mais c'est fait, enfin.

( p.s : vous pouvez voter si ça vous plaît )

Océ'

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