ONE DREAM

2. Avec ma mère

Me rendant seule à un arrêt de bus pour rentrer chez moi, je pense à ce que m'a dit mon directeur tout à l'heure.
Va-t-il vraiment fermer le garage ? Je ne l’espère pas.

Mais arrêtons de dramatiser, il n'en est pas sûr. Tout peut changer d'un moment à l'autre sans même qu'on en doute. Tout.

...

Je m'installe sur un banc en attendant le bus.
J'allume l'écran de mon téléphone et aperçoit un message de June.

« Je fais la route avec Kinsey, nous nous sommes arrêtées un instant, elle ne fait que de parler. Insupportable. »

June est ma meilleure amie, elle a le même âge que moi ( tout comme Kinsey ).
À l'inverse de moi, elle laisse tout le monde entrer dans sa vie.
Elle a les cheveux noirs, longs et lisses, les yeux marrons verts.
Sa coiffure préférée ? Un demi chignon.
Sa couleur préférée ? Le jaune.
Elle est toujours joyeuse et est la meilleure pour se mettre dans le pétrin.

Et en ce moment même, elle revient d'un stage pour ses études et, malgré elle, elle à accepté de raccompagner Kinsey qui d'ailleurs, fais les mêmes études qu'elle.

Si non seulement elles sont ensemble pendant les stages, elles le sont aussi lors des trajets. Sincèrement, je la plains.

J'éteins l'écran de mon téléphone et regarde autour de moi.
Le ciel est gris, il risque de pleuvoir, j'espère que June sera prudente sur la route.

Le bus arrive et je monte m'installer sur un siège.
Heureusement qu'il n'est que 16 heures, je déteste prendre le bus le soir.
Ce matin, j'ai décidé de ne pas prendre ma voiture pour me rendre au garage, alors je suis obligé de m’y rendre en bus.
Mais quelle idée.

...

D'ailleurs, qui sait, peut-être qu'un jour je trouverai le courage de réparer la voiture de mon grand-père et de concourir avec.

Je me suis souvent imaginé lors d'un concours, au volant de sa voiture sur le point de gagner.
Mais est-il vraiment possible qu'un jour je gagne une course ?
Que je devienne aussi forte que mon grand-père ?
Et je le sais, j'ai un terrible manque de confiance en moi, mais tout cela me paraît tellement impossible.

...

Assise sur un des sièges du bus, je détourne le regard de la vitre et regarde le monde autour de moi.
Des personnes écoutant de la musique, d'autres lisant des livres... Et moi qui les observe.
J'aime bien faire ça, non pas pour que vous pensiez que je suis étrange, non.
C'est juste que je regarde les façons dont agissent les gens, leurs expressions faciales, et parfois, en les regardant un peu plus, je peux distinguer une manière d'agir qui montre qu'il y a eu un traumatisme dans la jeunesse, quelque chose qui ne va pas.
Et à ce moment-là, je me dis que les masques cachent bien des choses, qu'on peut montrer ce que l'on veut, pas toujours ce que l'on est.

...

Le bus s'arrête pour faire monter d'autres personnes.
Accompagnée de ses parents, une jeune fille arrive en pleurs.
Ils s'assoient sur des sièges dans ma diagonale.

— Ça va aller ma chérie.
— Pourquoi elle est morte ?
— C'est comme ça, c'est la vie.
— Je veux pas vivre si c'est la vie alors.
— Ne dis pas ça mon cœur.
— Mais c'est pas juste.
— La vie est parfois injuste.

J'arrive à entendre cette discussion malgré la voix tremblante de la mère et les larmes de la jeune fille.

Ce n'est pas difficile à comprendre, cette famille vient de perdre quelqu'un.
J'observe la jeune fille essuyant ses larmes d'un revers de sa manche.
Si seulement elle savait, je la comprends tellement.