10. Mon plus grand rêve

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07h12. Je me suis réveillée assez tôt mais il faut bien que j'avance dans les réparations de la voiture. Je reste dans mon lit, allongée sur le dos à fixer le plafond.

Mon ventre fait un de ces bruits qui nous indiquent de se nourrir mais je l'ignore. Mes pensées défilent devant mes yeux, là, tournoyant dans l'air et viennent tirer les extrémités de mes lèvres pour en former un sourire.

Je finis par m'habiller, j'enfile un jean droit et un débardeur, j'ajoute un sweat par dessus. D'une parce qu'il fait frais ce matin, et de deux parce que je n'ai pas très envie de sortir en débardeur.

Pauvre souvenir.

Comme à mon habitude, je descends prendre une tranche de pain - qui me remplira peut-être le ventre, et contourne la grande armoire laissée par mon frère dans mon entrée pour sortir de chez moi. Il faut vraiment que je la déplace ailleurs, mais je n'y arriverai pas toute seule.

...

Depuis le temps que je fais des allers-retours entre ma maison et le garage, les 20 minutes de route me paraissent beaucoup plus rapides que la première fois.
Sans doute l'habitude.

Je dois avouer que j'appréhende la discussion avec mon directeur.
Je stresse quand j'essaie de m'imaginer tout ce qu'il pourrait me dire, je me fais des tonnes de scénarios.

"Je n'ai d'autre choix que de te licencier par manque de sous pour te payer."
"Je dois malheureusement fermer le garage."

Tout est possible.

...

Devant le bureau de mon directeur, mon pied tapote le sol et mon attention se fixe sur le moindre bruit. Je redoute le moment où il sortira de cette pièce, à vrai dire.

Et si le garage fermait ?

Parce que même si par malheur je suis licenciée, je pourrais quand même venir ici et je sais que je serais toujours la bienvenue. Mais s'il ferme, je ne sais pas ce que je deviendrais.

— Everly, je t'en pris, entre, me dit mon directeur en me sortant de mes pensées.

J'entre dans la pièce et m'assoie sur une chaise en face de lui.

— Comment vas-tu ? demande-t-il après avoir pris une gorgée de café.
— Je vais bien.
— Bien...

Il marque une pause, puis reprends.

— Je voulais te parler de la course Everly, comme tu le sais, le pilote n'a finalement pas voulu signer.

J'hoche la tête.

— Alors je voudrais te proposer quelque chose.

Me proposer quelque chose ?

— Je voudrais que tu participes au concours.
— Comment ?
— Que tu participes, Everly, tu es notre dernière chance.

Je ne rêve pas, non, je ne rêve pas.
Il vient tout simplement de me proposer de participer au plus grand concours automobile de la Région ?

— Mais... Je n'ai pas le niveau.

Évidemment, il fallait que mon manque de confiance en moi se pointe.

— Tu l'atteindras avec de l'entraînement, tu priotiseras cette discipline. Fais le pour l'avenir de ce garage.

L'hésitation vient me rendre visite. Mais peut-être que je n'aurai plus jamais l'opportunité de participer à ce concours.

On a qu'une seule vie.

— D'accord, je veux bien, j'accepte.
— Très bien, le concours à lieu dans 3 mois, je veux que tu sois prête et que tu gagnes, montre nous de quoi tu es capable.

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