6. Annabelle

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La soirée se passe à merveille. Ayden est tellement beau, je vis dans un rêve. La musique en fond nous enveloppe dans une petite bulle. Il est si tactile que j'ai déjà dû aller me rafraîchir deux fois. Il n'arrête pas de murmurer à mon oreille et je frissonne de la tête aux pieds. Je crois qu'il le remarque et le fait exprès, car il a un sourire insolent et un regard vicieux. Il resserre sa main sur ma cuisse comme pour s'assurer que je ne suis pas la seule à aimer notre échange. Il se penche un peu en avant pour respirer mon parfum au moment où ses lèvres frôlent ma gorge. Je ferme les yeux, et soudain, j'entends Ed crier d'un coup. Je me redresse, paniquais. Que lui arrive-t-il ? Je demande aux autres.

– Où est passé Ed ?

Tout le monde me regarde, et regarde autour d'eux. Personne n'a remarqué son absence. Visiblement, tous un peu choqués par le cri qu'Ed a poussé, nous sommes tous dans l'incompréhension. Je me dirige vers la cuisine et leur dis :

– Je vais aller voir, je reviens.

Arrivée à la cuisine, je ne vois personne. Je monte à l'étage, fouille la salle de bain, les toilettes, le bureau, la mezzanine. Personne. Je vais dans ma chambre et je regarde partout. Personne. Je commence à paniquer et je crie :

– ED ! Si tu me fais une blague, elle n'est pas drôle, ok ! Sors de ta cachette !"

Et d'un coup, la lumière de tout l'étage s'éteint. Je me mets à hurler comme une folle et j'insulte dans le vent tous les noms d'oiseaux possibles et inimaginables. Puis, je me fige, et j'entends des pas derrière moi. Mon cœur bat la chamade. Je suis dans ma chambre, et pourtant, il fait si noir que je ne sais plus où je suis. Si je suis près du lit, de la fenêtre, ou de la porte de mon placard. Tout ce que je sais, c'est que je ne suis pas seule. D'une voix tremblante, je demande :

– Ed ? C'est toi ?

– ...

– Ed, s'il te plaît, si c'est toi, ce n'est pas drôle du tout.

J'ai la voix qui tremble. Mes derniers mots ne sont plus que murmures quand je sens une présence derrière moi. Je me retourne et frappe avec le genou aussi fort que possible et aussi haut jusqu'à atteindre ce qui me semble être un entrejambe. J'entends un bruit sourd, un cri étouffé, ainsi que des jurons murmurés dans un souffle.

– Putain d'enfoirée de merde ! Tiens, dans tes couilles, connard !

Et là, j'entends et reconnais la voix d'Ed qui continue à jurer tous les noms possibles.

– Ed, putain, qu'est-ce qui t'a pris, bon sang ? Tu sais, ma peur bleue pour le noir, bordel !

Je tâtonne dans le vide jusqu'à le sentir au bout des mains. Il est toujours accroupi et ne bouge plus. Merde, je crois que je lui ai vraiment fait mal et je commence à paniquer.

– Ed, parle-moi, s'il te plaît. Je suis désolée.

Je le prends dans mes bras avant de m'excuser encore. En même temps quelle idée de me faire peur.

– Bordel, putain, tu m'as fait peur. Je suis désolée. Je t'ai frappé dans l'asticot, c'est ça ? Je n'espère pas le pauvre

Je l'entends pouffer un rire, et je me détends d'un coup. Bon sang, ce que j'ai eu peur. J'ai le cœur qui palpite encore.

– Belly chérie, il n'y a rien chez moi ressemblant à un asticot, mais oui, tu m'as bien défoncé mon costume trois pièces. Bordel, qu'est-ce que ça fait un mal de chien. Je crois que tu l'as cassé.

Je couine d'horreur, CASSER ? et voilà, je panique à nouveau.

– Fracturer ? C'est possible ? Oh non, je suis tellement désolée. Bon sang, qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Tu veux aller à l'hôpital ? Une poche de glace ? Une poche de chaud ? J'appelle...

Un parfait connard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant