Un parfait connard.

19. Annabelle

Je regarde Ayden jouer avec Kaëla dans le salon depuis le cadre de la porte. Il est plein de joie et d'amour pour sa fille, visiblement très heureux de la revoir après deux mois de séparation. Kaëla a pleuré quand elle l'a vu et a crié "PAPA, ENTRER, PAPA, ENTRER". Du coup, il s'est dépêché de la prendre dans ses bras et j'ai vu quelques larmes discrètes au coin de ses yeux. Je n'ai aucun doute sur l'amour qu'il porte à sa fille. En revanche, l'amour qu'il m'apporte... J'ai eu le droit à un sourire timide, ah oui, et une accolade ainsi qu'un baiser chaste au coin des lèvres.

Pourquoi ne me donne-t-il plus d'attention ? Pourquoi ne me regarde-t-il pas ? Je soupire et vais en cuisine pour surveiller la cuisson de mon mafé au poulet. Une petite casserole avec du piment +++ pour Monsieur, et une autre petite casserole sans piment pour moi et Kaëla. J'adore préparer ce plat, Kaëla et Ayden en raffolent, et souvent, il n'y a pas de reste pour le lendemain.

Pendant que je règle ma petite minuterie pour ne pas sur cuire mon plat, je me dépêche de préparer la table et de couper le pain. Une fois tout en place, je verse les préparations dans des plats de service différents pour ne pas confondre avec et sans piments, puis je pose tout à table en criant :

– À table, petite troupe !

Il arrive tous les deux, Ayden essayant d'attraper Kaëla qui court et hurle, pensant sûrement qu'elle va plus vite ainsi. Ayden l'attrape et la fait voler jusqu'à son réducteur de table, l'attache, et lui demande si elle veut goûter du piment.

Je grogne et fais des gros yeux. Il rit, et je me détends enfin.

Kaëla est enfin endormie, Ayden a mis une heure à la coucher. Elle n'a pas arrêté de lui poser tout un tas de questions, et il a répondu à chacune d'elles. Il a profité de chaque seconde d'elle jusqu'à ce qu'elle tombe de sommeil. Ayden est revenu à la cuisine pour me dire qu'elle dormait et qu'il allait prendre sa douche. J'ai hoché la tête et souri tout en terminant de nettoyer la cuisine.

Une fois toutes propre, je me suis dépêchée de monter à l'étage, et j'entendais l'eau de la douche couler. Je suis donc allée dans la salle de bain aussi discrètement que possible. La pièce est remplie de vapeur, et je ne vois même pas son reflet à travers la vitre. Je me déshabille et prépare une seconde serviette pour moi au-dessus de la sienne. J'ouvre la vitre et m'insère dans la douche. Ayden sursaute et se retourne.

– Putain, ce que tu m'as fait peur, Annie. chuchote-t-il.

J'avais oublié qu'à chaque retour de mission, Ayden est toujours extrêmement tendu et sur ses gardes.

– Je suis désolée, soufflais-je. Je pose mes mains sur ses épaules et presse légèrement comme pour l'inviter à se détendre. Tu m'as manqué, beau gosse, dis-je les larmes aux yeux.

– Tu m'as manqué aussi, beauté, il me relève le menton avec son index et me regarde dans les yeux. Pourquoi est-ce que tu pleures, Annie ?

Je décide d'être honnête. Après tout, cela fait des mois, maintenant exactement deux ans et demi, que j'ai cette pensée qui m'obsède.

– J'ai peur que tu ne m'aimes plus. J'ai peur que mon corps ne te plaise plus. J'ai peur que quand tu es loin de moi, je ne te manque plus...

Nous sommes trempés par l'eau qui rougit notre peau avec sa chaleur, la vapeur tout autour de nous. Je m'approche pour presser ma poitrine contre son torse musclé, dur, taillé dans la pierre. Sa couleur chocolatée est incroyable, ni trop foncée ni trop claire, un peu plus colorée par rapport à Kaëla. Il est lui-même un parfait mariage entre l'Afrique et l'Europe. Je glisse mes doigts d'un pectoral à l'autre, puis trace l'auréole de son téton. Il ne me répond pas, mais je vois sa poitrine se gonfler d'excitation à mes caresses. Je n'ai pas besoin de me pencher beaucoup pour attraper son téton dans ma bouche. Je le mords légèrement en tirant, et je soulage d'une douce caresse avec ma langue. Je lève les yeux, et je vois son regard briller. Il passe sa langue sur ses lèvres et contracte la mâchoire avant d'enfin parler :