15. Edward

22 1 0
                                    

Maintenant que le petit monstre est à la crèche, passons aux choses sérieuses. Je file en direction du salon de thé.

– Salut, papa Carl ! Comment ça va aujourd'hui ? Il fait super beau, je trouve. Dis donc, regarde-moi ce beau gosse de OUF avec ses cheveux poivre et sel. Tu dois attirer de la clientèle féminine par ici.

– Qu'est-ce que tu veux, gamin ?

J'y suis allé trop fort ? Où est-il juste devenu devin ?

– J'ai besoin de faire des extras. Les travaux de la maison coûtent plus cher que prévu, et j'en ai marre de ramener des filles chez maman. Je dois finir cette baraque, et je ne suis pas un gamin ! J'ai 25 ans, papa Carl.

– Gamin, la dernière fois que tu as travaillé ici, tu t'es tapé la moitié de la clientèle féminine qui avait entre 20 et 30 ans. Je ne suis pas sûr que c'est bon pour les affaires.

– Tu rigoles, elles viennent toutes pour moi. Bien sûr que c'est bon pour les affaires !

– Non, pas quand elles se font jeter comme une merde dès que tu as tiré ton coup.

Ma réputation me suit donc jusqu'ici, merde. En même temps, je ne leur avais rien promis.

Il part nettoyer la table de quatre et remplir les sucriers. Je suis collé à ses talons et me dépêche de remplir les supports à serviette pour lui montrer ma motivation. Quand il se penche pour ramasser un ticket par terre, je me dépêche d'intervenir :

– Non, attends !

Il me regarde avec un sourcil levé et me demande du regard.

– Attends, je vais ramasser. Ne te penche pas, tu risqueras de te froisser un muscle. Tu sais, à ton âge, on doit se ménager.

Je me penche pour ramasser, et au même moment, je me prends un coup de pied au cul magistral.

– PUTAIN, qu'est-ce qui te prend ?, lui grognai-je, en me frottant la fesse gauche.

– Rien, gamin. Tout cul tendu mérite son dû. La prochaine fois, tu éviteras de me traiter de vieux. Tu ne bosses pas en ce moment pour que tu veuilles venir ici bosser ?

– Non, j'ai pris mes congés quand Annie m'a téléphoné. Elle avait besoin de moi. La crèche était fermée pour épidémie la semaine dernière, et comme Ayden ne rentre pas avant la fin du mois, j'ai pris mes congés tout le mois pour être disponible jusqu'à son retour.

Il souffle et me regarde avec un air grognon.

– Pourquoi ma fille a choisi ce crétin plutôt que toi ?

– Arrête ton char, papa Carl. Si je m'étais tapé ta fille, tu m'aurais poursuivi avec le rouleau à pâtisserie de Pierre. Je rigole si fort que des clients se retournent pour voir ce qui se passe dans notre direction.

– Ouais, mais toi, au moins, tu traites ma fille comme une princesse depuis tes huit ans, et tu ne t'es jamais lassé d'elle. Ça mérite un trophée, fiston.

– Il l'aime, Carl. Il n'est pas comme moi, mais je le connais, et crois-moi, je sais qu'il l'aime. Sinon, il ne serait plus dans les parages depuis bien longtemps. Et ta fille ne veut pas de moi. Je te rappelle que dans la ville, tout le monde la croyait lesbienne pendant deux ans à cause de moi.

Il s'esclaffe, et je fais de même. Belly n'en avait rien à foutre de passer pour une lesbienne. Une fois la vérité rétablie à nos parents, mamie Marlyse et tante Suzie, une bonne punition pour chacun, des corvées durant un mois pour moi (car oui, j'ai dû faire celles de Belly aussi, elle ne m'avait pas laissé le choix, après tout, c'était ma connerie, elle n'avait fait que me suivre comme toujours). Mais quand les filles pensaient qu'elle était seulement une amie à Ayden et non sa PETITE amie, parce qu'elle était supposée être lesbienne, ça a commencé à la saouler grave. Au point qu'elle avait frappé à sang et à cheveux arrachés une pauvre fille qui avait osé demander au beau brun s'il était toujours disponible pour renouveler leur partie de jambes en l'air passée.

Un parfait connard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant