Chapitre 18

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La tension entre nous monte progressivement, palpable à chaque seconde qui passe alors que nous maintenons nos positions respectives. Après avoir élevé la voix pour exprimer ma frustration face aux questionnements sur ma relation avec un homme dix ans plus âgé, je prends une profonde inspiration. Je cherche à expliquer, à rationaliser cette relation : son habitude d'éviter les conflits offre une vie tranquille mais cette justification ne satisfait pas Niall. Il se redresse du canapé pour me faire face avec une pointe d'irritation dans sa voix :

-Tu insinues que je suis immature, Ella ?
-Je souligne simplement que certains comportements chez des hommes de ton âge peuvent être problématiques.
-Oh, bien sûr, ton vieux schnok n'est pas agaçant, il craint juste que tu t'échappes, c'est pour ça qu'il n'est pas exigeant !
-Hey, pas plus tard qu'hier, tu disais que Chris semblait être quelqu'un de vraiment bien !

Soudain, il se lance dans une imitation moqueuse de Chris, exagérant ses paroles. Je le fixe, les bras croisés sur ma poitrine, attendant qu'il finisse son numéro.

-Ella par ici, Ella par-là, elle est où ma star ? lance-t-il avec dédain.
-Bon, tu as fini ton cinéma ?
-Non. Tu n'as aucune légitimité pour me juger.
-Et toi, tu te crois qui exactement ? riposté-je.
-Je suis moi.
-Eh bien, je n'apprécie pas la personne que tu montres en ce moment.

Étrangement, il reste silencieux, ce qui me pousse à évoquer les commentaires d'Amber sur le fait que je ne connaîtrais pas sa véritable personnalité.

-Donc c'est ça qu'elle est venue te dire ? demande-t-il en s'approchant, Très bien. Je l'ai trompée. Satisfaite ?

Cette fois, c'est moi qui reste sans voix.

-Je suis quelqu'un d'horrible. J'ai fait beaucoup de tort. Mais je n'ai aucun regret, Ella. Maintenant, tu sais.

Ne souhaitant pas être davantage impliquée, consciente que cela ne me concerne pas, je fais volte-face et me dirige vers le réfrigérateur, la faim se manifestant. Niall, cependant, semble submergé par une colère incontrôlée. Tout en fermant la porte de l'électroménager, je vérifie si la caméra est éteinte.

-Alors, tu ne vas pas me donner une leçon de morale ? demande-t-il ironiquement, Parce que, vas-y, je suis habitué maintenant.
-Cela ne me concerne pas, ce que tu as fait, c'est entre toi et Amber.
-Tant mieux, parce que j'aurais trouvé ça audacieux de ta part.

Reculant d'un pas, les yeux écarquillés, je saisis le torchon à ma portée et lui assène des coups, soulignant qu'il n'est qu'un crétin.

-EH, mais tu es malade ! s'écrie-t-il en attrapant le tissu que j'ai en mains.
-Tu me tapes sur les nerfs ! grondé-je, Tu crois que j'ai besoin d'un objet pour te frapper ?
-Oh, vas-y, essaie, je t'en prie.

Il balance le torchon négligemment sur la table en écartant les bras. Percevant cela comme une provocation, je m'apprête à lui donner un coup sur l'épaule mais il saisit soudainement mon poignet. Mes yeux restent fixés sur ses doigts qui s'enroulent lentement autour de ma peau, captant chaque mouvement, chaque contact, puis remontent progressivement vers lui, tentant de saisir les nuances de son expression.

-C'est n'importe quoi, dit-il en brisant le silence, Stop.
-Tu cherches des ennuis, Niall.

Par la suite, je lui demande poliment de me lâcher et il relâche immédiatement sa prise, laissant ses bras retomber le long de son corps.

-Tu réalises qu'on est filmés, n'est-ce pas ? demandé-je, Tu ne devrais pas réagir de cette manière. Pense à ton image publique.

J'essaie ensuite d'éclaircir les choses en lui expliquant que je préfère ne rien savoir concernant sa relation avec Amber. De plus, je souligne fermement que je ne veux en aucun cas que quiconque soit au courant de ce qui s'est passé entre nous car cela semble avoir été une erreur monumentale de ma part. Les yeux écarquillés, il esquisse un petit rire, ce qui m'irrite davantage :

À deux doigts du bonheur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant