Chapitre 16

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La porte de chez moi cède sous la poussée de ma main, valise en main et chapeau de paille coquettement posé sur ma tête. Dans un élan de joie, je lance un cri pour annoncer mon retour. Mon visage s'illumine d'un large sourire alors que j'attends avec impatience de voir si Noa est présent. Ne voyant pas d'ombre se précipiter vers moi, je défais mon long foulard blanc enroulé autour de mon cou pour réitérer ma présence. Soudain, des pas se font entendre, et mon sourire s'élargit davantage, fière de mon allure de vacancière. Je ferme les yeux en anticipant les exclamations de mon ami, mais au lieu de cela, je suis accueillie par une demande de silence.

-Ta réaction est vraiment décevante, grogné-je en rouvrant les yeux.

Une main trouve instinctivement le chemin vers ma poitrine en remarquant qu'il tient un enfant dans ses bras, me rappelant instantanément qu'il est maintenant père. Doucement, je referme la porte derrière moi, laissant mon excitation se propager alors que je m'avance.

-Je te présente Ava, annonce-t-il fièrement.
-Oh mon Dieu, murmuré-je en l'observant avec un élan d'attendrissement.

La petite, à peine âgée de quelques mois, est une merveille à contempler. Ses joues potelées semblent irrésistiblement douces au toucher, tandis que ses grands yeux brillent d'une curiosité enfantine. Ses petites mains s'agitent avec une vivacité adorable, explorant le monde qui l'entoure avec une innocence pure. Avec délicatesse, j'attrape son petit doigt, émerveillée par sa douceur et sa fragilité. Son regard curieux se pose sur moi, et un sourire éclatant illumine son visage, m'arrachant un soupir d'attendrissement.

-Ava, je te présente ta tante, déclare Noa.

Mes yeux se posent immédiatement sur lui, ce souvenir de notre premier jour de tournage ensemble me revenant en mémoire, où nous riions pour un rien, créant une complicité indéfectible qui désormais se traduit par sa progéniture m'appelant tante Ella. Je dépose ma paume sur le bras de mon ami, cherchant des explications :

-Comment se fait-il qu'elle soit ici ?
-J'ai demandé à sa mère si je pouvais la prendre avec moi, et elle n'a pas hésité une seconde à me faire confiance.
-C'est formidable, Noa, réponds-je.
-Elle ne te dérange pas, j'espère ? demande-t-il avec une pointe d'inquiétude.
-Elle est ici chez elle, tout comme toi.

Subitement, une vague de panique m'envahit, me faisant tourner en rond dans la pièce alors que je réalise l'absence totale d'équipement pour accueillir un enfant dans cette maison. Pas de berceau, pas de table à langer, même pas un seul jouet à portée de main. Alors que mon esprit s'embrouille, Noa, remarquant mon agitation, éclate de rire avant de prendre la parole :

-J'ai déjà fait plein d'achats avec Niall. Ne t'en fais pas, je suis apparemment super organisé.
-Alors, il l'a déjà rencontrée ? demandé-je.
-Oui, les présentations ont été faites. Et tu sais quoi ? Je soupçonne ma fille d'être une vraie petite séductrice en herbe. Elle charme Niall, tu devrais la voir.

Je ris doucement en retirant mes chaussures, me retrouvant pieds nus, puis je m'approche à nouveau d'Ava, la prenant dans mes bras :

-Je suis passée par là, ma belle, et crois-moi, ce n'est pas une bonne idée de flirter avec Niall...
-Il est ici, lâche Noa.

Niall fait son entrée, un tournevis en main, et demande à Noa s'il compte revenir l'aider à terminer le montage des meubles. Il me jette un bref coup d'œil, comme si j'étais invisible, puis repart. Je serre la mâchoire, lui lançant un doigt d'honneur par-dessus son épaule.

-Eh, je te rappelle que tu as une enfant dans les bras ! s'exclame Noa.
-Crois-moi, je vais personnellement m'assurer qu'elle lui fasse ce geste à chaque fois qu'elle le voit.

À deux doigts du bonheur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant