Chapitre 20

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Après une longue douche bien chaude, je me suis allongée sur le canapé. Cela fait maintenant des heures que je suis dans cette position, et la nuit a finalement enveloppé la ville. Enfouie sous une couette, je zappe les chaînes à la recherche de quelque chose d'intéressant, mais comme souvent, la télévision ne m'offre aucune distraction valable. Mes pensées commencent à dériver, et je me surprends à souhaiter que Niall soit ici avec moi. Depuis qu'il est parti avec Louna, je n'ai eu aucune nouvelle de lui. Cela ne devrait pas me surprendre, surtout après la remarque de Noa insinuant que Niall ne ressent probablement pas la même chose que moi.

La porte d'entrée gronde, me ramenant brutalement à la réalité. Je me redresse vivement, et me demande ce qui se passe. J'espère que ce n'est pas Thiago. Le fracas persiste, et je m'approche doucement, chaque pas faisant monter mon appréhension. Juste avant de jeter un coup d'œil par le judas, je m'arrête net en entendant des mots familiers :

-Tu veux bien m'ouvrir, Ella Stuart !

Reconnaissant immédiatement la voix de Niall, je me précipite vers la porte. Mes doigts tremblent légèrement en saisissant la poignée, que j'ouvre brusquement. Niall se tient là, devant moi, les bras ballants et complètement trempé par la pluie. Ses vêtements dégoulinent, et ses cheveux collent à son front, mais c'est son regard désespéré qui attire toute mon attention. Les yeux embués, il me fixe intensément avant de murmurer :

-C'est ici que je veux être.

Sa voix est brisée, presque implorante, et ses épaules s'affaissent sous le poids de l'émotion. Il semble vulnérable, comme s'il venait de parcourir des kilomètres sous la tempête juste pour me trouver. Je ne peux m'empêcher de sourire, malgré l'émotion qui monte en moi :

-Moi aussi, je trouve que tu devrais être ici.

Un sourire naît immédiatement, illuminant son visage d'une lueur d'espoir. De mon côté, j'essuie discrètement une larme qui perle dans le coin de mon œil. Sans un mot de plus, il se précipite vers moi avec détermination, m'attirant fermement contre lui dans un élan passionné. Ses bras m'enveloppent avec une force rassurante alors que ses lèvres cherchent les miennes avec intensité. Le contact est électrique, empreint de toute l'émotion refoulée et de la tendresse retrouvée. Je sens sa bouche contre la mienne, ses baisers fougueux et affamés, comme s'il voulait effacer toute distance et toute incertitude entre nous. Mon cœur bat la chamade tandis que je réponds à son étreinte, mon sourire se fondant contre ses lèvres dans un mélange exquis de bonheur et de soulagement. Entre deux baisers, nous échangeons quelques mots :

-Je l'ai quitté, révèle-t-il.
-Vraiment ?
-Il est temps de se donner une chance, Ella.
-Vraiment ?
-Je t'aime.

Ses mots me font frissonner de bonheur et je fonds contre lui, l'embrassant de nouveau. Un rire s'échappe alors que je tire doucement sur ses vêtements trempés par la pluie. Je passe une main dans ses cheveux dégoulinants, mon front contre le sien :

-Tu voulais jouer une scène de film, hein ?
-Même pas... Mais avoue que ça rend bien, non ?

Amusée, je secoue la tête tout en mordillant ma lèvre inférieure. Il m'embrasse délicatement sur le front avant d'attraper mes mains dans les siennes.

-Noa est là ?
-Non, je murmure en lui rendant son regard espiègle.
-Oh, tu sais ce que ça veut dire ?
-Je t'écoute.
-Qu'il est temps de rattraper le temps perdu.

Il me serre brusquement contre lui, provoquant un rire heureux qui s'échappe de ma gorge. Dans ses bras, je me sens comblée de bonheur, et il est clair que lui aussi partage ce sentiment. Nous entamons notre montée des escaliers dans un chaos complet. Chaque marche est un défi dans notre précipitation, nos pieds trébuchant parfois sur les vêtements éparpillés. À plusieurs reprises, nos dos heurtent les murs du couloir, amplifiant notre urgence et notre désir brûlant. Soudain, il me soulève dans les airs, ses mains fermement agrippées à mes fesses alors que j'enroule mes jambes autour de sa taille. D'une main habile, je tends le bras derrière moi, cherchant la poignée de la porte de ma chambre qui finit par céder. Il me jette presque sur le lit, et je ne peux m'empêcher de plaisanter :

À deux doigts du bonheur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant