Chapitre 9 - Interlude Niall -

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Après avoir jeté négligemment ma veste sur le canapé, je me retourne vivement vers Noa, chuchotant pour lui demander pourquoi il est encore là. Il répond en haussant simplement les épaules et je secoue la tête avec incrédulité devant sa présence inattendue. Il était censé avoir quitter la maison d'Ella depuis au moins deux heures, il me l'a promis. J'ai mis tant d'efforts pour organiser ce moment avec elle et voilà qu'il compromet tous mes plans. Après m'être assuré que Ella n'est pas dans les parages, je m'approche de lui et pose mes mains sur ses épaules, le faisant reculer légèrement.

-Tu dois partir, articulé-je fermement.
-C'est un rendez-vous galant, répond Noa sans broncher.

Je recule, fronçant les sourcils et je lui dis que ce n'est en aucun cas un rendez-vous galant, juste deux amis qui se retrouvent. Il ricane doucement à ma réponse, tournant sur lui-même, demandant à haute voix si quelqu'un dans cette maison peut arrêter de lui mentir. Brusquement, je place ma paume sur sa bouche, le regardant sévèrement. Encore une fois, il murmure derrière ma main que c'est un rencard. Je me recule, incertain. :

-Elle t'a dit que c'était un rencard ? chuchoté-je.
-Ah, maintenant tu t'intéresses, réplique-t-il sarcastiquement.
-Où est-elle ?
-En haut. Elle est en train de se préparer.

Alors que je prends une grande inspiration, je passe mes paumes sur mon jean. Lorsque je relève la tête, je remarque Noa me regardant avec un sourire en coin. D'un ton froid, je lui demande s'il a un problème. Il secoue la tête négativement, puis pointe du doigt mon polo blanc, taché d'après lui. Je cherche immédiatement la saleté en grognant mais son rire résonne jusqu'à mes oreilles, faisant serrer ma mâchoire :

-Je vais te tuer, Noa !
-Ce n'est pas un rencard, pouffe-t-il en imitant ma voix, Tu paniques pour une tâche et tu oses me faire croire le contraire, espèce de menteur.
-Bon, ça suffit maintenant, tu te la fermes ! m'exaspéré-je, J'espère pour toi que tu n'as pas mis cette idée dans la tête d'Ella !
-Et pourquoi pas ? riposte-t-il.
-Parce qu'elle va paniquer ! hurlé-je.

Il se retient de rire avant de se retourner en entendant la voix d'Ella derrière lui, demandant qui sera pris de panique. Lorsqu'il se décale, je l'observe sans dire un mot. Elle sera toujours aussi attirante à mes yeux, je crois. Ella est d'une beauté naturelle impressionnante et ce soir, dans sa combinaison noire une pièce, elle est magnifique. Ses longs cheveux tombent sur son décolleté et son rouge à lèvres rouge la rend encore plus séduisante. Je la dévore du regard jusqu'au moment où je réalise qu'elle m'observe, une main posée sur sa hanche :

-Niall ?
-Euh..., bafouillé-je, Il m'a fait croire que j'avais une tâche et j'ai paniqué. N'est-ce pas, Noa ? insisté-je.
-Oui, voilà, confirme Noa, Une tâche. C'était une blague.

Elle grimace en finissant de descendre les escaliers, nous observant alors que nous sourions comme deux débiles. Je vous le dis, cet idiot de Noa va tout foutre en l'air. Lorsqu'elle nous rejoint, elle adresse directement à Noa la question de savoir s'il compte partir ou se joindre à nous. Machinalement, je prends la parole à sa place, imposant fermement qu'il doit s'en aller tout de suite. Noa se tourne lentement vers moi, passant sa langue sur ses lèvres avant de confirmer mes propos d'un signe de tête, puis il se dirige vers la porte d'entrée. Je soupir de soulagement en le regardant s'éloigner mais je trottine vite derrière Ella lorsque je remarque qu'elle le suit. Elle lui tend une veste avec un sourire et il semble évident qu'elle aussi est pressée qu'il décampe. Il saisit le tissu avec réticence mais l'enfile vivement avant de récupérer ses clés sur le petit meuble près de la porte, puis il ouvre celle-ci. Alors qu'elle s'apprête à la fermer derrière lui, il passe à nouveau sa tête dans l'encadrement :

-Bonne soirée, Ella. Bonne soirée, Niall. Bonne soirée à moi, tout seul, mis à la porte par mes amis, lance-t-il d'un ton faussement dramatique.
-Oh, tu es insupportable, rétorque Ella en fermant brusquement la porte.

À deux doigts du bonheur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant