Chapitre 36

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Je referme brusquement la porte de ma chambre, m'adosse à celle-ci afin de prendre une profonde inspiration. Enfin à l'abri des regards, je laisse mes larmes couler en toute liberté. Mon téléphone vibre et comme à chaque fois depuis que je suis partie de chez Niall, je le sors de mon sac à main. Je constate une nouvelle fois que c'est lui qui tente de me joindre. Dans un nouvel accès de colère, je lance mon téléphone sur mon lit depuis l'endroit où je me tiens, le regardant effectuer deux rebonds avant de s'immobiliser sur les draps. Toujours sous le coup de l'émotion, je passe une main sur mon visage pour reprendre mes esprits. Finalement, je me laisse glisser contre la porte en bois pour finir assise sur le sol, mes jambes repliées contre ma poitrine, submergée par les sanglots qui déferlent.

-Ella, est-ce que tout va bien ?

Je porte instinctivement une main jusqu'à ma bouche, essayant de retenir mes pleurs en reconnaissant la voix de ma mère. D'un geste, j'essuie l'eau qui coule de mes joues avec le revers de ma manche puis je réajuste mes cheveux derrière mes oreilles. Après une bouffée d'air pour me calmer, je réponds d'une voix étouffée :

-Tout va bien, maman.
-Je peux rentrer ? demande-t-elle.
-J'aimerais être seule, prononcé-je en reniflant.

Les coups répétés contre le bois résonnent dans la pièce, indiquant que malgré ma demande de solitude, ma mère semble décidée à entrer. Je me redresse rapidement, réajustant mes vêtements tout en la fixant pousser la porte. Un bref moment s'écoule pendant lequel elle me scrute puis elle relâche les épaules avec une expression d'inquiétude.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

En affirmant que rien d'inquiétant ne s'est produit, mes larmes refont surface. Ma mère s'approche rapidement, m'attirant contre elle pour me prendre dans ses bras réconfortants. Je me laisse aller, la serrant aussi fort que possible. D'un geste doux, elle caresse mes cheveux du bout des doigts, me berçant doucement tout en me demandant de me calmer. Après quelques instants, elle évoque Chris mais secouant la tête négativement, je lui fais comprendre que ce n'est pas le cas.

-Est-ce que j'ose te demander si c'est à propos de Niall ? demande-t-elle avec précaution.

Je me recule, confirmant qu'il s'agit effectivement de lui. Elle essuie mes yeux, affichant un visage complètement inquiet puis me propose de lui parler.

-Je crois qu'il n'y a rien à dire, avoué-je, Tu avais probablement raison à son sujet.

Je m'éloigne, cherchant refuge sur mon lit. À travers ma vue brouillée par les larmes, je remarque que ma mère s'approche à nouveau, une main sur ses hanches :

-Tu es au courant que ce ne sont absolument pas des larmes que l'on verse pour un ami, Ella ? demande-t-elle d'une voix préoccupée.
-Je le sais, réponds-je en essayant de reprendre mon souffle.

Après une profonde inspiration, ma mère prend place à mes côtés, attrapant au passage mon téléphone qui continue obstinément de sonner. Elle fixe l'écran, attendant qu'il cesse d'émettre des sons, puis me tend l'appareil :

-Je ne sais pas ce qu'il se passe entre vous mais il semblerait que je n'aie pas besoin d'avoir fait des études supérieures pour comprendre qu'après trente appels manqués Niall soit inquiet, déclare-t-elle avec un soupir.
-Qu'il aille se faire voir, craché-je en attrapant un mouchoir.

Elle prend doucement l'une de mes mains, me demandant avec bienveillance de ne pas être stupide puis dépose mon téléphone dans ma paume. Commençant à partager avec elle les détails de la conversation récente avec Niall, elle secoue la tête tout en écoutant attentivement. À la fin de mon récit, un sourire tendre éclaire son visage et elle caresse doucement ma jambe :

À deux doigts du bonheur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant