Chapitre 23

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La voiture s'immobilise juste devant le portail de la maison de mes parents. Le chauffeur s'empresse d'ouvrir la portière, m'offrant ainsi l'opportunité de mettre pied à terre. J'avais prévu de passer plusieurs jours ici avant de retourner à Paris, une promesse désormais tenue, consciente que Chris ne serait probablement pas à la maison en raison de ses nombreux rendez-vous planifiés. Je réajuste délicatement mon foulard autour de mon cou, veillant à ce qu'il soit parfaitement en place et d'un geste naturel, je saisis mon sac tendu aimablement par l'homme qui m'a accompagnée jusqu'à cet endroit familier.

-Bon séjour, mademoiselle Stuart, lance-t-il courtoisement avant de retourner à sa place derrière le volant.
-Merci, bonne journée !

La voiture s'éloigne doucement tandis que je m'engage à pas mesurés le long de l'allée bordée de buissons. Mes doigts effleurent la surface lisse de la sonnette avant que son doux tintement ne résonne à l'intérieur de la maison. En quelques instants, la porte s'entrouvre pour laisser place à mon père, alerté de mon arrivée imminente. Il ouvre grand les bras et nous nous engouffrons dans une étreinte. Puis, comme dans une scène de cinéma, ma mère fait son apparition à son tour, rejoignant la séquence d'accueil avec un sourire radieux.

-Tu as réalisé un parcours extraordinaire ! s'exclame-t-elle, Je suis incroyablement fière de toi.
-Merci maman, réponds-je en retirant mes chaussures, Comment ça va de votre côté ?
-Ce n'était pas évident de rester sans nouvelles, pour aucun d'entre nous, avoue-t-elle, Mais heureusement, nous avons pu te suivre à la télévision. D'ailleurs, ta grand-mère est ta plus fervente admiratrice. Elle a monopolisé toute l'équipe médicale pour leur montrer ton émission, raconte-t-elle avec une pointe d'humour dans la voix.

Alors que mon père s'empare de mon sac pour alléger ma charge, il laisse entendre qu'il y a une personne en particulier qui a manifesté son impatience de me retrouver. D'un signe de tête complice, il pointe du regard la salle à manger, piquant ma curiosité. Ma mère, arborant un sourire radieux, m'invite d'un geste de la main à la suivre. Je m'avance dans la pièce pour découvrir, déposé au centre de la table, un somptueux bouquet de roses rouges. Leurs pétales délicats captent la lumière ambiante et embaument la pièce d'un parfum enivrant. Mon doigt effleure les pétales avant de saisir délicatement la petite carte, posée avec élégance au cœur du bouquet.

-Il a été livré il y a peu de temps. Chris est vraiment adorable, commente ma mère.
-Tu as eu l'occasion de lui parler au téléphone ? interroge mon père.
-Pas encore, juste quelques échanges de messages. Il était très occupé aujourd'hui, expliqué-je.

Je pivote la carte entre mes doigts, parcourant mentalement les mots soigneusement tracés. Les lignes délicates expriment son impatience de me retrouver, l'attente de nos retrouvailles à Paris et l'expression de ses sentiments. Un sourire naît naturellement sur mes lèvres tandis que je me délecte de ces mots. Après cette lecture qui réchauffe le cœur, je replace délicatement la carte à sa place initiale, là où elle reposait au milieu des roses, et me retourne :

-Par pitié, maman, dis-moi que tu as préparé un festin parce que là-bas, la gastronomie laissait franchement à désirer ! plaisanté-je.
-Alors oui, mais nous avons pensé à prolonger le plaisir en regardant l'émission avec un petit apéritif avant le dîner, répond-elle.

Surprise par cette initiative, je suis intriguée. Ils m'expliquent alors que l'émission était diffusée quotidiennement à une heure précise, une révélation qui me surprend. Je pensais initialement que ce ne serait que des passages ponctuels. Cela suscite en moi une certaine inquiétude.

-Alors, qu'avez-vous vu ? demandé-je en penchant légèrement la tête.
-Que tu n'étais pas avec Noa, mais que tu t'es fait un nouvel ami, explique mon père, Il a l'air d'être un garçon charmant.
-Tu as eu de la chance de bien t'entendre avec ton coéquipier, ajoute ma mère, Ce n'était pas le cas pour tout le monde.
-Ah bon ? interrogé-je.
-Oh, ça criait dans tous les sens ! C'est compréhensible que mamie adore ça..., lance ma mère.

À deux doigts du bonheur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant