Chapitre 6

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Accroupie dans la cuisine, je m'active à rassembler tous les déchets de la poubelle que j'ai volontairement renversés sur le sol quelques instants auparavant. Méticuleusement, je les place dans un nouveau sac, mon visage se tordant de dégoût à mesure que je saisis certains détritus dont l'odeur est réellement insupportable. Jamais je n'aurais envisagé, dans un accès de colère, de plonger mes mains dans une poubelle. J'entends alors la porte d'entrée s'ouvrir puis se refermer et je relève la tête pour voir Noa entrer dans la pièce. Il s'arrête à quelques pas de moi, observant mes actions avant de poser ses mains sur ses hanches :

-Niall est parti, déclare-t-il.

Je réponds d'un simple mouvement de tête avant de reprendre mes occupations, rangeant mes méfaits. Ils ont passé un certain temps dehors et je me demande ce qu'ils ont bien pu se dire. Noa s'accroupit en face de moi et pose une main sur mon épaule, cherchant mon regard après s'être excusé. Je relève les yeux vers lui :

-Tu n'aurais pas dû le laisser venir chez moi.
-Il était inquiet et ne voulait pas que tu penses qu'il voulait te causer du tort, réplique-t-il.
-Tu savais très bien que ça allait forcément partir en vrille, insisté-je.
-Oui mais ce n'est pas plus mal. Au moins, vous vous êtes enfin confrontés...
-Il est en colère.
-Je ne pense pas que ce soit de la colère, corrige-t-il.

Dans un soupir, je noue le sac correctement avant de me redresser, entraînant Noa dans mon mouvement. Un léger rire s'échappe de mes lèvres alors qu'il commente avec humour à quel point je suis une véritable tornade, attrapant le sac des mains pour le transporter vers la porte de la pièce.

-Est-ce que tu veux en parler ? demande-t-il.
-Je ne veux plus jamais envisager d'être en couple avec Niall après ce qui vient de se produire, avoué-je, C'est bien trop douloureux.

Il m'écoute attentivement tout en ouvrant la porte du réfrigérateur, extrayant plusieurs aliments pour les disposer sur le plan de travail. Je le regarde faire, poursuivant mon récit :

-Nous avons le même schéma depuis le début, lui et moi. Nous nous disputons constamment. C'est insupportable et j'en suis parfaitement consciente.
-Je suppose que quand nous aimons les gens, nous avons tendance à nous prendre la tête...
-C'était horrible de le revoir, vraiment, confesser-je.
-Il n'était pas dans un meilleur état que toi quand il m'a appelé pour me dire qu'il t'avait croisée, révèle-t-il.

Curieuse de savoir ce qu'il mijote, je lui demande ce qu'il est en train de faire. Avec un sourire en coin, il saisit un couteau et me révèle qu'il va cuisiner, ce qui semble évident étant donné le contenu du frigo qu'il a déplacé. Je laisse mon coude reposer sur le bois, ma tête s'appuyant sur ma main et l'interroge sur ce qu'il compte préparer de bon. Quand il mentionne des pizzas, un sourire se dessine sur mes lèvres :

-Et tu comptes faire une pâte maison ?
-Non, non. Je compte simplement te donner les aliments comme ça, pourquoi ? rétorque-t-il avec une pointe d'ironie.

Je ris, mes yeux se posant sur les magazines qui jonchent encore le plan de travail. J'en attrape un au hasard et l'observe un instant, feuilletant les pages jusqu'à ce que je trouve celle qui parle de moi.

-Je suis sûr que tu es quand même contente de l'avoir revu.

Je ne réponds pas immédiatement, absorbée par ma lecture. Cependant, je m'arrête brusquement et lui lance un regard désapprobateur quand il continue :

-Il ne voulait pas partir et je pense que c'est parce qu'il s'attendait à ce que les choses s'arrangent.
-Arrête, l'interromps-je fermement.
-Je ne fais que dire ce que je pense. Tu regrettes, n'est-ce pas ? poursuit-il.
-Bien sûr que oui, soufflé-je, J'étais constamment avec lui avant que tout n'explose.
-Trop têtue, comme d'habitude, murmure-t-il avec amusement.
-Je t'ai entendu, riposté-je.

À deux doigts du bonheur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant