Chapitre 18

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Après avoir revêtue une tenue pour la nuit, je descends silencieusement les escaliers, à la recherche de Niall qui semblait quelque peu contrarié plus tôt. Je le trouve installé sur le canapé, enveloppé dans sa couette, fixant le plafond. La lumière tamisée de la lampe éclaire à peine son visage, m'incitant à m'approcher davantage pour l'observer. Son expression est fermée, et je crains que nos minutes dans la buanderie ne l'aient profondément affecté. Avec précaution, je m'avance vers lui, et lorsqu'il remarque ma présence, il tourne son regard vers moi. Je tente alors :

-Est-ce que tu veux en parler ?

Sa réponse est sèche, un non catégorique, alors je soupire et poursuis :

-Ce n'est pas grave, Niall.
-Oh que si, réplique-t-il d'un ton cinglant.

J'essaie de détendre l'atmosphère avec un sourire, expliquant que même les meilleurs ont leurs moments difficiles, mais mon expression se fige peu à peu lorsque je réalise qu'il ne trouve pas cela amusant. Puis, il prend la parole :

-C'est nul. Vraiment, tu es qu'une feignasse, lâche-t-il en regardant son entrejambe.

Je porte la paume de ma main à ma bouche pour réprimer un rire. Voyant mon amusement refoulé, il lève les bras, me demandant de me moquer de lui une bonne fois pour toutes. Une fois que j'ai repris le contrôle de mes émotions, je murmure :

-Arrête de dramatiser. Peut-être que tu es simplement fatigué, je ne sais pas.
-Ben vas-y, suppose que je suis impuissant, je ne te dirai rien, rétorque-t-il.
-Ce n'est pas ce que je dis, m'amusé-je.
-J'en avais envie. C'est elle qui refuse de coopérer.
-Tu comptes gronder ton pénis encore longtemps ? demandé-je avec un sourire.
-C'est naze, lâche-t-il.

Je secoue la tête, tapotant doucement sur la couverture pour lui demander de me faire de la place. Il se réajuste alors, étirant un coin de la couette pour que je puisse m'installer en dessous également. Avec précaution, je me hisse sur le canapé et me laisse tomber lourdement à ses côtés :

-Oh bon sang, Ella, doucement, ricane-t-il en se décalant.

Je rétorque une grimace en m'installant confortablement. Nous voilà tous les deux allongés côte à côte, un peu serrés mais agréablement au chaud. Je me tourne vers lui :

-Tu sais ce que je pense, moi ?
-Il vaut mieux ne plus en parler, répond-il sèchement.
-Je pense qu'inconsciemment, tu n'avais pas envie de coucher avec moi.

Niall rejette catégoriquement cette hypothèse, secouant la tête de gauche à droite de manière répétée, marmonnant des négations silencieuses pendant que j'essaie de me faire entendre malgré tout. Il va jusqu'à boucher ses oreilles pour éviter mes paroles, alors je tente d'attraper ses mains pour mettre fin à ce petit théâtre. Il cesse alors ses gestes et prend enfin la parole pour s'expliquer :

-Je sais ce que tu essaies de dire, et c'est non.
-Et pourquoi pas ? insisté-je.
-Je ne suis pas amoureux, réplique-t-il fermement.
-Ah oui, tu es sûr de toi ?
-Ouais, répond-il avec assurance.

Je le fixe, les sourcils haussés, gardant le silence. Il me donne un léger coup, me priant de cesser, mais je reste impassible.

-Peut-être que tu as raison. Je n'avais pas forcément envie, avoue-t-il.
-Et bien, laisse-moi te féliciter alors.
-Je suis désolé.
-De ne pas avoir commis la même erreur que moi l'année dernière ? Tu n'as pas à t'excuser. Apparemment, ce que je ressentais pour Chris n'était pas aussi fort que ce que tu ressens pour Louna, concède-je.

Une vague de malaise m'envahit, mon front rencontrant le petit coin libre de l'oreiller.

-Tu penses que si je n'étais pas intervenu dans ta vie, tu serais encore avec Chris ? demande-t-il.
-Je ne me sentais pas si mal à ses côtés, avoué-je en haussant les épaules, Ou alors... Tu es apparu pour me faire ouvrir les yeux.
-Ne me remercie pas, plaisante-t-il, Tu mérites bien mieux, crois-moi.

À deux doigts du bonheur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant