Chapitre 4

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Fermant la porte avec un bruit sec derrière moi, le son résonne dans le couloir alors que je me hâte vers la cuisine. Mes affaires, jetées négligemment à l'entrée, jonchent le sol tandis que je m'avance rapidement vers le plan de travail où je dépose avec précipitation les magazines. Mon esprit est envahi par une seule pensée obsessionnelle : retrouver l'album de Niall que j'ai jeté dans la poubelle il y a quelques jours. Convaincue que personne d'autre ne vide les ordures ici, je suis persuadée qu'il doit encore être là-dedans. Avec détermination, je plonge mes mains dans les détritus, les fouillant frénétiquement à la recherche de cet album maudit. Sans ménagement, je renverse tout ce qui se trouve devant moi, projetant les déchets dans un geste désespéré jusqu'à ce que ma patience s'épuise et que je saisisse le sac poubelle pour en vider le contenu par terre. Me penchant avec dégoût, je m'efforce de récupérer ce que je cherche, l'essuyant grossièrement avec mon pull avant de me diriger vers le salon.

D'un pas lourd et déterminé, je sors le CD de son emballage, mes doigts tremblant légèrement d'appréhension. Je l'insère rapidement dans le lecteur du home cinéma tandis que j'actionne précipitamment la télévision :

-Apparemment tu as beaucoup de choses à dire, prononcé-je d'une voix tendue.

La musique commence à résonner dans la pièce et je reste plantée devant l'écran bleu, mes yeux rivés sur la télévision, attendant fébrilement de voir si l'on parle de moi là-dedans. Plus les minutes passent, plus mon impatience grandit. Je dépose une main sur ma hanche, tapotant nerveusement du pied, cherchant avidement le moindre indice qui pourrait m'indiquer que je suis mentionnée dans les paroles. Pourtant, rien ne me choque pour l'instant. Aucune référence évidente à ma personne ne se manifeste et je me sens complètement détachée de ce que Niall raconte. Prenant une profonde inspiration pour calmer mes nerfs, j'attrape la pochette de l'album, la retournant pour observer attentivement les différents titres qui y figurent, espérant trouver un éclaircissement sur ce qui se passe.

-Qu'est-ce que...

Je m'arrête brusquement dans mes gestes, figée par ce qui est en train d'être chanté. Mes yeux s'élargissent, mes mains se crispent sur la pochette alors que je m'effondre sur le canapé, complètement abasourdie. Je prie intérieurement, espérant que cet idiot n'a pas osé parler de moi sur une musique aux paroles quelque peu suggestives. À chaque couplet, mon incrédulité grandit. J'entrouvre même la bouche, stupéfaite par ce que j'entends. C'est impossible qu'il ait fait un truc pareil. Je cache mon visage dans mes mains, essayant de dissimuler l'embarras qui me submerge. Mes doigts s'enroulent autour de mes cheveux que je tire légèrement en arrière pour les remettre en place, cherchant un semblant de normalité dans cette situation déconcertante. Alors que je suis sur le point de vouloir tout éteindre, une pensée me frappe avec force. Je ne suis pas sûre de ce qui me concerne dans ces paroles, ni même si c'est réellement le cas mais si cela s'avère être vrai, j'ai été bien naïve de penser jusqu'à la dernière minute qu'il ne m'aimait pas.

-Je ne peux pas continuer à écouter ça, murmuré-je d'une voix étouffée en me levant brusquement.

Malgré mes tentatives désespérées pour éteindre le système, rien ne fonctionne. Mes doigts tremblants glissent sur les boutons, mes pressions sont vaines. Je frappe rageusement sur le home-cinéma, suppliant silencieusement qu'il se taise enfin. La frustration et la colère s'emparent de moi, faisant trembler chacun de mes membres. Finalement, ma colère se métamorphose en une vague de larmes incontrôlables. Accroupie sur le sol, je laisse tomber ma tête entre mes bras, libérant tout le poids qui pèse sur mes épaules. Dans un geste de désespoir, je saisis la prise électrique et l'arrache violemment de son emplacement. Le silence s'abat brusquement, enveloppant la pièce dans un calme oppressant. Je reste là, assise par terre, les larmes coulant silencieusement sur mes joues, mon corps secoué par des sanglots muets.

À deux doigts du bonheur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant