25 Last Part : The Cohabitant Diaries

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Les oiseaux chantaient ce matin là. Le ciel bleu était parsemé de nuages, le soleil doux, et le bruissement des feuilles des arbres du jardin intérieur berçait avec calme les habitants du palais qui étaient au travail depuis déjà plusieurs heures.
Avachis sur son bureau, le regard perdu dans le vide depuis de longues minutes, Dazai soupira. Encore dans ses vêtements de nuit, des piles de papiers entassées sur son bureau, les cheveux plus emmêlés que jamais et de gigantesques cernes sous les yeux, il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Pendant des heures et des heures son esprit avait été assailli par les images de la veille. Ce garçon si lumineux dansant dans ces vêtements trop amples, ses yeux brillants et sa peau pâle aux taches de rousseurs que Dazai avait pu observer de si près lorsque le rouquin lui était tombé dessus. L'expression si embarrassée qu'il avait eu à ce moment là avait manqué de faire défaillir le brun, ses grands yeux brillants de larmes de honte, ses joues rendues pourpres par l'embarras et ses fines lèvres roses tremblantes. Tout ça il avait pu le contempler de si près, de tellement près et pourtant de si loin. Il aurait voulu le regarder de plus près, sentir ses courbes sous ses doigts, le faire trembler encore plus, le serrer contre lui et le faire sien. Jamais encore Dazai n'avait désiré quelqu'un de cette manière, jamais il n'avait voulu à ce point être proche d'une personne au point de ne pas réussir à dormir. D'habitude s'il ne dormait pas, ce n'était certainement pas à cause de quelqu'un, il était simplement insomniaque. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, il avait cogité toute la nuit, se roulant dans ses draps encore et encore, rougissant comme l'adolescent qu'il était en pensant à ce moment où il avait été si proche, si proche de l'atteindre.

Soudain, la porte de son bureau s'ouvrit, laissant alors entrer Ango, toujours aussi pressé qu'à son habitude. Il s'arrêta quelques instants pour contempler l'état de la pièce et lorsque son regard se posa sur le jeune homme, il ne pût s'empêcher une exclamation de surprise. Son maître, assit à son bureau, là, sous ses yeux. Il y avait de nombreuses choses rares en ce monde tel que des pots de porcelaine peints par des grands maître, les pierres précieuses ou encore certains animaux mais alors s'il y avait bien une chose qu'Ango avait perdu espoir de voir un jour, c'était le grand Osamu Dazai assit à son bureau. Bien-sûr, il n'était pas en position de travail mais c'était déjà là une grande avancée ! Tout espoir n'était peut-être pas perdu après tout, toutes ces années d'efforts qu'il croyait vains n'étaient peut-être pas à jeter par la fenêtre ! Les larmes aux yeux, il s'exclama :

"Messire, si je puis faire quoi que ce soit pour vous venir en aide faite le moi savoir, je ferais avec joie tout ce que vous me demanderez !!"

Dazai grogna et soupira :

"Vraiment tout ?

- Absolument !

- Alors répond à cette question : pourquoi ai-je tant envie de le toucher ?"

Ango cligna des yeux :

"Pardon ?

- Répond moi !

- M- mais je- de qui parlez vous au juste ?

- Ça ne te regarde pas. Contente toi de répondre.

- Mais je n'en sais rien enfin !"

Dazai soupira une nouvelle fois avant d'écraser son front contre la table en bois, désespéré :

"Tu ne sert à rien Ango. Si tu n'as pas de réponse à m'apporter alors sors, je ne veux voir personne aujourd'hui.

- Votre père réclame un rapport détaillé de votre entrevue d'hier avec le jeune garçon.

- Il attendra.

- Mais-

- J'ai d'autres choses à faire actuellement vois tu."

<<Solitaire Corruption / Receuil d'Os Soukoku>>Où les histoires vivent. Découvrez maintenant