15 août, Bâtiment abandonné de la forêt de Yokohama, 22h35
"Puisque je te dis que j'ai reçu une invitation il y a deux jours me commandant de me rendre ici, à cette heure précise, seul et sans en parler à personne!
- Et moi j'aimerai que vous cessiez de me mentir Docteur Mori, pour quelle raison êtes vous là? Comment avez vous su que je viendrais ici?
- Mais puisque je te dis que j'ai reçu une lettre! Pourquoi diable refuses tu de me croire mon cher Fukuzawa ? J'ai l'air d'un menteur ?"
Le silence qui suivit parla de lui-même et le parrain soupira:
"Je t'assure que cette fois je ne ment pas alors crois moi enfin! Et puis ça y est tu recommences avec le vouvoiement? On se connait depuis tellement longtemps, j'espérais un peu moins de froideur de ta part, ton indifférence me blesse tu sais!"
Il glissa son regard moqueur dans sa direction, espérant le faire craquer, mais ce fut sans compter sur l'habituel regard dur et sans faille du patron de l'agence des détectives armés qui le toisait avec mépris depuis le début de leur conversation. Le brun soupira:
"Toujours aussi peu enclin à la discussion."
Il jeta un regard à sa montre:
"J'ignore qui nous a convoqué ici mais il est en retard de quinze minutes. Tout ça c'est bien gentil mais je ne dors que très peu, s'il n'est pas là dans cinq minutes je m'en vais."
L'argenté n'ajouta rien et se contenta de jeter quelques regards méfiants aux alentours. Que pouvait donc bien vouloir celui ou celle qui leur avait envoyé cette invitation? Mori ne semblait pas mentir -même si c'est ce que pensent toutes les personnes à qui il ment- et eux seuls connaissaient l'emplacement de ce lieu, comment celui ou celle qui leur avait donné rendez-vous avait su pour cet endroit?
Il glissa un regard au plus jeune. Il faisait peine à voir malgré les apparences qu'il se donnait. De grandes cernes décoraient ses yeux améthystes et son teint plus pâle qu'à son habitude témoignait du peu de lumière du soleil qui devait atteindre sa peau, à force de rester enfermé dans son bureau toute la journée. Il semblait complètement au bout du rouleau et donnait l'impression qu'il pourrait s'effondrer au moindre instant. Du moins, aux yeux de Fukuzawa car très peut étaient capables de lire en le parrain de la mafia comme le faisait le patron de l'agence. Sûrement que pour ses hommes et ses ennemis, il paraissait en forme mais au vu de son regard sombre et de ses cernes, il n'en était rien.
Fukuzawa lui, malgré son poste tout aussi important que celui de Mori à la mafia, était loin, très loin de ce niveau de fatigue. Il faut dire que bien que ses employés soient tous de véritables piles électriques, l'agence était beaucoup moins compliquée à diriger que l'organisation criminelle la plus importante du pays, sans compter que le climat y était diamétralement opposé. Si l'agence donnait l'impression d'une grande famille, bien que les cadres de la mafia n'en soient pas si loin, pour ce qui était du reste de l'organisation, c'était une autre histoire.
Selon Sun Tzu: " Pour peu que leur chef les aime comme un nouveau né et les chérisse comme un fils bien aimé, les soldats seront près à le suivre en enfer et à lui sacrifier leur vie. Mais des hommes qu'on traite avec égard et à qui on manifeste de l'amour, sans être capable de leur assigner des tâches et de s'en faire obéir, de sorte que leur turbulence échappe à tout contrôle, tels des enfants gâtés, ne seront propres à rien."
Alors que le plus vieux allait prendre la parole, un miaulements se fit entendre près de la porte, attirant l'attention des deux quarantenaires qui se tournèrent simultanément dans sa direction. Soudain, un halo de lumière entoura le chat blanc taché de roux et de brun, éblouissant les deux hommes qui se protégèrent instinctivement. Puis plus rien juste le silence. Fukuzawa rouvrit les yeux à l'image de son ancien partenaire avant de les écarquiller de stupéfaction, le souffle coupé:
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<<Solitaire Corruption / Receuil d'Os Soukoku>>
FanficIls avaient toujours tout accompli ensemble. De leurs débuts dans la mafia jusqu'à la fondation du double noir. D'un côté un suicidaire mentalement instable, et de l'autre un garçon réceptacle d'un dieu destructeur. Tout avait mené ce garçon à pen...