Infinity love {Paul Lahote}

Chapitre 1

Le lendemain, Adeline est monté à reculons dans la voiture de son père. Il allait chercher Bella à l'aéroport de Port Angeles et elle ne savait pas comme agir une fois devant sa sœur. Elle se doute qu'elle n'aura aucune réaction, c'est dans son tempérament.
Charlie a conduit jusqu'à l'aéroport et a garé le véhicule sur le parking, attendant que sa première fille arrive. Adeline fait le guet, adossée à la voiture et aperçoit sa jumelle au loin, regardant son portable.

- Bella !

La fille de Phoenix lève la tête de son écran et remarque sa sœur lui faisant un signe de bras pour l'interpeller. Elle est contre la voiture où est leur père. Bella soupire et tire ses valises derrière elle, marchant dans leur direction.
Arrivée devant Adeline, celle-ci lui fait un petit sourire.

- Salut, Bells.

- Salut.

Rien de bien éloquent mais elle s'y attendait. Elle ouvre le coffre et sa sœur y met ses bagages. La brune veut aller s'asseoir avec son père mais Bella a été plus rapide, lui coupant la route pour ouvrir la portière et s'installer à l'avant. Adeline soupire et opte pour la banquette arrière.
Le trajet jusqu'à la maison se fait dans un silence pesant et Adeline a préféré texter sa capitaine pour ne pas mourir d'ennui. Ils dépassent le panneau de Forks et pénètrent dans la ville. Le shériff se stoppe à un feu rouge et en profite pour faire la conversation.

- T'as les cheveux plus longs, dit-il à Bella.

- Je les ai coupés depuis la dernière fois.

- Oui... Alors ils ont repoussés

Adeline roule des yeux. Sa sœur aurait pu choisir une meilleure réponse pour que leur père se sente un peu mieux mais non, du Bella tout craché.
Finalement, Charlie se gare enfin dans l'allée du domicile Swan. La jeune fille sort de la voiture et prend un grand bol d'air frais pour décompresser de ce voyage infernal. Elle se tourne vers sa sœur et la voit avec un cactus en pot dans les mains.

- Pourquoi diable as-tu un cactus ? Demande Adeline.

- Oh, tu sais... Un souvenir.

Elle acquiesce, ne voulant pas s'étendre davantage et grimpe les marches du porche pour aller ouvrir la porte, le temps que leur père ne récupère les valises de sa sœur. Pendant qu'elle se déchausse, Bella monte à l'étage suivit de Charlie.

- Oh, je vois que ça a bien changé, fait Bella en observant sa chambre.

- Ah, tu es dans la mienne, là, l'informe sa sœur.

- Je n'avais pas cette chambre, avant ?

- Et bien, si mais vu que tu étais là que deux semaines par an et moi occupante toute l'année, j'ai récupéré la plus grande chambre. J'en avais plus besoin, tu vois ?

La brune acquiesce, retroussant le nez. Elle dit « oui » mais elle est dérangée que sa sœur ait pris sa chambre sans l'avoir concertée avant. Elle se rend donc de l'autre côté du palier, dans une chambre plus petite mais déjà bien spacieuse où sa vieille déco prend place sur les murs.

- On t'a fait de la place dans la salle de bain, fait Charlie.

- Ah, merci.

- C'est ta sœur qui a choisi ça, fait-il en désignant la couette. La parure de lit. Tu aimes toujours le violet ?

- Oui, c'est bien. Merci.

Adeline retourne dans sa chambre, épuisée. Bella ne parle peut-être pas beaucoup mais sa présence est déjà assez imposante comme ça. Comme si un énorme nuage gris trônait tout le temps au-dessus de sa tête, c'était déprimant.
Elle enlève sa veste puis passe un sweat-shirt plus confortable. Elle entend une voiture se garer devant la maison et glisse sur la rambarde de l'escalier pour arriver plus vite en bas.

- Jake !

La brune saute au cou de son meilleur ami qui la fait tourner en riant, maintenant habitué aux arrivées affectueuses de sa meilleure amie.

- Et moi, on ne me dit pas bonjour ?

Adeline se détache du brun pour se tourner vers Billy, et glousse.

- Bonjour à toi aussi, parrain.

- Vient donc m'embrasser, sale gosse.

Elle rit et se penche pour lui offrir une étreinte. L'homme en fauteuil roulant tapote son dos, heureux de pouvoir revoir sa filleule. Cela s'est décidé après le départ de Renée et Bella, mais pour Charlie, il se devait de nommer son meilleur ami comme le parrain de sa fille.

- Bella, tu te souviens de Billy Black ? Questionne leur père lorsqu'elle les rejoints.

- Oui. Ça a l'air d'aller.

- Oui, je peux encore danser. Ravi que tu sois enfin ici. Notre Charlie n'arrête pas d'en parler depuis qu'il sait que tu reviens.

Adeline esquisse une grimace. Elle aurait aimé que cela ne soit qu'ironique mais non, leur père n'avait que le prénom de Bella depuis l'annonce de sa venue.

- C'est ça, tais-toi avant que je ne te balance dans la boue.

- Je vais d'abord te démolir les chevilles !

Le shériff fait un pas en arrière quand le Black lui fonce dessus avec son fauteuil et ils se tournent autour, agissant comme des enfants. Adeline va vite les rejoindre en entendant Bella et Jacob échanger des banalités telles que les plaisanteries de leurs souvenirs d'enfants comme les gâteaux de boue. Elle serait bien restée pour partager ce moment avec eux mais elle a toujours su que Jacob avait un crush sur sa sœur et c'était déjà assez gênant pour elle.
Les deux hommes arrêtent enfin de se chamailler, la brune suivant son père qui s'est accoudé à un camion à la carrosserie rouge passée.

- Alors, qu'est-ce que tu en dis ?

- De quoi ?

- De ton cadeau de bienvenue.

- Ça ? S'étonne Bella.

- Je l'ai acheté à ce vieux Billy.

- Et j'ai changé le moteur pour toi, ajoute Jacob.

- Je le crois pas ! Il est magnifique, j'arrive pas à le croire !

Elle se hâte de s'installer derrière le volant, Jacob la suivant pour lui montrer comment fonctionne le véhicule.
Adeline les regarde faire, blessée et jalouse. Elle a passé son permit de conduire dès qu'elle a eut l'âge nécessaire mais aucune voiture ne l'attendait à son retour à la maison. Elle a pourtant affirmé à son père qu'elle pouvait payer la moitié d'une voiture d'occasion, les petits boulots qu'elle a faits lui ayant fait quelques économies, mais il a toujours dit que vu qu'elle faisait l'école à la maison, cela ne lui servirait pas. Et le fait que Bella soit là depuis quelques heures et ait une voiture à elle seule, ça lui reste légèrement en travers de la gorge. Elle ne veut pas être jalouse de sa sœur, elle déteste ça mais elle ne peut s'en empêcher.
Billy a remarqué le rideau d'émotions qui a traversé son visage et est venu piquer ses chevilles avec les roues de son fauteuil. Adeline s'est tournée vers lui et lui a souri. Il lui a fait signe de s'approcher et comme lorsqu'elle était enfant, la fait s'asseoir sur l'accoudoir de son fauteuil. La brune appuie sa tête contre son épaule, soupirant.

- Que ce passe t-il, Addie ?

- Rien, parrain, soupire-t-elle. Rien.

L'homme caresse ses cheveux d'une main. Il espère simplement que l'arrivée de Bella ne créera pas de gouffre entre Adeline et Charlie.