Chapitre 3

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   J'ai raccroché avec Louna tout en rejoignant Louis. Tout se passait presque trop bien pour être vrai. Il y avait quelque chose qui clochait mais je ne savais pas quoi pour le moment. Je devais ne plus y penser pour pouvoir profiter de cet après-midi tant que je le pouvais.

- Tu sors ce soir ? me demanda Louis.

- Louna a insisté. Elle veut retourner au Havana.

- Je suis au vestiaire. On risque très fortement de se croiser. C'est vraiment dommage ! dit Louis d'un ton pince sans rire. Bon, on vient de de faire le tour du parc. Tu as encore du temps ou tu dois rentrer ?

Louis devait espérer que je puisse rester avec lui mais après avoir regarder l'heure sur ma montre, je n'étais pas très sûr. Connaissant Louna et le fait que je venais de lui proposer de venir avant, elle allait débarquer chez moi dans approximativement trente petites minutes.

- Désolé. Louna doit déjà être sur le chemin pour venir chez moi.

- C'est pas grave. On fera ça la semaine prochaine alors. Allez viens je te raccompagne.

   Louis me raccompagna chez moi et la conversation était toujours aussi fluide. Nous parlions des soirées au Havana. Une fois en bas de mon immeuble, j'ai fais un geste assez inhabituel de ma part. Je venais de le raconter à Samuel qui m'attendait dans le salon de l'appartement pour un débriefing de la journée.

- Attends. Attends. Attends. Tu veux pas l'embrasser mais tu lui as fais un bisou sur sa joue ?

   J'ai acquiescé d'un signe de tête. Effectivement, Louis venait de me souhaiter une bonne soirée quand j'en ai profité pour déposer un rapide baiser sur sa joue. Immédiatement, un grand sourire a illuminé son visage. Puis je suis partie sans rien dire.

- On s'en fiche d'embrasser quelqu'un sur les lèvres. Ça arrive n'importe quand, ça a perdu de sa valeur on va dire. Mais sur la joue ! C'est plus intime. Oh ! Nana aime bien le petit Louis alors, en déduisit Samuel ravie par cette nouvelle.

   Samuel faisait partie des rares personnes en dehors de ma famille qui pouvait m'appeler par ce surnom. Quand il l'utilisait, c'est-à-dire, tout le temps, je trouvais que cela ne faisait pas enfantin et n'était pas utilisé pour se moquer. C'était simplement une marque d'affection de sa part.

- Sûrement oui. Mais je dois faire attention. Ce nouveau comportement de Louis reste récent et inédit. Ça me paraît louche.

- Ça ne serait pas plutôt parce que tu as peur de craquer trop vite ? se hasarda Samuel. Après tout, tu as dit que c'était la première fois qu'un premier date se passait aussi bien.

- C'est possible. On verra bien comment ça se passe.

   Peu de temps après, Louna sonna à l'interphone et arriva à l'appartement. Elle avait emmené tout son attirail pour être la plus belle possible : une énorme trousse uniquement pour le maquillage, un sac de voyage avec différentes potentielles tenues pour ce soir et une autre trousse pour son matériel de coiffure. Sortir en boîte pour Louna était un art. Un art dont elle excellait. Malgré le fait que je travaillais dans ce domaine, ce n'était pas celui que je préférais. J'étais beaucoup plus à l'aise dans un pub à enchaîner les pintes que d'aller danser en enchaînant les shots.

   Néanmoins, de temps en temps, j'accordais à Louna une soirée où j'allais avec elle selon ses désirs. Généralement, une fois entrées en boîte, Louna passait une heure ou deux heures avec moi puis se trouvait un garçon avec qui passer la soirée. Elle avait emmené toutes ses affaires chez moi aujourd'hui mais elle ne viendrait les récupérer que demain. Et moi qu'est ce que je faisais après qu'elle n'était plus là ? Soit je restais encore un petit peu avec les autres copains avec qui nous étions sortie. Soit je rentrais aussitôt chez moi et finissait la soirée à l'appartement avec Samuel s'il était là et ne travaillait pas le lendemain ou Inès ou bien Hugo. Nous entendions tous très bien dans la coloc.

Le HavanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant