Le Havana

Chapitre 14

Peu de souvenirs de cette fameuse soirée ont réussi à s'incruster dans ma mémoire. En me réveillant le lendemain matin, je ne reconnaissais pas l'endroit où j'étais. Je n'étais ni chez Charlotte ni chez mes parents. Tout ce que je savais était que j'étais dans un lit dans une chambre. C'était une petite pièce carré où se trouvait très peu de décoration. Les murs étaient entièrement blancs sans rien dessus. Un bureau en bois se trouvait sous la fenêtre à ma droite et une armoire blanche se trouvait à l'opposé à gauche. De l'autre côté du lit, il y avait une table de chevet où était posé un livre. Par terre se trouvait des vêtements ... mes vêtements ! Je réalisai que je n'étais qu'en culotte et que j'avais sur le dos un tee-shirt trop grand pour moi. Mais qu'est ce que j'ai fais ? m'étais-je demandée.

Soudain, un souvenir me revint. Nous étions dans le salon de Charlotte lorsque Jade proposa l'idée de sortir et d'aller danser. Moi qui pensais que nous allions passer une soirée tranquille chez Charlotte cela avait été loupé. Vraisemblablement, j'avais dû abandonner mes copines à un moment. Je n'osais pas bouger de ce lit car je ne voulais pas affronter la réalité. Je récupérai mon portable posé par terre et vis que j'avais plusieurs messages des filles.

« T'y es toujours Nana ? » demanda Jade.

«  C'était comment ? Il est vachement mignon ! » Écrivit Sophia.

J'étais repartie avec quelqu'un. Et j'étais chez ce quelqu'un. De plus, mon petit doigt me disait que je n'avais pas simplement dormi. Je pris mon courage à deux mains et me levai du lit. Je sortis de la chambre qui déboucha sur un petit couloir. Ce couloir me mena au salon et à la cuisine.

- Salut toi ! T'as bien dormi ?

Je fus déstabilisée de voir qui se trouvait devant moi. Je le connaissais. Je le connaissais depuis longtemps encore plus longtemps que les filles mais cela faisait des années que je ne lui avais pas parlé. Je n'avais plus vu ce regard noisette et ses fossettes depuis une éternité. Il n'avait pas vraiment changé ou du moins, il s'était embelli avec le temps. Il avait grandi et pris une bonne dizaines de centimètres. Sa musculature s'était développé dont son simple tee shirt blanc moulait à la perfection. Il était vachement mignon.

- Je suppose que oui. Je me souviens plus trop, lui admis-je en n'osant pas m'avancer plus.

- Je m'en doute bien de ça même si j'avais espéré que tu allais te souvenir de certaines choses.

Il s'avança vers moi et me prit le bras pour me forcer à m'asseoir sur le canapé. Comme la chambre, le salon et la cuisine étaient sobre et minimaliste. Le blanc prédominait. Le contact de sa main sur ma peau déclencha immédiatement des frissons qui parcoururent tout mon corps. Tout à coup, des éléments de la nuit passé me revinrent. Lui et moi, peau contre peau, haletant et transpirant. Je sentis le rouge me monter aux joues. Je me souvenais de tout à partir du moment où nous étions en boîte. Avant cela, le comment nous en étions arrivés là bas resta flou.

J'étais en train d'attendre que le serveur prépara ma commande au bar lorsqu'on m'appela par mon prénom. Je me retournai vers la voix qui appartenait au même homme qui se trouvait dans ce salon. Maxime et moi étions dans la même classe durant tout notre primaire et une partie de notre collège. Nous nous étions perdus de vue lorsque j'avais changé d'établissement au lycée alors que pourtant, nous nous entendions à merveille. Maxime me faisait tellement rire et nous partagions la même passion pour le sport. Cependant, tandis que j'étais pour le FC Nantes, il était pour le Stade Rennais. Quelle cruelle erreur ! À part ça, je l'avais toujours trouvé beau mais, vraiment beau. Il se démarquait de la masse de garçons avec ses fossettes et son regard captivant. Malgré cela, nous n'étions que des amis, Maxime m'avait toujours plu mais je n'étais pas intéressé d'avoir un copain et je manquais cruellement de confiance en moi pour tenter quelque chose avec lui. La plupart des filles étaient à ses pieds alors que moi, je n'étais qu'Athenaïs sa bonne vieille copine de primaire.