Chapitre 9

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Le reste du trajet passa vite grâce à Mathis, il n'arrêtai pas de me faire rire. A un tel point qu'une jeune maman avec son bébé dans les bras était venu nous voir pour nous demander d'être moins bruyant. C'était devenu pire. Je devais refouler mon rire qui se transformai en fou rire. J'ai rie à en pleurer. Pour autant, Mathys ne s'arrêtait pas de plaisanter. Il enchaînait les imitations de nos professeurs de licence, puis se moqua ouvertement de nos autres camarades de promo. La jeune maman était en train de revenir vers nous lorsque je pris les devants. Je m'étais levée pour aller dans la plateforme entre les voitures pour me calmer, sans Mathis pour me faire rire. Après dix minutes, j'étais revenue. Les autres passagers devaient me prendre pour une folle mais peu m'en importait, cela avait si longtemps que je n'avais pas autant ri.

Durant l'espace de ces deux heures, Mathis m'avait permis de quitter ma morosité quotidienne. De plus, je ne doutais pas qu'il avait passé un bon moment lui aussi. Lorsque le train arriva en gare de Nantes, j'eus le regret que le trajet n'ait pas été plus long. Connaissant la SNCF et leur malchance, il y aurait pu avoir un sanglier qui traversa au mauvais moment de la route ou une panne quelque conque, n'importe quoi me permettant de prolonger ce moment. Cette idée disparut vite dans mon esprit quand j'aperçus sur le quai Romane et Ben accompagné de ma sœur qui m'attendait. Je me tournai vers Mathis pour les lui montrer.

- Oui, ils sont encore plus mignons de venir chercher leur Tata Nana.

- Oh non ! Que c'est dommage, mon emplois du temps vient de se remplir pour les deux semaines !

Mathis haussa ses sourcils et leva les yeux au ciel.

- Tu n'es pas possible.

- C'est toi qui dit ça ? Tu n'a même pas eu pitié de la maman et de son bébé ! Tu as continué de me faire rire.

- Tu le regrettes peut-être ? Admets que ça fait longtemps que tu n'avais pas autant ri. Ca se voit.

- C'est vrai, tu as raison, admis-je à contrecœur. Merci.

Le train s'arrêta et les portes s'ouvrirent. Mathis me sourit puis attrapa ma valise pour la porter. Je ne lui avais rien demandé mais je n'allais pas m'en plaindre. Nous rejoignions mes neveux, nièces et ma sœur. Romane et Ben s'étaient mis à courir vers moi à toute vitesse dès qu'ils m'avaient aperçu. Je m'accroupis et attendis. Deux petites tornades me bousculèrent en arrière et si, Mathis ne m'avait pas servi de dossier, je serais tombé. Je leur fis à tous les deux des bisous dont Romane se plaignit mais que Ben recevait avec plaisir.

- Et moi alors ? s'exclama ma sœur.

   Je lâchai mes deux petites tornades pour prendre dans mes bras ma sœur. Ma sœur, Marion, était l'aînée de notre fratrie. Nous avions plus de dix ans d'écart. Elle s'était comporté comme une deuxième mère pour moi. Ce n'était pas une mère de substitution mais elle avait adopté depuis que j'étais petite un comportement maternel envers moi. Je savais que je lui manquais énormément depuis que j'étais partie même si elle était bien occupée avec ses deux enfants.

- Je savais pas que tu nous ramenais ton copain pour Noël !

- Tata ! T'as un amoureux ? s'écria Romane en tirant sur mon manteau.

   J'avais oublié qu'ils ne connaissaient pas Mathis. Ils avaient toutes les raisons de penser que l'homme qui avait porté ma valise et m'avait empêché de tomber, était mon « amoureux » comme l'avait dit Romane. Mathys affichait un sourire triomphant et s'abaissa au niveau de Romane et Ben.

- Tout à fait ! Je m'appelle Mathis et je suis l'amoureux de votre Tata Nana.

- Non, ce n'est pas vrai. Votre Tata n'a pas d'amoureux ! rétorquai-je en fusillant du regard Mathis.

Le HavanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant