Chapitre 19

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- Mais quel abruti celui de devant ! m'exclamai-je.

- C'est marrant je ne t'avais jamais vu conduire avant et je comprends enfin pourquoi tu conduis pas à Paris, remarqua Louis.

À cause de cet abruti de BMW qui n'avançait pas, cela me faisait perdre de précieux instant avec Louis avant qu'il ne rentre à Paris. Je l'emmenais à la gare et l'accompagnais jusqu'au train. Je voulais profiter de chaque dernier moment que nous pouvions avoir à Nantes et loin de Paris. J'appréhendais le moment du retour à la capitale. Même si c'était là-bas que tout avait commencé, c'était également là-bas que tout s'était envenimé. À Nantes, nous avions su nous retrouver et passer quatre jours merveilleux.

Après le nouvel an, je pris soin de montrer à Louis tout mes endroits préférés. Nous étions allés au bar favori de mes amis et moi, le parc où je me rendais souvent quand j'étais petite, mes magasins préférés, le gymnase où j'ai passé toute mon enfance ou encore le stade de la Beaujoire. Malgré le fait qu'il n'y avait pas de match, j'avais insisté pour au moins passer devant. Louis avait trouvé que c'était juste un immense amas de béton. J'avais failli le laisser là-bas et rentrer chez moi sans lui mais j'avais préféré lui laisser une seconde chance pour lorsqu'il irait voir un match du FC Nantes.

J'avais adoré ces quelques jours passés avec Louis loin de la tumulte parisienne mais malgré cela, après le nouvel an, je restais sur mes gardes. Je n'arrivais pas totalement à faire entièrement confiance à Louis. Je ne cessais de me demander si nous allions réussir à passer ce cap dans notre relation qui nous avait séparé auparavant. Allions-nous pouvoir nous faire pleinement confiance et enfin lâcher prise ? Je savais que j'étais sur mes gardes mais je sentais que Louis aussi. Il avait peur de s'être dévoiler pour rien parce que notre relation pourrait ne pas en valoir la peine. Tous les deux, nous avions accepté de nous donner une seconde chance mais c'était la dernière dont nous disposions car nous survivrions pas à un autre moment de crise comme nous l'avions vécu. Cet argument à lui seul aurait dû me permettre de me jeter corps et âme dans cette relation, mais ma crainte d'être de nouveau dans cet état de désolation, de tristesse et d'errance prenait le dessus. Il fallait que ma raison prenne le dessus.

Après avoir enfin réussi à m'être débarrassé du tracteur devant moi, je me garais sur le parking de la gare, Louis me fixa de son regard sombre. Mon cœur se serra à l'idée de le revoir dans trois jours. Nous venions de passer quatre jours ensemble fantastiques qui étaient passés trop vite. Je savais qu'il allait me manquer même si je le revoyais bientôt. Son regard me laissait entendre qu'il pensait la même chose.

- Ça va vite passer, ne t'en fais pas. Profite de ta famille et de tes amis. On aura tout le temps d'être ensemble à Paris, tenta de me rassurer Louis.

- C'est vrai.

- Mais ? Dis moi ce qui te tracasse tant. Parle moi au lieu de t'enfermer dans ta bulle.

Encore une fois, Louis avait terriblement raison.

- Mais j'ai peur que cette parenthèse enchantée prenne fin à Paris, comme si l'atmosphère polluée de Paris allait venir polluer également notre relation, lui avouai-je tout en essuyant la larme qui avait coulée sur ma joue.

- Je comprends. J'y pense aussi, admit Louis en me prenant dans ses bras. Justement, c'est à nous deux de faire en sorte que cela n'arrive pas. Moi, je dois continuer de m'ouvrir à toi et t'inclure pleinement dans ma vie comme tu as su le faire en m'accueillant dans ta ville d'origine et dans ta famille. Toi, il faut que tu arrêtes de trop réfléchir à chaque instant et que tu parviennes à me faire totalement confiance. Je sais que cela prendra du temps et j'attendrais le temps qu'il faudra.

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