Après avoir gravie les cinq étages, j'espérais pouvoir reprendre mon souffle avant de voir Louis. Hélas, quand j'eus arrivé, Louis se tenait sur le pallier avec un grand sourire. Il portait un pull en laine rose et un jeans. Ses cheveux avaient un peu poussé et étaient ébouriffés. Tout simplement, Louis était beau mais aussi rayonnant. Certainement car il se mit à rire quand il réalisa que j'étais essoufflée.
- Je ne voulais pas manquer ce spectacle !
Je tentais de lui adresser mon regard le plus noir mais je reconnus que la situation était cocasse et aie finit par sourire. À sa place, j'aurais eu fait la même chose. Je saisis la main qu'il me tendit puis nous pénétrions dans l'appartement.
Tout comme la façade, l'appartement était de type haussmannien avec de belles moulures au plafond et un parquet chevron. Le salon était spacieux encore plus que le mien alors que je devais partager le mien avec trois autres personnes. La décoration était minimaliste et épurée mais sans être dépourvu de chaleur. Le bois et les couleurs pastels dominaient. Le canapé était vert d'eau entouré de deux fauteuils bleu ciel. L'atmosphère correspondait parfaitement au Louis que j'avais appris à connaître ces dernières semaines : simple, chaleureux et agréable. Je m'y sentais aussitôt à l'aise et m'installais sur le canapé.
Louis me regarda d'un air « tu te crois chez toi ? », sembla vouloir faire une remarque puis se ravisa et me rejoignit. Louis se colla à moi. Cette proximité n'était pas inédite. Depuis cette soirée d'octobre où Louis avait dormit chez moi, une certaine proximité s'était installée entre nous. Malgré ma nature distante physiquement envers les autres, avec Louis cela ne me dérangeait aucunement. J'y avais pris goût petit à petit.
- Alors on regarde quoi ? demandais-je à Louis.
- Ferme les yeux.
- Tu pourrais juste me le dire, grognais-je en en m'exécutant.
Mes yeux étaient fermés. J'entendais Louis appuyer sur des touches d'une télécommande. Soudain, le film commença. Je rouvris les yeux et reconnut le générique de Disney.
- Enfin ! m'écriais-je en le regardant avec un sourire triomphant. Et c'est un Pixard en plus ! poursuis-je en voyant la petite lampe sauter.
- Je savais que je pouvais pas me louper avec ça.
- Tu veux me faire pleurer c'est ça ! lui dis-je en reconnaissant le film.
- C'est un film triste ? me demanda sincèrement Louis.
- Je dirais plus émouvant.
Coco. Louis avait dû choisir Coco. Ce film me faisait pleurer systématiquement. Je ne pouvais m'empêcher de le voir sans verser quelques larmes. Louis avait bien choisi. Je n'en attendais pas moins de lui. L'écran plat se trouvait juste devant nous posé sur un meuble blanc.
Durant le film, je me tournais de temps à autre vers Louis pour observer ses réactions. Il semblait apprécier et je me demandais, s'il allait être comme moi, à être très ému à la fin. Lorsque mon regard se posait longuement sur lui, il le sentait et tourna sa tête vers moi. Pendant un court instant, nos regards se croisèrent et j'en oubliais le film. C'était lui qui détourna le regard à chaque fois pour continuer à regarder Coco. Une tension était présente entre nous et pour une fois, ce n'était pas Louis qui la provoquait mais moi. Je voulais que son regard se posa sur moi uniquement. J'éprouvais même l'envie d'avoir plus qu'un simple regard ou que cette proximité. Je voulais me coller à lui et ne plus partir.
Depuis toutes ses semaines, je n'avais pas baissé ma garde et je la sentais s'ébranler de plus en plus chaque minutes. J'arrêtai de réfléchir, prit le visage de Louis entre mes mains et déposai un délicat baiser sur ses lèvres. Au début, il devait être surpris car il ne réagissait pas, mais il s'était vite ressaisit. Il vint placer une main derrière mon dos pour m'obliger doucement à me presser contre son torse. Sa seconde main alla dans ma nuque. J'eus des frissons à ce contact. Quant au baiser, il accentua la pression sur mes lèvres mais sans en enlever la délicatesse.
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Le Havana
RomanceÊtre étudiante la semaine et travailler dans une boîte de nuit branchée le week-end, n'était pas de tout repos pour Athénaïs, mais elle réussissait parfaitement à jongler entre ses deux vies à Paris contrairement à son rapport à l'Amour. Soudaine...