Comme ce qui avait été prévu, Louis était venu me chercher à la Gare Montparnasse samedi après-midi pour ensuite nous rendre à l'appartement. Mais ce qui n'était pas prévu, était, lors de notre arrivée, retrouver Samuel et Louna l'un sur l'autre sur le canapé en train de se dévorer la bouche.
- Je suis pas partie six mois quand même ! Mais seulement DEUX SEMAINES ! leur criai-je dessus pour qu'ils s'écartaient l'un de l'autre.
Samuel repoussa violemment Louna et était devenu aussi rouge que son pull. Louna me fit un grand sourire victorieux.
- On pensait que tu allais aller chez Louis, admit Samuel.
- Aah. Parce que vous vouliez me le cacher en plus !
- Non, non, c'est pas ça. On voulait que personne ne le sache tant que nous n'étions pas sûr, avoua Louna confuse.
- Ça se tient. Je range mes affaires et on repart. Vous allez pouvoir continuer ce que vous faisiez tranquillement.
Et bien, ceci, je ne m'y attendais pas. Deux semaines avaient suffis pour chambouler la situation. À l'origine, Samuel était contre tant que Louna persistait à voir ailleurs mais dorénavant, il y avait du avoir un tournant permettant cette situation. Je ne risquais pas de le savoir tant que Louna était là. Je devais attendre de parler seul à seul avec Samuel. Il était donc inutile de rester plus longtemps ici.
Louis me suivit dans ma chambre et s'étala de tout son long sur mon lit.
- Je ne savais pas qu'on repartait. On va où ? Tu m'as prévu une surprise ! C'est trop mignon, ironisa Louis.
- Non, on va chez toi.
- Chez moi ? demanda Louis abasourdi.
- Tout à fait. Je n'ai pas envie de rester ici. Je n'ai pas envie de les entendre et crois-moi, ils sont très bruyants.
Louis ria à ma remarque et ne contesta pas plus que nous allions chez lui ce soir. Je n'étais allée qu'une seule fois chez lui et cela s'était terriblement mal passé. J'appréhendais un peu de retourner là-bas qu'une vague de mauvais souvenir m'assaillir, mais, je sentais que je pouvais avoir confiance en Louis pour dissiper cette appréhension.
Tout à coup, alors que je défaisais ma valise tranquillement, je sentis les bras de Louis s'enrouler autour de moi. Il se tenait juste derrière moi.
- Ne t'en fais pas. Il est temps qu'on retourne là-bas. Il faut que nous créions des nouveaux souvenirs, me murmura-t-il à l'oreille d'une voix douce et calme.
- Je serais plus rapide si tu me laissais tranquillement défaire ma valise ! m'exclamai-je en m'éloignant.
Louis retourna sur le lit sans rien dire mais arborait un sourire triomphant et son regard était rempli de malice. Il avait le don pour deviner mes pensées. Parfois cela m'énervait, parfois cela me rassurait. En tout cas, s'il poursuivait sur cette lancée, mon bouclier n'allait vraiment pas tenir longtemps. Je devais au moins lui rendre la chose un peu difficile. J'avais été très gentille à Nantes mais je n'allais pas l'être tout autant à Paris. Il allait devoir poursuivre ses efforts tandis que je poursuivais à faire les miens en contrepartie.
Une heure plus tard, nous arrivions devant le magnifique immeuble haussmanien où habitait Louis mais, juste devant la porte d'entrée se trouvait un homme, une femme et une poussette. La femme devait avoir la trentaine. Elle était apprêtée pour sortir. Sa chevelure noire était réuni en un chignon bas. Ses yeux tout aussi noir étaient légèrement bridés et maquillés. Son long manteau noir cachait une élégante robe rouge. Elle était perchée sur des escarpins d'au moins dix centimètres. Grâce à ces derniers, elle parvenait à être à la même hauteur que l'homme. Il portait un costume chic noir. Il avait tenté de dompter ses cheveux bruns bouclés mais en vain, ses boucles étaient tout aussi sauvages et désordonnées. Il avait le teint mate faisant davantage ressortir ses yeux gris. Ils formaient un très beau couple.
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Le Havana
RomanceÊtre étudiante la semaine et travailler dans une boîte de nuit branchée le week-end, n'était pas de tout repos pour Athénaïs, mais elle réussissait parfaitement à jongler entre ses deux vies à Paris contrairement à son rapport à l'Amour. Soudaine...