La semaine passa assez calmement. Nous nous rencontrâmes, au bal cette fois, avec les universitaires de l'école des hommes. C'était l'occasion pour nous de mettre nos plus belles tenues, et la plus jolie parfumerie.
— Regardez Catherine! s'exclama Clara, elle dansait en compagnie de mon cousin George, ce qui me fit rire.
— Mademoiselle Cavendish? M'accorderez vous cette danse? s'approcha un jeune inconnu dont j'ignorais le nom. J'acceptai et partis en faisant un clin d'œil à Clara qui pouffa de rire avec son verre à la main.
La danse consistait à bouger sur le côté puis à se croiser au milieu en tournant main contre main. Les hommes en file d'un côté, les femmes de l'autre, c'était une danse collective bien amusante. Ensuite vint la valse, un autre jeune homme très sûr de lui vint à moi, j'acceptai. Il avait les cheveux bruns et les yeux verts, comme ceux de Margarette.
— On parle beaucoup de vous, Mlle Cavendish
—En bien, je l'espère, rétorquai-je, ce à quoi il rit puis ajouta, Comment pourrait-on en parler autrement? Vous êtes ravissante!
Nous dansâmes en compagnies des discussions inutiles et identiques à chaque danse, à chaque jeune homme. Mais j'aimais les voir se démêler pour courtiser une femme qu'ils n'auraient jamais.
Le lundi arriva, nous avions cours avec Mlle Dawson qui évitait mon regard depuis notre dernier affront. J'avais bien l'intention de m'amuser avec le cours qu'elle allait nous donner aujourd'hui.
—Aujourd'hui nous allons parler de l'anatomie du cœur, que vous avez déjà dû aborder avec le Professeur Whitford, elle prononça son nom si délicatement qu'elle me fila la nausée.
Elle montra les différents branchements du cœur et comment les veines descendaient dans le corps. Je me rendis compte que ce cours commençait à m'intéresser de plus en plus.
— Professeur Dawson, j'ai une question? me lançai-je.
— Oui, Mlle Cavendish, répondit-elle sans me regarder.
— Professeur Whitford nous a dit que le coeur réagissait aux sentiments.
— Oui, effectivement.
— Il a également dit que lorsqu'il s'accélère à la vue d'une personne qui nous plaît, c'était un instinct naturel. Un instinct de...procréation.
Elle me regarda enfin, les yeux remplis de questions. Cette mine triste me fit sourire.
— Vous êtes pas d'accord? puis ajoutai, la voyant pas réagir, ou pensez-vous comme toutes les femmes, que c'est un sentiment beaucoup plus fort que juste un instinct animal.
Elle fronça les sourcils, pour reprendre sa craie qu'elle posa sur la tableau.
— Chacun a le droit de l'interpréter comme bon lui semble.
— Oui, bien évidemment. Mais c'est scientifique, le professeur nous a expliqué que c'était biologique, m'amusai-je avant d'ajouter, pourquoi les femmes persistent-elles dans ce cas à parler d'un "grand amour"?
— Comme je vous ai dit, chacun est libre d'en penser ce qu'il veut, répéta-t-elle en haussant la voix lorsqu'elle se tourna vers moi. Ses yeux remplis de colère et d'incompréhension.
— Vous avez raison. Le plus important c'est de trouver quelqu'un qui a la même définition que nous de ce qu'est l'amour n'est ce pas.
Les filles pouffèrent. Mlle Dawson balayait du regard l'auditoire en essayant de ne pas hurler, je supposai.
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Holloway (réécriture en cours)
RomanceL'histoire se déroule en 1900: Elana Cavendish, fille de l'homme le plus riche du continent d'Anetan et étudiante à Royal Holloway University. Weyd Whitford, jeune médecin, propriétaire de l'hôpital de Holloway et professeur à la même université en...