Chapitre 13: Elana

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"Bien! Mesdemoiselles! La visite doit se dérouler dans le plus grand respect des consignes que nous vous avons précédemment citées: on évite de toucher ou même de érafler les fleurs! On ne bouscule pas, on ne s'assoit pas..." énonça la responsable des serres du jardin botanique que nous nous apprêtions à visiter.

Des arcs de métal courbés et poli soutenant délicatement les parois de verre étincelant, semblaient étreindre avec grâce les végétaux qu'elles abritaient.

En pénétrant à l'intérieur de cet univers de verre et de métal, mes pas résonnèrent sur le sol de pavés inégaux. L'atmosphère moite, saturée d'humidité et parfumée me prenait les poumons. Je sentis ma crise se pointer alors je m'arrêtai.

"Mlle Cavendish? Que faites-vous ici?" me questionna Mr Whitford qui venait d'arriver dans la serre, ayant eu visiblement un empêchement pour nous y accompagner lui-même dès le départ. Mme Cassia dût nous prendre en charge. Il s'arrêta pour m'observer avec stupeur. Que je n'eus pas compris, d'ailleurs. Les autres étudiantes, mes amies y compris, s'étaient mises à avancer dans la serre pendant que j'essayais de reprendre mon souffle à l'arrière.

"Et bien je fais ce que font toutes les étudiantes, que voulez-vous que je fasse?" murmurai-je, presque à moi-même, mes derniers mots, toujours en colère contre lui. D'ailleurs, pourquoi je l'étais? Ça ne devrait pas m'affecter ce changement de comportement. Je lui tournai le dos pour m'avancer à mon tour mais il me rattrapa en se mettant devant moi.

"Vous êtes allergique, Mlle Cavendish! Vous ne devriez pas être ici. Sortez avant que vous nous fassiez un malaise." m'ordonna–t-il.

"Je vous ai demandé de ne plus vous soucier de moi, ni de mes crises!" vociférai-je.

"Mais quand allez vous cessez vos enfantillages?" dit-il les sourcils froncés, de toute évidence en colère.

"Quand vous arrêterez de vous adresser à moi comme à un enfant!"

"Mlle Cavendish..." répéta-t-il en soufflant: "je n'ai vraiment pas de mots...vous êtes...in. su. por. ta. ble, vous me fatiguez, vraiment"

"Cela ne vous regarde pas...et ce n'est pas la peine de vous fatiguer" lui répondis-je en soulevant mes sourcils et en faisant un pas vers lui.

"Si vous faites un malaise, JE vais devoir vous porter à l'extérieur...alors, OUI, cela me regarde!" haussa-t-il d'un ton et fit un pas à son tour vers moi.

"Mr Whitford? Tout va bien?" nous interrompit Mme Cassia. Nous nous éloignâmes l'un de l'autre tellement subitement qu'il sembla que l'on nous eût surpris en flagrant délit.

"Oui, Mlle Cavendish est allergique aux plantes, elle va devoir nous attendre à l'extérieur." répondit-il en me dévisageant.

"Mais je..." essaie-je de me défendre mais Mr Whitford me foudroya du regard, ce à quoi je soufflai, exaspérée, en colère, en me hâtant vers l'extérieur.

"Idiot! Imbécile! Je le hais!" m'écriai-je à voix haute.

"Et bien c'est réciproque Mlle Cavendish!" retentit la voix de cet abruti derrière moi. Mon corps se glaça un court instant avant de me tourner vers lui, marchant à pas pressé.

"Vous allez me poursuivre maintenant?"

"Non, croyez-vous que le monde tourne autour de vous Mademoiselle?" dit-il puis me contourna pour s'extirper des jardins. Je m'assis au sol, là où gisait la terre humide, et mes doigts parcoururent les feuilles mortes jonchant le sol. Les seules auxquelles je n'étais pas allergique. Les plantes mortes sans vie. 

Holloway (réécriture en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant