Chapitre 10: Mr Whitford (pov)

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En arrivant à l'université, j'entendis des cris émanant de l'auditoire. Sans hésitation, je me précipitai et fus témoin de l'altercation entre Mlle Cavendish et Mlle Elizabeth, cette dernière gisant au sol.

Je la redressai d'une main ferme, la tirant par le bras. Elle me lança un regard empli de colère et d'incompréhension. Son souffle haletant témoignait de son épuisement.

« Mais que faites vous, bon sang!" Je ne comprenais pas ce qui se passait entre elles. Cette situation ne pouvait plus durer. Il fallait mettre les choses au clair: « Suivez moi! Toutes les deux!»

En arrivant dans mon bureau, elles s'échangèrent un regard emplis de mépris. Mlle Elizabeth me tendit une lettre. Cette lettre indiquait que Mlle Cavendish fréquentait un homme de l'université, qui lui rendait visite au dortoir. 'Dortoir? A-t-elle perdu la tête?' me disais-je en colère. 'Etait-ce elle cette fille à qui rendait visite le jeune homme que j'ai surpris l'autre jour?'. Elle indiquait également qu'elle éprouvait des sentiments pour un autre homme. Une rage m'envahit, comment pouvait- elle se permettre d'agir ainsi au sein de l'université.

« Si cela se sait, vous serez exclue de l'université, le savez vous au moins? » dis-je.

Mais elle n'avait pas l'air de saisir l'ampleur et la gravité de ce que dénonçait cette lettre.

« Vous voulez que je vous cite quelques passages que vous semblez avoir oubliés? Que faisait-il dans les dortoirs des filles? Et qui est-ce, cet homme? »

Elle ne m'écoutait pas, elle toisait Mlle Elizabeth. Quant à cette dernière, elle la regardait avec beaucoup de satisfaction. Je l'invitai à sortir, elle s'exécuta après quelques instants d'hésitation.

« Je n'accepterais pas de débauche dans cette université Mlle Cavendish! »

« Débauche? Où voulez -vous en venir? »

« Ne faites pas comme si vous ignoriez ou je veux en venir! »

« Je vous interdis de me définir de cette façon, Mr Weyd! ». 

M'appeler par mon prénom n'était qu'une provocation. Elle avait raison, j'aurais dû le dire autrement, ou aller directement au bureau du Directeur. Après tout, cela ne me regardai pas.

« Et moi je vous interdis de me parler sur ce ton. Ne vous avisez plus jamais de vous permettre autant de familiarités avec moi. Ai-je été clair Mlle Cavendish? ». 

On se fixa longuement sans dire un mot, avant que je ne vis son visage virer au blanc, et ses lèvres bleuir: "Mademoiselle?"

Elle défaillit, je la secourus évitant de justesse la collision de sa tête avec le rebord de la table. La prenant délicatement entre mes bras, je la soulevai afin de la mener hors de mon bureau. En m'approchant de son visage je sentais sa respiration. Et son coeur était calme de nouveau. Après quelques minutes elle finit par ouvrir les yeux pour me détailler du regard. Mon coeur fit un léger rebond pendant notre échange.

« Pourquoi avez vous l'air si dépité? » dit-elle sur ton moqueur, me voyant inquiet. Et je l'étais, ses crises ne présageaient rien de bon. Je l'invitai à se rendre à l'hôpital pour faire quelques examens.

Le directeur se hâta vers nous, prévenu de ce qui s'était passé. Je me relavai, réalisant que j'étais toujours collé à elle, à terre.

Le Directeur lui proposa de prendre congé, ce qui ne lui aurait pas aidé en vérité. Ce n'était pas lié à la fatigue. Elle nous quitta ensuite en courant vers le bâtiment.

« Mlle Cavendish! Ne courez pas, bon sang! » criais-je. Elle se conduisait comme un enfant, pourtant elle n'était que trois ans plus jeune que moi. Son cœur venait de reprendre le bon rythme et elle lui infligeait la course après s'être évanouie, quelle sotte.

Holloway (réécriture en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant