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Harry

- Quoi ? Pourquoi tu m'appelles ? Fait mon meilleur ami en entrant dans la chambre. Il est froid, et fatigué. Ses yeux semblent gonfler, il est à bout de nerf, et perd peu à peu patience. Je déglutis et tends mes bras.

J'arrive à peine à réfléchir mais je veux un câlin.

- T'es sérieux ? Il demande en levant un sourcil.

Je hoche positivement la tête. Il voit que je suis à nouveau sur le point de pleurer. Il ferme la porte derrière lui et s'avance. Ses yeux rougis me scrutent.

Et sans crier gare, j'explose en sanglots, des sanglots tremblants qui donnent presque des spasmes à mon corps. Louis est tétanisé, il s'approche et me donne ce que je lui réclame comme si ça pouvait me calmer.

Mon front se presse contre son torse, sa main se pose délicatement sur le derrière de ma tête, mon nez hume son parfum, j'entends sa voix rassurante me murmurer que ça va aller. Je le serre fort contre moi, prêt à l'étouffer, comme si quelqu'un allait me le retirer ou qu'il allait me filer entre les doigts.

Je l'aime tellement.

- Qui t'a fait du mal Harry ? Crois-moi quand je te dis que je pourrais tuer pour toi. Il murmure alors qu'il attrape mes joues entre ses mains.

Je le regarde, incapable de lui répondre quoi que ce soit. Ça reste coincé au fond de ma gorge, malgré mon envie de tout lui dire, de tout crier.

Je sens mon cœur palpiter dans ma poitrine, si bien que je n'arrive plus à penser. Ses iris bleus me regardent si intensément que je me sens brûler entre ses doigts. Il cherche mon regard, il cherche quelque chose comme mon âme pour lui répondre, mais rien ne sort à part quelques sanglots qui viennent faire briller mes yeux.

Et puis dans cette douceur si inattendue du matin, là où le jour se lève et où les rayons dorés déposent leur chaleur sur nos peaux, là où je lui ai avoué qu'il était spécial, Louis m'embrasse. C'est doux, c'est beau, c'est suffisant pour alléger mon cœur.

Ça pétille à l'intérieur de moi, c'est nouveau. C'est quelques secondes qui durent comme des minutes mais que j'aimerai voir s'écouler comme des heures.

Il passe un pouce sur ma joue en se décollant, puis fait un petit sourire. Je lui rends. Et son petit rire, presque un murmure dans le silence rassurant, suffit pour embaumer mon cœur d'une tendre chaleur.

Louis et moi savons très bien que c'est comme une libération, quelque chose qu'on n'a pas fait depuis longtemps mais qui nous a manqué. L'instant est tellement beau que j'aurai presque aimé que ce soit notre premier.

Il détourne ses yeux rieurs de moi, gêné, mais c'est mignon. Je rattrape rapidement son menton entre mes doigts, délicatement, et dépose à nouveau mes croissants de chair contre les siens. Je sens son sourire en forme de lune contre mes lèvres et je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour.

Plus j'embrasse Louis et plus j'ai l'impression qu'il me donne du souffle. C'est doux comme la brise, pourtant, chaque baiser, chaque caresse sur ma peau, déclenche en moins une tempête. Il est comme une bourrasque qui renverse tout sur son passage. Il est à la fois la douceur des rayons chaud, et la brûlure du soleil. Il brûle tout mon être d'une flamme ardente ravivée à l'essence.

Je sens ses fines lèvres bouger contre les miennes en parfaites symbioses. C'est un peu comme si elles ne s'étaient jamais quittées, finalement. Toutes ces heures passées à le regarder de loin en sachant que jamais je ne trouverai quelqu'un comme lui nul part ailleurs.

C'était sûrement la seule personne qui me donnait espoir en l'amour, et ce, même lorsqu'il ne me voyait pas, moi.

Et chaque fois qu'il quittait la maison, j'espérais qu'il avait emmené avec lui une part de moi, comme je le faisais avec lui.

Mon cœur se réchauffa en sentant sa main se perdre dans mes cheveux. Je rouvris les yeux et me décollai de lui pour voir ses yeux bleus scintiller comme jamais auparavant. Il y avait cette lueur, comme la première fois. On était à nouveau des adolescents. C'était beau. Et je me suis senti aimé par lui.

Il me sourit. S'il avait su ce qui me passait par la tête lorsqu'il me regardait.

Son silence était réconfortant. Il posa sa tête sur mon torse, et je crois qu'à un moment il s'est endormi. J'ai fermé les yeux, et peu à peu, j'ai moi-même réussi à trouver le sommeil après des semaines sans avoir fermé l'œil.

TÊTE DE CALAMAR [LARRY STYLINSON]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant