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Louis

3 semaines. 3 semaines qu'Harry n'est pas rentré, qu'il n'a pas donné signe de vie, pas même à travers les autres. Et je crois que ce qui me fait le plus de mal c'est qu'il est passé à l'appartement lorsque j'étais absent. Il a planifié ses trajets pour ne jamais avoir à me croiser, et a pris une partie de ses affaires comme s'il n'allait jamais revenir.

Ses affaires dans ses placards ont disparu, sa brosse à dent ne figure plus à côté de la mienne et la salle de bain ne m'a jamais parue si vide. Il manque son constant bazar que je passais mon temps à ramasser. Et tout ça me manque. Harry me manque.

Je ne savais pas quoi dire après cette soirée alors je n'ai rien dit. J'ai eu la naïveté de penser qu'il m'attendrait sur le canapé lorsque je rentrerai. Mais rien. C'était sombre et vide, et le doux parfum d'Harry ne flottait déjà plus dans l'air.

Niall m'a quand même téléphoné cette semaine, pour que je sache qu'Harry était chez eux bien que celui-ci ne devait pas être au courant de cet appel. Il ne voulait pas me parler.

On avait discuté un petit moment, puis Zayn et Liam étaient tous les deux passés à l'appartement, mais ça n'était pas comme avec Harry. En discutant avec ma mère, et ensuite avec Niall, puis avec Zayn et Liam, je me rendais compte, de plus en plus, à quel point c'était stupide. Tout ça.

Entre temps j'avais annoncé à Penny que c'était terminé entre elle et moi. Evidemment elle avait dit que c'était de la faute d'Harry, ce que j'avais difficilement pu nier, puis je lui avais fait comprendre que je savais pour les tromperies, et c'est à ce moment-là que son visage c'était décomposé et qu'un fin sourire, peiné, était apparu sur mes lèvres. Parce que ça confirmait tous les doutes et angoisses, et toute cette paranoïa qui me donnait raison d'être méfiant en offrant mon cœur.

C'en était suivie la scène la plus gênante de ma vie parce que toute la promotion avait été mise au courant, et que les regards fusaient dans ma direction tandis que l'élève la plus appréciée faisait son cinéma de victime devant l'auditoire.

J'ai séché trois jours, me rendant coupable de ses accusations, et puis une part de moi avait prié pour voir Harry.

Peut-être que par hasard il allait passer, pensant que je ne serais pas là. Il aurait été directement dans sa chambre et en se retournant il m'aurait vu, un peu timide, à côté de la porte. Et peut-être que j'aurais dit quelque chose qui l'aurait fait rester, ou peut-être pas. Peut-être que je serais resté muet, paralysé, peut-être qu'il serait furieux en me voyant. Peut-être qu'il me haïrait à cet instant, ou peut-être qu'il m'aimerait encore et toujours, parce que c'est ce que maman a dit.

Peut-être que je réfléchissais trop, peut-être que j'aurais dû prendre le métro plutôt que de remonter la rue dans le froid et le noir. La marche me faisait trop réfléchir, c'est indéniable, alors que le vrombissement du métro et la vitesse de la ville me donnaient assez mal à la tête pour me concentrer sur la douleur.

Et les pensées s'en allaient par centaine lorsque je fronçais les sourcils et me tenait la tête.

Je soupirai.

Je longeai la rue, mon écharpe en laine s'envola dans l'air, un long frisson me parcourut. Je tournai la tête vers les vitrines éclairées de guirlandes. C'était joli. Et puis soudain, Zayn sortit du restaurant où Harry travaillait avant. Il me sourit. Il avait le don de toujours apparaître lorsqu'on s'y attendait le moins.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Il demanda.

- J'habite dans cette direction. Je lui dit en souriant légèrement.

TÊTE DE CALAMAR [LARRY STYLINSON]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant