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Louis


Parfois vous avez la sensation d'avoir tout raté alors que vous n'avez même pas encore réalisé ce qui venait de se passer. Les retombées ne sont pas là, mais vous avez déjà l'impression de sentir votre cœur se comprimer sous la douleur que vous tentez d'oublier. Cette impuissance qui vous fait vous sentir tout petit, oublié du monde, alors que vous restez seul sur le bas-côté. Et la seule chose que vous ne pouvez qu'accepter, c'est que c'est uniquement de votre faute. Il n'y a pas de retour en arrière, ni d'excuses à donner, et c'est ce qui me faisait peur.

J'avais peur qu'Harry ne veuille plus jamais m'adresser la parole.

- Louis... Ça fait une heure que je te cherche mon chéri... Dit d'une voix douce ma maman qui me retrouva recroquevillée dans un coin du dressing. Elle s'approcha doucement, ses talons résonnèrent sur le parquet.

Je sentis sa main s'aventurer dans mes cheveux, tendrement, pour calmer mes pleurs qui faisaient trembler mon corps de frissons. Elle s'assit à mes côtés. Je m'en suis voulu de lui donner cette vision qui devait sûrement briser son cœur. J'étais incapable de la regarder, je ne voulais pas redevenir son petit garçon fragile qu'elle avait tenté par tous les moyens de protéger. Je tournai la tête sur le côté pour essuyer mes joues trempées.

- Louis, regarde-moi. Elle dit à voix basse, près de mon oreille. Je ne lui obéis pas. Elle saisit délicatement mon menton entre ses doigts, mais ce soir je n'étais pas de taille à lutter. Elle tourna ma tête vers elle, et je vis son sourire triste et compatissant, celui qui fissure mon cœur à chaque fois parce que malgré mes plaintes à son sujet, elle est toujours là pour moi. Et je l'aime pour ça. Qu'est-ce qui se passe mon chéri ? J'ai vu Harry presque s'enfuir de la maison avec Niall, ça n'avait pas l'air d'aller.

À ces mots, mes yeux se remettent à s'embuer de larmes et à briller. Je me mord la lèvre inférieure mais ne retiens rien pour autant, et maman vient passer son pouce sur mes joues pour essuyer les sanglots qui creusent mes joues de sillons.

- On s'est disputés. Je dis faiblement alors que ma voix veut rester au chaud dans le fond de ma gorge. C'est tremblant et peu assuré, je ressemble à un enfant et je déteste ça.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Elle demande. Ses yeux sont inquiets car elle sait à quel point Harry est un équilibre rassurant pour moi. C'est comme un pilier, et tout s'effondre s'il n'est pas là.

- C'est moi qui ait fait une bêtise, maman. Je dis en reniflant.

Maman hoche la tête et se rapproche de moi. Je la regarde défaire son chignon toujours tiré à quatre épingles et ses chaussures qui la rendent si élégante. Ses cheveux bruns retombent en cascade sur ses épaules, elle est belle. Elle passe une main délicate sur la plante de son pied qui semble la faire souffrir. Ses mains sont vernis de beige et presque luisantes, lisses, comme si elles n'avaient pas été atteintes par le temps. A son annulaire gauche, il y a la bague de fiançailles de mon père qu'elle ne quitte jamais. Je la regarde presque avec émotion car ce soir je me sens fragile, et tout me fait pleurer.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Elle redemande sans une once de jugement. Elle ressemble davantage à une jeune femme qu'à ma mère à cet instant.

J'inspire un coup car j'ai peur de lui dire la vérité et de voir de la déception dans ses yeux bleus dont j'ai hérité.

- Avec Harry c'est un peu compliqué en ce moment. Je lâche sans rentrer vraiment dans les détails, ce qui d'un point de vue extérieur, ne veut absolument rien dire. Il ne s'entend pas particulièrement avec Penny en plus. J'ajoute en baissant les yeux. J'aimerai qu'elle comprenne que Penny et moi ne sommes plus ensemble même si je sais qu'elle l'adorait. Je n'ose pas lui dire.

TÊTE DE CALAMAR [LARRY STYLINSON]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant