TÊTE DE CALAMAR [LARRY STYLINSON]

[20]

Harry

- Qu'est-ce qui se passe ? Me demande immédiatement Niall lorsque j'arrive essoufflé chez lui. Tu devrais pas être au travail ? Le blond lève un sourcil. Sa voix est fatiguée, il dormait dans le canapé jusqu'à mon arrivée bruyante.

Je m'approche du canapé et m'assois dans un coin, près du corps de mon ami qui ne bouge pas.

- Je crois que Sancho ne va pas me reprendre cette fois. Je dis ironiquement.

- Qu'est-ce qui s'est passé Harry ? Il fait en s'approchant. Il tend ses bras mais je les ignore. Je ne veux pas de câlin.

- Louis est venu.

Le visage de Niall fait un petit "Oh". Ses sourcils se lèvent de surprise.

- Il voulait qu'on parle et je lui ai avoué bêtement mes sentiments. Je dis en baissant la tête parce que tout à coup la honte que j'avais évacué sur le chemin refait surface.

- Harry... C'est pas bête, arrête de dire des conneries. Dit Niall en soupirant. Il m'adresse un sourire réconfortant et pose sa main sur mon épaule en signe de soutien. Ça ne change rien, cependant, je me sens toujours mal d'avoir dit tout ça alors qu'il n'a rien dit de particulier sur lui, et en plus je me suis enfui, j'ai sûrement perdu mon travail ce soir, et maintenant Louis sait que je l'aime.

Oh oui, je l'aime tellement. Je prends mon visage entre mes mains et commence à pester contre moi-même, je me sens comme un imbécile. Niall s'approche et me câline. Il murmure quelques paroles à voix basse pour me rassurer, mais ça ne fonctionne pas, je sens plutôt une grande douleur parcourir mon corps et des sanglots glisser sur mes joues.

- Déjà arrête de dire que c'était stupide, c'était pas du tout stupide. T'as juste dit ce que tu pensais sur le moment, c'était spontané, et je pense que ça a touché Louis.

- T'étais pas là, comment tu pourrais savoir ? Il a plus eu l'air choqué que touché !

- C'est normal, il s'y attendait pas, mais je suis sûre qu'il est déjà en train de repasser la scène dans tous les sens depuis ton départ. On le connait, son esprit travaille trop, il a très bien compris que t'étais sincère. Moi je te le dis Harry, il t'aime aussi, c'est juste qu'il est très pudique et que tu lui as pas trop laissé le temps de comprendre et d'ensuite te répondre. Mais c'est pas grave, c'est pas comme ci vous alliez jamais vous revoir. Dis Niall en souriant.

- Je compte prendre un vol pour le centre de la Terre et ne jamais revenir, au cas où tu savais pas !

Mon ami lève les yeux au ciel avant de rire.

- T'en fait pas un peu beaucoup, Drama Queen ?

- Non. Jamais. Je fais en souriant de manière hypocrite. Il m'inflige une petite tape derrière la tête. Je souris légèrement, et me détends peu à peu.

- Idiot. Il dit juste avant de poser sa main sur mon crâne.

Alors que je pensais qu'il allait faire un geste doux, comme me caresser les cheveux, il secoue ma tête dans tous les sens.

- Mais réveille toi punaise ! Il est aussi fou de toi !

- Mouais... Je boude, j'avoue. Je ne le crois pas trop sur ce point, je ne pense pas qu'il puisse m'aimer plus que je l'aime. Je croise mes bras sur ma poitrine et m'enfonce dans le canapé.

A nouveau, je regarde mes ongles briller à la lumière. J'entends Niall soupirer, puis un petit silence gagne le salon. Je sens le poids de toute cette soirée catastrophique retomber sur moi. C'est comme si je prenais enfin conscience de ce que j'avais balancé à la tête de mon ex-meilleur ami.

Je lui avais dit qu'il me rendait fou, que j'étais amoureux, que je l'aimais. Et si seulement tout ça ne pouvait être qu'un tissus de mensonges ! Mais rien, j'étais dingue de lui, je l'aimais à en crever, et je crois que j'aurai pu décider de ne plus sortir de cet appartement pour ne jamais le croiser.

- On s'est téléphoné dans la semaine, Louis et moi. Il m'avoue, comme s'il était coupable d'un crime. Tu lui manques beaucoup. Et puis, il m'a dit qu'il avait officiellement quitté Penny. Il veut que tu reviennes chez vous. Il m'annonce.

Je soupire un peu.

Non pas que je ne sois pas secoué par ses mots.

Mais je ne sais pas quoi faire ni comment gérer, et tout ce que je ne peux pas gérer me rend nerveux. Je ne peux pas gérer les sentiments de Louis ni les miens, tout ceci me rend nerveux. Et pourtant, dès la première fois qu'il m'a embrassé, j'ai senti que le poids du stresse c'était envolé comme par magie. J'étais aussi léger qu'une plume avec lui.

- Tu dis tout le temps que tu l'aimes. Peut-être que tu devrais envisager de retourner vivre avec lui ? Il dit en souriant.

- Je ne dis jamais ça.

- Absolument tout le temps depuis ces trois semaines. Et même dans ton sommeil, ce qui peut être ajouté à la longue liste de tes tics bizarres.

- Je fais ça pour de vrai ? Je demande, concerné.

Le regard bleu de mon ami change en voyant mes yeux se mettre à briller. Je suis soudainement ému de savoir ça.

- Tu fais tout le temps ça. C'est trop mignon. Il répond. Il à l'air attendrit en voyant mes yeux vert s'illuminer à nouveau d'une lueur que lui appellerait "amour". Je pense sincèrement que vous devriez avoir une discussion sérieuse tous les deux, parce que ça crève les yeux que vous vous aimez.

- Alors, même avant tout ça, vous le saviez déjà, toi et les autres ? Je demande en essuyant les larmes qui ont roulé sur ma peau.

Le blond rigole. Il se lève du canapé.

- Evidemment. Tu nous prends pour qui ? Il fait en riant en retournant dans sa chambre pour finir sa sieste.

- Connard ! Je lui crie après.

Nouvel éclat de rire de mon Niall qui me redonne le sourire.

- Toi-même, Monsieur Tomlinson !