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Harry

Louis n'avait toujours pas pointé le bout de son nez à ce dîner qui ressemblait davantage à une petite réception conviviale, une sorte de repas de famille. J'avais bien vu les mines étonnées bien que souriante à l'arrivée de mes parents dans le salon. Mon père était venu m'enlacer devant tout le monde, signe que la guerre était sur le point de se terminer. J'avais souri dans cette étreinte chaleureuse qui me donnait l'impression que ma vie se recollait peu à peu. Près du bar, les femmes discutaient entre elles comme de vieilles amies qui se retrouvaient après tant d'années. Les conversations étaient joyeuses, légères, une certaine douceur régnait dans l'air.

De l'autre côté, les hommes jouaient au billard en parlant fort de tout et de rien, mais surtout de sport au vu des désaccords qui les animaient. Pas de politique chez les Horan, jamais. Dans la salle à manger, la grand-mère de Zayn gardait un œil sur les enfants qui jouaient entre eux, parfois de manière virulente. Les petits-frères et sœurs de Zayn jouaient avec la meute de loups qui formaient la famille irlandaise. Les petits blonds jouaient aux cartes autour de la table centrale, tandis que les plus jeunes Horan se traitaient mutuellement de tricheurs. Peut-être qu'à travers eux je nous revoyais, exactement à la même place, avec les mêmes discussions et répliques pour rigoler. C'était bruyant mais pas dérangeant. Une sorte de fond sonore chaleureux et accueillant, quelque chose qui me réconfortait inconsciemment, de la nostalgie.

Nous on attendait devant la cheminée, sur les canapés, quasiment aux aguets, attendant patiemment que la porte s'ouvre sur un Louis souriant. Niall posa sa tête sur mon épaule, légèrement alcoolisé, ses yeux se fermaient doucement. De l'autre côté du canapé, Zayn et Liam étaient dans leur petit monde, comme si rien autour n'existait. Discrètement, Liam passa une main dans les cheveux corbeau de Zayn qui regarda aux alentours que personne ne les épiait. Il déposa un baiser sur la joue du châtain, attirant son attention quelques secondes. Ils se regardèrent à nouveau de ce regard tendre qui me donnait des papillons dans le ventre. J'aurai aimé que Louis et moi on se regarde comme ça.

Les flammes de la cheminée mêlées à d'autres émotions s'accrochaient dans leurs regards qui ne pouvaient se défaire de l'autre. De mon côté, je tournai la tête vers Niall qui s'était endormi contre moi. Alors que le blond se collait contre mon corps qui l'entourait, une bruyante alarme fit sursauter toute la pièce. Niall attrapa mollement son téléphone portable qui criait dans sa poche, puis l'approcha de son oreille, près à disputer la personne qui appelait si tard.

Ses yeux clos s'ouvrirent en grand puis un petit sourire se glissa sur ses lèvres.

- C'est ton amoureuse ? Je demandai pour plaisanter en voyant son changement d'humeur immédiat.

- Nan, c'est la tienne. Il dit en riant.

Niall se leva. Mon cœur bondit dans ma poitrine en entendant ses mots. L'homme qu'on avait attendu toute la soirée devant le feu de cheminée se présentait enfin. Je suivis de près Niall qui ouvrit la porte d'entrée, légèrement stressé à l'idée de le voir à nouveau. Comment allait-il réagir en me voyant ? Est-ce qu'il voulait me voir après la scène de tout à l'heure ?

Je soufflai un coup puis le blond ouvrit grand la porte. A peine avait-il laissé le froid entrer, qu'il se prit une boule de neige dans le ventre. La neige s'effrita sur son pull en laine puis retomba sur le paillasson de l'entrée. On regarda tous le nouvel arrivant dans l'ombre. A sa silhouette vêtue d'une doudoune et de moufles que je trouvais trop mignonnes, on su tout de suite qu'il s'agissait de Louis. Malgré mon envie de rester impassible, je me senti sourire comme un imbécile en le voyant avec cet air taquin. Il renvoya une deuxième boule de neige sur Liam qui ouvrit grand la bouche, scandalisé.

TÊTE DE CALAMAR [LARRY STYLINSON]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant