TÊTE DE CALAMAR [LARRY STYLINSON]

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Harry

Louis nous avait donné rendez-vous vers vingt-et-une heure pour notre dernière soirée à la maison. Les garçons et moi nous étions rejoints chez Niall, comme toujours, pour partir en douce tôt dans la soirée, comme si nous étions à nouveau des adolescents. J'avançais aux côtés du blond qui regardait de manière distraite le couple devant. Ils se tenaient la main d'un air si léger. On aurait dit que rien ne les atteignait. L'air était décoré des rires de Zayn, qui de temps en temps, infligeait des petites tapes derrière le crâne de Liam, qui sursautait.

Je voyais bien que Niall cherchait ses mots. Il rompu le silence qui s'était installé entre nous.

- J'ai encore rien dit à Louis. Je sais pas comment lui annoncer "la nouvelle". Il dit d'un air léger alors que ça n'avait rien de léger.

Je ne sus pas vraiment quoi lui répondre. Il n'y avait pas de bonne manière d'annoncer qu'on était malade, encore moins qu'on allait sûrement mourir. Même en connaissant Louis par cœur je n'aurai pas pu prévoir sa réaction, il valait mieux tout lui dire rapidement, sans détour ou pincette, retirer le pansement d'un coup sec avant que tout parte en vrille. Je regardai mon ami d'un air désolé, puis entourai ses épaules de mon bras.

Il ne dit rien et se cala un peu plus contre mon torse, on continua de marcher en silence jusqu'à voir Louis, mon Louis, agiter son bras dans la pénombre. Il nous fit un grand "coucou", puis lorsqu'on s'approcha, je vis son air enjoué, peu rassurant, plaqué sur son visage. Zayn, grelottant, fût le premier à réagir, et prit des mains de Louis, les énormes pinces qu'il tenait fermement. Il coupa l'épaisse chaîne qui fermait le portail de notre ancien lycée, puis ouvrit la première porte qui grinça bruyamment. J'entrai prudemment, accompagné de Niall, puis Louis finit la marche derrière nous. Il nous fit signe de le suivre, je vis à son regard et son sourire qu'il était fier. Mais qu'est-ce qu'il avait bien pu préparer encore ?

On marcha lentement jusqu'à un bâtiment où on avait l'habitude de traîner lorsqu'on était plus jeunes. C'était pas très loin de l'ancienne cantine qui, aujourd'hui, ressemblait davantage à un espace d'urbex plutôt qu'à notre ancien réfectoire. Celui-ci avait été abandonné au profit d'un bâtiment plus grand, si bien que maintenant on pouvait y entrer sans grande difficulté. Louis attrapa la poignée d'un air confiant, puis délicatement, ouvrit la porte qui m'apparût comme l'entrée d'un nouveau monde, comme si j'avais mis tout à coup le pied dans une autre réalité. C'était comme se faire projeter dans une autre époque, bien que ça n'avait rien de très rassurant. Ça ne me rappelait pas que des bons souvenirs, les deux dernières années où les autres avaient été à l'université, à Londres, avait été très longue et difficile. J'essayais quand même de me concentrer sur cette époque où on faisait tous les imbéciles à table en attendant de retourner en classe. C'était un doux parfum de nostalgie qui me prenait au cœur, une sorte d'émotion qui m'aurait presque mit la larme à l'œil si on ne s'était pas fait pressé par Louis qui sautillait sur place, trop impatient de nous montrer ce qu'il avait préparé. Je frissonnait légèrement, puis suivis mes amis qui se baladaient entre les tables usées, recouvertes de draps et de poussière. Liam alluma la lampe de son téléphone, puis on le suivit tous pour ne pas rester dans la pénombre. On monta à nouveau un escalier qui était réservé qu'au personnel qui travaillait en cuisine, Louis semblait déjà avoir ouvert toutes les portes avant qu'on arrive.

- Comment t'es entré là tout à l'heure, si t'as pas enlevé la chaîne sur le portail ? Je lui ai demandé en chuchotant tandis que les autres passaient devant nous.

- J'ai escaladé le portail. En pleine journée ça aurait pu alerter quelqu'un si le portail avait été abîmé. Il dit l'air de rien, les mains dans les poches. Sa veste en jean agrémenté de laine de mouton lui donnait un air nonchalant, plutôt sexy. Ça me fit sourire.