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Harry

Le temps est long. Lou n'est pas venu me souhaiter bonne chance comme il me l'avait promis. Je me sens mal à l'aise dans ce costume de calamar géant. On devrait déjà avoir tourné pour porter le costume, mais j'ai l'impression que c'est la punition que Sancho m'a réservé pour lui avoir fait faux bond l'autre fois, en plus d'avoir volé le costume.

- AGITE PLUS HAUT LES BRAS HARRY ! Je l'entends hurler depuis l'intérieur où il fait une chaleur décente. Heureusement que le costume tient chaud. Je lève les yeux au ciel et agite les bras en essayant d'y mettre un peu d'enthousiasme mais c'est peine perdu.

- Oh maman, regarde le poulpe ! Fait une fillette en souriant en me pointant du doigt.

- Je suis un calamar ! Je réponds du tac au tac en soulevant mes bras. La mère rigole, mais la petite ne semble pas prête à se démonter car elle réplique en souriant.

- Bah il est tout moche ton calamar.

- Et ta tête elle est jolie ? Je réponds blasé alors que la mère m'envoie un regard horrible avant de s'éloigner avec le petit monstre qui me tire la langue. Je lui tire ma langue à mon tour, mais elle ne le prend pas mal, elle sourit.

Je regarde les passants dans la rue. Ils ont un peu pitié de moi, ça se voit. Je leur fait des sourires timides et agite les tentacules. J'entends la porte qui s'ouvre soudainement derrière moi, et découvre avec étonnement Zayn, en tenue de cuisinier. Il lève un sourcil en souriant.

- Zayn ?! Je demande alors qu'il est vraisemblablement devant moi.

-Rentre à l'intérieur, il fait super froid. Et t'es le pire calamar qu'on ait vu, toute la cuisine se fout de ta gueule. Il ajoute en riant d'un air léger.

Je reste un peu sonné puis suis mon ami qui étonnamment respire la joie de vivre.

- Mais depuis quand tu travailles ici ? Je demande curieux alors qu'on se dirige vers la cuisine.

- Depuis lundi. Sancho manquait de personnel, et il a pas trop posé de questions sur mes compétences, alors j'ai dit oui, j'avais besoin d'argent.

Je hoche la tête. Heureusement qu'il n'a pas demandé les compétences en cuisine de Zayn, c'est une catastrophe ambulante. Pas étonnant que son restaurant ne fonctionne pas. Si j'étais Gordon Ramsay, je le ferais fermer immédiatement.

Je jubile à cette idée. Penser que le stupide restaurant du chauve ferme enfin me remplit de joie.

- Viens, on va te donner une tenue de serveur. Et essaye de faire attention avec tes bras. Il dit en riant, encore une fois.

J'acquiesce silencieusement. J'observe le corps de Zayn se faufiler si élégamment entre les tables et je me sens vraiment comme un imbécile dans ce costume. Il est droit et présentable, il sourit aux clients alors que moi je fais presque peur à une petite fille. Je fais la moue, les épaules de Zayn et son dos se dessinent sous sa blouse blanche que je suspecte comme étant volontairement transparente.

Il est beau.

Ses cheveux noirs sont légèrement relevés pour ne pas traîner sur son visage presque royal. Il est harmonieux et ses yeux bruns, presque noisettes sur son teint hâlé, lui donnent un air sérieux et envoûtant qui fait son charme. Quelques pairs d'yeux se tournent vers lui lorsqu'il passe près des tables.

Zayn ne semble pas vraiment être Zayn ce soir. C'est étrange et intriguant à la fois.

Je lui souris lorsqu'il se tourne vers moi alors qu'il me tend une chemise. Je l'attrape entre mes doigts, Sancho me fait signe d'aller le voir. J'obéis en soupirant. Je hais vraiment ce travail.

TÊTE DE CALAMAR [LARRY STYLINSON]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant