Amir
I'm dreaming of a white Christmas
Just like the ones I used to know
Where the treetops glisten and children listen
To hear sliegh bells in the snow
White Christmas des Drifters résonnait dans tout l'appartement. Il suffisait de regarder autour de moi pour constater qu'on était dans le most wonderful time of the year. Le sapin synthétique familial de je ne sais combien de mètre s'élevait de tout son long dans le spacieux salon couleur crème et bleu cyan, d'après les dires de ma mère. Quelques cadeaux étaient déjà rassemblés en dessous, emballés par une véritable accro de Noël... Ma mère.
Les cadeaux que j'avais préparés à l'attention de ma mère et de mon petit frère trônaient sur l'étagère d'un point relais quelque part dans l'ombre, dans un carton difforme avec le célèbre nom d'une boutique en ligne.
Je consultais l'heure sur l'horloge murale.
D'ailleurs, je devais me dépêcher d'aller les chercher si je ne voulais pas être en galère pour les emballer et les cacher. Je ne sais pas si c'est l'effet : « retour de l'internat », l'ambiance de
Noël ou les deux, mais je trouvais mon frère et ma mère, un peu trop collants depuis mon retour. Impossible de leur préparer une surprise dans ces conditions.Quand on parle du loup... Sammy, mon cadet de trois ans, débarqua dans le salon sans mot dire chantonnant White Christmas en décalé avec la musique de fond, se dirigeant dangereusement sur la boîte à biscuit inspiration Casse-Noisette pour dérober un de ces délicieux sablés à la canelle.
— Tu fais quoi là, affalé ? me demanda-t-il abrupt les biscuits à la cannelle dans sa bouche.
Avant même que je ne puisse répondre, c'est lui-même qui s'affala brutalement dans le canapé à mes côtés, déposant des miettes au passage sur le long siège couleur émeraude, toujours d'après les dires de ma mère. Il en épousseta quelques-unes, avant de regarder par-dessus mon bras pour regarder, que dis-je ? Espionner l'écran de mon portable. Le sucre dans mes veines m'ayant rendu aussi mou qu'un radis, c'est trop tard que je pus le verrouiller. Le mal était fait.
— Hé, c'était une fille ?
— Qu'est-ce que tu vas chercher ?
— C'est ton amoureuse ?
— N'importe quoi !
— Maman ! Maman !
— Tais-toi, lui intimé-je en fermant sa bouche.
Ce qui bien entendu ne fonctionna pas.
— Tu vois ! Si tu n'avais rien à cacher, pourquoi tu veux pas que j'aille le dire à maman ?
Touché, mais pas question de lui donner l'avantage.
— Je ne veux pas qu'elle se fasse des idées.
— N'importe quoi. Maman ! Maman ! cria-t-il en se levant du canapé commençant son ascension vers la cuisine.
Cette fois-ci, il s'apprêtait à rejoindre ma mère pour de bon. Mon instinct de survie mêlé à mon désir de préserver Perséphone aux regards et avis inquisiteurs de ma famille, mais aussi et surtout pour ne pas les entendre me parler d'elle pendant tout le réveillon me poussèrent à le poursuivre pour le stopper.
Je l'attrapais, le plaquant au sol et m'étalais de tout mon long sur lui, lui bouchant la bouche et le serrant fort dans mes bras. Je trouvais le moyen de lui chuchoter à l'oreille :
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Un temps pour t'aimer
RomanceÀ Rosenward School, prestigieux internat du Pays de Galles, Amir, adolescent de dix-sept ans, a des idées bien arrêtées sur l'amour. C'est une thématique, utile pour composer des chansons de poète mélancolique à la guitare, mais rien de plus ou de m...