chapitre 22

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Je suis rentrée directement chez moi. J'ai passé environ deux heures à fixer le plafond, puis j'ai pris mon coussin et j'ai commencé à hurler dedans tout en pleurant.

Moi : AHHHHH ISAAC POURQUOI !!! JE TE DÉTESTE GROS CONNARDDD !!!

Pour moi, le premier baiser était censé être comme dans les films, les contes de fées. J'étais loin de la réalité, mais surtout loin de savoir ce qu'il allait se passer quelques jours plus tard...

...

Je me trouve chez Carrefour, cherchant du désinfectant. J'ai fait une connerie... j'ai recommencé. Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai l'impression que ma tête va exploser. Pourquoi ai-je cédé à cette tentation, pourquoi ai-je repris cette lame alors que je m'étais promis de ne plus jamais y toucher?

J'avance, les larmes sèches sur mon visage et mon chignon en désordre, me faisant ressembler à une sans-abri. Je me dégoûte. Je suis tellement faible... c'est une véritable dinguerie. À la caisse, tout le monde me regarde et me juge. Eh bien, je les emmerde! Voilà, c'est dit.

Je suis mal à cause d'une énième dispute avec ma tante. Elle m'a dit que la prochaine fois que je la déçois, je devrais quitter la maison. Je ne comprends pas son comportement; elle n'a jamais agi ainsi auparavant. Et puis, il y a Isaac, qui m'a volé mon premier baiser... il n'avait pas le droit. Et les autres qui ont failli me tuer le jour d'avant... c'est une accumulation de tout ça.

La caissière : Mademoiselle? Vous avez bu ? Oh !

Moi : Désolée, j'étais dans mes pensées.

La caissière : Vous avez les papiers français ?

Moi : Pardon ?

La caissière : Je vous demande si vous avez migré en France, voilà tout !

Moi : Eh ? Mais c'est quoi cette folie ? Sachez que vous venez de vous retirer plus de 20€ sur votre salaire. La prochaine fois que je reviens, si vous faites encore une réflexion du genre, je porte plainte et je ne rigole pas ! Allez, continuez à compter des pommes, je me tire.

Les gens étaient choqués, non pas par la caissière, mais par ce que j'avais dit! Quelle société de merde...

Enfin arrivée chez moi, je me réfugie dans ma chambre. Il est à peine 11 heures et ma tête est déjà aussi lourde que si j'avais travaillé sur des mathématiques toute la journée. Je me lève pour chercher un médicament, espérant apaiser cette tension qui me ronge.

La maison est vide. Ma tante a sûrement décidé de partir chez sa sœur après notre dispute. C'était la première fois de ma vie que j'osais lui répondre, et je me sens encore tremblante de cette confrontation.

La fenêtre de ma chambre est ouverte et une musique douce flotte dans l'air. Curieuse comme à mon habitude, je pointe le nez dehors. La fenêtre en face de la mienne est également ouverte.

"laisse moi te prouver le contraire... donne-moi l'heure et l'endroit... mais comment j'vais faire..."

Je reconnais la voix immédiatement : c'est Isaac. Je suis certaine que c'est sa chambre. Putain, mais lâche-moi, gros fou! Pourtant, malgré moi, un sourire naît sur mes lèvres. J'entends même Isaac chanter, et il chante bien. Sa voix a un effet étrange sur moi, elle fait danser un zoo entier dans mon ventre.

Je me dis que je le déteste, mais... est-ce vraiment vrai?

Soudain, je reçois un message.

Le numéro est inconnu, mais je le reconnais par cœur.

Kiara : Il dit Amin,je dis AmenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant