chapitre 39

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𝐏𝐫𝐞́𝐜𝐞𝐝𝐞𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭...

Mais la réalité me rattrapait rapidement. Nous n'étions plus les mêmes, trop de choses avaient changé. Pourtant, malgré tout, une petite lueur d'espoir s'allumait en moi, une étincelle qui refusait de s'éteindre. J'avais tant de choses à lui dire, tant de choses à lui expliquer. Mais pour l'instant, je me contentais de la regarder, absorbant chaque détail, chaque expression, chaque mouvement, comme si c'était la dernière fois que je la voyais...

...



J'étais obligée de dire quelque chose. La tentation était trop forte, bien trop forte...

Moi : Wesh, sorcière.

"Sorcière"... ce mot m'avait tellement manqué. Pas vous ? C'était notre mot, un terme affectueux qui cachait tant de souvenirs et d'émotions. Un mot simple mais chargé de toute une histoire, de tous les moments que nous avions partagés.

Cette sensation de désir que je ressens quand je suis près d'elle, ce désir que j'ai depuis la première fois que je l'ai vue, m'envahit à nouveau, me submergeant complètement. C'était comme une flamme vive et constante, jamais éteinte, malgré le temps et la distance. Chaque détail d'elle, depuis son regard profond et perçant jusqu'à ce sourire qui avait le pouvoir de tout illuminer, me rappelait pourquoi elle avait toujours occupé une place particulière dans mon cœur.

Ce désir de... l'aimer...

Je sentais mon cœur battre à un rythme effréné, chaque pulsation résonnant comme un écho de mes sentiments pour elle. La voir là, devant moi, éveillait en moi des émotions que je pensais avoir enterrées depuis longtemps. Il y avait ce besoin intense de la serrer contre moi, de sentir sa chaleur, de la protéger de tout ce qui pourrait lui faire du mal. Tout en elle me rappelait pourquoi elle était spéciale, pourquoi elle était unique.

Je savais que la route ne serait pas facile, que les blessures du passé ne se refermeraient pas en un instant. Trop de choses avaient changé, trop de temps s'était écoulé. Mais en la voyant là, toutes ces pensées s'évaporaient, ne laissant place qu'à une seule certitude : j'avais besoin d'elle. Mes mots, bien que simples, portaient tout ce que je ressentais, tout ce que je n'avais jamais pu lui dire.

J'aurais beau tout faire pour me persuader qu'elle est une mauvaise personne, bah w'Allah, je ne pourrais jamais rien faire contre ce que je ressens à l'intérieur de moi. C'est comme une bataille que je sais être perdue d'avance, un combat entre la raison et le cœur où ce dernier gagne toujours.

Normalement, c'est les meufs qui doivent parler comme ça d'un gadjo, non ? Je me demande si elle a pensé à moi une seule fois, comme moi je pensais à elle. Je suis sûr, tarpin sûr même que non. Cette pensée me ronge de l'intérieur, m'empoisonne l'esprit.

Pff, au fin de compte, je la déteste vraiment. De me faire ressentir ça... de m'affaiblir comme ça...

Je me sentais vulnérable, exposé. Les émotions tourbillonnaient en moi, un mélange de colère, de frustration et d'un amour indéniable. Comment pouvait-elle avoir un tel pouvoir sur moi ? Comment pouvait-elle éveiller en moi des sentiments si forts, si incontrôlables ? Je la détestais pour ça, pour cette emprise qu'elle avait sur mon cœur, pour cette faiblesse qu'elle faisait ressortir en moi.

J'aurais beau tout faire pour me persuader qu'elle est une mauvaise personne... Eh bien, w'Allah, je ne pourrai jamais lutter contre ce que je ressens à l'intérieur de moi.

Kiara : Il dit Amin,je dis AmenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant