chapitre 23

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Dans les méandres de nos rires et de nos sarcasmes, Neila a remarqué mon état d'âme en déroute. Elle a surgi avec une bienveillance qui m'a ébranlée, bien qu'elle ne se doutait pas de la tempête qui grondait en moi. Devais-je lui confier les tourments qui m'assaillaient, ou devais-je garder ce fardeau pour moi, de peur de ternir notre amitié naissante avec les teintes complexes de mes tourments intérieurs ?

J'ai opté pour la seconde voie, un choix dicté par la crainte irrationnelle qu'elle ne croie que je la fréquente uniquement pour son frère, comme si notre amitié n'était qu'un subterfuge pour m'approcher de lui. Si seulement j'avais su ce que le lendemain apporterait, si seulement j'avais pu lui confier mes tourments intérieurs sans craindre de fausser notre relation naissante.

La conversation a dérivé sur le "nouveau", et Neila s'est laissé aller à des expressions colorées d'indignation, évoquant des représailles imaginaires contre ce prétendant malvenu. Ses mots m'ont tiré de mes pensées tourmentées, mais j'ai choisi de ne pas révéler mon trouble intérieur, préférant garder le masque de la joie superficielle pour ne pas éveiller de soupçons.

Et ainsi, les heures ont filé, laissant derrière elles un voile d'incertitude qui obscurcissait mon esprit, même au milieu des éclats de rire et des plaisanteries sans fin.


. ISAAC .


Je me tiens stoïque devant le lycée, attendant patiemment que ma sœur sorte. Pourtant, elle ne semble pas se presser. Une énigme se forge dans ma tête en repensant à cette gadji.

Non, elle ne m'a pas repoussé, mais elle m'a offert une répartie cinglante. Insolite.

« Neila : C'est juste une question de temps, ça se voit dans ses yeux qu'elle te kiffe, wAllah. »

J'espère, de tout mon être. Je me refuse à envisager une chasse éperdue après une telle femme.

Je scrute l'horizon pour les voir apparaître, mais mon regard est accroché par la scène à quelques pas. Un intrus s'est insinué près de Kiara. Qui est-il donc ? Son insistance à la faire sourire, alors qu'elle le néglige, m'agace au plus haut point. Je décide d'intervenir, m'approchant d'eux d'un pas décidé.

Je contourne Kiara, sans un mot, comme si elle était invisible et je me mis face à cet importun, le fixant d'un regard empreint de dédain.

Elle redresse la tête et croise mon regard, mais curieusement, elle ne dit rien. Son expression laisse transparaître une certaine préoccupation, comme si...

Quelque chose la tracassait en ce moment précis.

Son silence, d'ordinaire assourdissant, semble lourd de préoccupations. Si d'autres ne le remarquent pas, moi je le perçois nettement. Son état n'est pas habituel.

Connard : Oh, tu fais quoi là ?!

Moi : C'que j'veux... Un problème ?!

Connard : Bah ouais ! Tu sors d'où même ?!

Moi : D'ton cul.

Alors que j'entends les rires de Kiara et de Neila, un léger sourire en coin se dessine sur mes lèvres, presque involontairement. Mais je n'en prends pas vraiment conscience.

Une jeune fille à proximité interrompt la scène en me questionnant sur mon identité. Mon regard se pose ensuite sur Kiara, qui semble légèrement froncer les sourcils. Serait-ce de la jalousie que je perçois chez elle ?

Kiara : Il dit Amin,je dis AmenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant