chapitre 30

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Yousra est entrée dans la pièce avec un élan de joie, comme un tourbillon de bonne humeur. Elle m'a enlacée avec tant d'enthousiasme que j'ai presque pu sentir son énergie déborder sur moi.

Yousra : KIAROUSHHHHH !!!!!!

Moi : sourire hypocrite... Merhaba canım !!

Malgré mon état intérieur, j'ai fait de mon mieux pour lui répondre avec un sourire chaleureux. C'était comme si elle apportait un peu de lumière dans ma vie assombrie par les récentes découvertes.

Oussine : Wesh ma tipeuuuu !!

Moi : rire, MAIS BAHAHAHA TIPEU IL A DIT !!! Arrête de jouer au gangster ici.

Oussine : Sale arabe !

Moi : Mais combien de fois je te l'ai dit, JE NE SUIS PAS ARABE !!

Oussine : Sale moitié arabe !

Malgré notre moment de complicité et de rire, une sensation étrange s'est peu à peu insinuée en moi. Une sorte de malaise, imperceptible au départ, mais de plus en plus palpable à mesure que le regard de ma tante se faisait plus intense, plus scrutateur.

Alors que nous riions et plaisantions tous ensemble, j'ai senti comme une ombre planer sur moi, comme si quelque chose n'allait pas. Le regard de ma tante, habituellement chaleureux et bienveillant, s'était transformé en une expression sombre, presque accusatrice. C'était comme si elle pouvait lire à travers moi, comme si elle savait quelque chose que je ne voulais pas admettre.

Cette observation silencieuse, cet air sévère qu'elle arborait, ont fait naître en moi une inquiétude sourde. Que pouvait-elle bien penser en me voyant ainsi, sourire en apparence mais tourmentée à l'intérieur ? Quels secrets pouvait-elle deviner derrière ce masque que je m'efforçais de maintenir ?

Je me suis sentie submergée par un flot d'interrogations, craignant le pire. Et dans le silence de son regard, j'ai perçu comme un avertissement, un pressentiment que les choses allaient changer, que des révélations inattendues étaient sur le point d'éclater.

[ ... ]

Moi : Salam... Tata...

Tata : Mhh...

L'échange glacial qui suivit entre ma tante et moi laissa planer une tension palpable dans l'air pendant plus d'un mois. Son salut monosyllabique, chargé de mépris et d'hostilité, était le prélude à un mois entier de conflits latents. Chaque interaction avec elle devenait une épreuve, une épreuve que je devais affronter avec une patience que je peinais à rassembler.

La période qui suivit fut marquée par plusieurs événements. Neila avait pris la décision d'interrompre ses études en raison de sa grossesse, bien qu'elle prévoyait de les reprendre ultérieurement. Pendant ce temps, mon ventre commençait à s'arrondir légèrement, bien que personne ne semble s'en être aperçu, à l'exception de moi-même. En vérité, cela ne se remarquait pas vraiment, mais je le constatais chaque jour.

Quant à moi,c'etait bon,je n'allais plus à l'ecole. Je ne saurais vraiment dire pourquoi j'avais pris cette décision, mais cela avait allégé mon fardeau, réduisant ainsi mon niveau de stress. C'était une véritable libération.Mais aussi, une partie de moi se déchirait, ne sachant pas quand je pourrais reprendre mes études, qui étaient mon plus grand souhait.

Kiara : Il dit Amin,je dis AmenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant