chapitre 38

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Je tire légèrement mes cheveux, cherchant désespérément une solution. Mon esprit est un tourbillon de pensées contradictoires, chacune se heurtant à l'autre avec une violence accrue. Après tout, c'est mort. L'idée d'affronter mon passé, de faire face à tout ce que j'ai laissé derrière moi, me terrifie. Pourtant, je ne peux pas laisser Neila dans ce moment difficile. La simple pensée de ma meilleure amie allongée seule sur ce lit d'hôpital, souffrant sans personne pour la soutenir, me déchire le cœur. Isaac ou pas Isaac, j'irai.

Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer le tremblement de mes mains. Mon regard se perd dans le vide alors que je réfléchis aux implications de ma décision. Revenir à Marseille signifie affronter non seulement Isaac, mais aussi les souvenirs, les émotions enfouies, et les blessures non cicatrisées. C'est comme ouvrir une boîte de Pandore, mais je ne peux pas reculer maintenant.

Je repense aux moments passés avec Neila, à sa loyauté et à son soutien infaillible. Elle a toujours été là pour moi, même quand tout le monde me tournait le dos. Et maintenant, elle a besoin de moi plus que jamais. L'idée de la laisser seule dans un moment aussi crucial est insupportable. Peu importe les conséquences, je dois être à ses côtés.

Je me redresse, déterminée. Je sens mes émotions se transformer en une résolution inébranlable. C'est décidé, nous partons pour Marseille. Le simple fait de prendre cette décision apporte une étrange sensation de soulagement. Comme si, malgré la peur et l'incertitude, une part de moi savait que c'était la bonne chose à faire.

Je me tourne vers les filles, rassemblant tout le courage que je peux. Mon regard croise celui d'Asmaa, qui me scrute avec une expression indéchiffrable.

Moi : Faites vos sacs, on va à Marseille...

[ ... ]

Je prends une profonde inspiration et fixe les filles avec détermination.

Moi : Faites vos sacs, on va à Marseille...

Sarah, levant les yeux au ciel, réplique avec une pointe de sarcasme.

Sarah : J'aime bien la partie où on me demande mon avis.

Mila, légèrement agacée, lui répond.

Mila : Mais, tu t'es levée du mauvais pied ou quoi ?

Sarah, affichant un sourire moqueur, tente de détendre l'atmosphère.

Sarah : C'est bon je rigolais ololooo... Bon bah j'arrive, du coup je vais faire mon SAC.

Elle dit cela sur un ton taquin, un sourire narquois aux lèvres. Pfff, c'est ça le problème avec les Parisiens : toujours prêts à lancer des piques et à jouer les aigris. Ils adorent leur sarcasme et leurs petites remarques acerbes, comme si c'était une seconde nature pour eux.

Je tourne de nouveau mon regard vers Asmaa. Elle arbore un grand sourire, toutes ses dents bien en vue.

Asmaa : grand sourire Enfin, ce n'est pas trop tôt.

Son enthousiasme est contagieux. Malgré la situation tendue et les émotions complexes qui m'habitent, voir Asmaa si joyeuse et pleine d'énergie allège un peu le poids sur mes épaules. C'est comme si, pour un instant, ses sourires et sa bonne humeur parvenaient à dissiper un peu de l'anxiété qui m'étreint.

Moi : Ouais, mais je te rappelle qu'elle a perdu son bébé, donc c'est pas le moment...

Asmaa ouvre grand les yeux, surprise par cette nouvelle révélation. Elle reste un instant figée, cherchant à assimiler l'information. C'est vrai que je n'avais pas mis le haut-parleur, donc elle n'était pas au courant de tous les détails. Ses traits se figent, son regard se voile d'inquiétude, et elle semble abasourdie par la gravité de la situation.

Kiara : Il dit Amin,je dis AmenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant