Cela fait plusieurs semaines que je m'entraîne avec Neryza, et je commence à maîtriser les choses les plus simples comme faire pousser une fleur ou couper un rocher en deux.
S'il y a bien une chose que j'ai apprise avec la Magie, c'est qu'il ne sert à rien de tenter de la comprendre, il faut la ressentir.
Aujourd'hui, j'arrive à utiliser le tşi sans effort, parfois même sans avoir besoin de me concentrer, c'est aussi naturel que de respirer.
Même si mon mentor m'incite à utiliser constamment mon don afin de bien le maîtriser, j'essaye de continuer à me débrouiller sans. Mon pouvoir ne peut pas être la seule chose sur laquelle je me repose.
Chaque matin, aux aurores, je viens ici, près de cet immense cerisier pour m'exercer. Il s'avère que c'est beaucoup plus dur de s'entraîner sans supervision, je ne peux pas apprendre de nouvelles techniques sans maître pour m'enseigner. Je refais encore et encore les mêmes exercices, ceux que Dihya m'a montrés, jusqu'à les maîtriser à la perfection.
Cette fois, je décide de m'exercer au lancer de couteau avec la dague de Kyle, qui ne quitte jamais mon ceinturon. Si un jour je dois le tuer, je veux que ce soit avec cette dague.
Soudain, un bruissement dans les buissons attire mon attention. D'habitude je ne m'inquiète pas des lapins et des écureuils qui passent par ici et les Fymawæ sont assez futés pour ne pas s'approcher d'une femme armée d'une hache, d'autant plus si celle-ci se trouve sur le territoire de la Sorcière. Mais cette fois, le Oudjat me met en garde que ce qui se cache dans les buissons est bien plus dangereux qu'une souris.
À peine ai-je détecté cette mystérieuse présence, je me retrouve plaquée au sol à moitié écrasée par une jolie brune à la peau hâlée.
Malgré ses sourcils froncés, elle est splendide avec ses grands yeux noirs, ses lèvres roses et charnues et son nez retroussé. Elle aurait eut un grand succès à la cour. J'aurais sûrement été ravie de cette rencontre si elle ne me maintenait pas fermement au sol, crocs dehors.
- Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? interroge-t-elle en montrant les crocs.
À ses longues griffes acérées et ses crocs, je devine qu'il s'agit d'un loup-garou. D'ordinaire, ils sont inoffensifs et n'attaquent que si l'on pénètre sur leur territoire sans autorisation.
Je savais que la limite du territoire en question était toute proche, Neryza m'a mise en garde, mais j'ai toujours fait attention de ne pas la franchir. Je n'aime pas avoir affaire à eux, ils sont trop imprévisibles, colériques et surtout lunatiques.
- Je serais ravie de te répondre si tu sortais tes griffes de ma peau, je rétorque.
On dit que les griffes d'un loup font aussi mal qu'un millier de poignards, je sais à présent que c'est bien pire que cela, la douleur est indescriptible. J'ai la sensation qu'elles se faufilent entre les fibres de mes muscles, jusqu'à mes os et qu'elles s'enfoncent dans ma moelle épinière.
Mon agresseuse enfonce ses serres encore plus profondément dans ma chair mais je ne bronche pas. Le contact de l'acier Elfique est bien plus douloureux.
Un frisson me parcourt en repensant à l'épée d'August me traversant le ventre. Parfois ma cicatrice me fait mal, comme si ma blessure se rouvrait. Neryza pense que c'est parce que l'arme avec laquelle le Prince m'a transpercée a été enchantée par un Elfe et que par conséquent, elle ne guérira jamais complètement.
- Tu es sur mon territoire, chérie, réplique-t-elle. J'ai tout les droits. Alors, que fais-tu ici ?
Vu la force avec laquelle elle me maintient, je n'arriverai jamais à attraper ma hache, sur laquelle nous sommes vautrées. Je jette un coup d'œil au poignard planté dans le cerisier.
![](https://img.wattpad.com/cover/362279153-288-k297599.jpg)
VOUS LISEZ
La Prophétie des Ombres : Le Prince et l'Orpheline (T1)
FantasiaEdlynn est la fille adoptive du Général de guerre. Kylorn est le Prince Cadet. Ils sont amis depuis l'enfance et ont tout les deux grandis sur l'île de la Garde. Ils sont tout l'un pour l'autre...Jusqu'à ce que Edlynn apprenne qu'elle est un monst...