Ava
Lundi 10 juillet 2023
Villa des Davis 21h06
"C'est toi ?"
Je tremblai. L'effroi me paralysait.
Le chien que j'avais recueilli était revenu et avait dévasté son salon, déchiquetant tout son canapé. Rien ne me terrorisait plus que de le voir en colère. Et, là, il était enragé.
"C'est toi qui l'as fait rentrer, pas vrai ?"
"Non...non, je te le promets..."
Ses yeux s'animèrent, faisant grandir ma peur. Ma respiration s'accéléra, mes ongles s'enfoncèrent dans mes paumes et tout mon monde s'écroula une fois de plus.
"Non, s'il te plaît...non non..."
Ses mains se précipitèrent sur mon corps. Je fis volte-face pour m'enfuir. Mais elles m'attrapèrent, et me frappèrent, violentes, brutales, comme une pluie de sabres acérés. Mon souffle se coupa et ma vue se brouilla.
Je tombai sur le sol, une douleur enflammée dans mon dos.
Retour au présent
Je me souviens de son visage comme la peau se rappelle d'une cicatrice : une marque qui ne disparaîtrait jamais. Je m'en souviens parce qu'il me l'a gravé trop fortement pour que je puisse l'oublier. Je m'en souviens parce que j'avais tenté désespérément de l'aimer, comme si il était mon oxygène. C'était aujourd'hui mon plus grand regret.
J'avais peur du noir et il le savait. Il appuyait là où j'étais fragile. Il me punissait parce que je me comportais mal. Je ne savais pas quelle était ma faute. J'étais trop amoureuse pour comprendre, mais ces souvenirs étaient désormais imprimés dans ma mémoire. Ils ne partiront jamais.
Quand il me punissait, je me recroquevillais dans mes draps et priait pour qu'il s'arrête. Mais moi je ne voulais pas vivre ainsi. Je rêvais d'être libre.
Mais je redevenais poussière quand ses yeux se posaient sur moi. Il me tirait par les cheveux et je pouvais déjà apercevoir la porte de la cave, l'escalier exigu qui amenait aux profondeurs obscurs, le lit sans matelas et les chaînes qui me m'empêchaient de remonter à la surface. Mes cauchemars auront encore et encore les contours de cette pièce. Mais
Lui...Il était mon plus grand cauchemars.
Tu sais ce qui se passera si tu en parles à quelqu'un ?
Sa voix était un grésillement, comme un bourdonnement désagréable dans l'oreille.
Tu as envie de le savoir ?
Je baissais lentement la tête. Comme à longueur de temps, je ne pouvais pas regarder ses yeux parce que ses pupilles étaient des peurs que je n'arrivaient pas à affronter.
Tu veux savoir ce qui arrive aux putes désobéissantes ?
Il serrait davantage la prise sur mon bras. Et je me sentais de nouveau plonger. Alors je secouais la tête, et je lui promettais que j'allais l'écouter, et être gentille.
Encore.
Iris : Si tu ne descends pas immédiatement Ava, je vais venir te chercher par la peau des fesses.
Je cligne des yeux et je décide de me lever, en récupérant la petite boîte bleue avant de quitter la pièce.
Il est libre. M'en rendre compte me bouleverse. Quand est-il sorti de prison ? Depuis quand désire-t-il me retrouver ?
Depuis toujours. Je te veux depuis toujours ma princesse.
Iris : Tout va bien ? *assise à côté de moi sur la banquette avant*
Moi : Oui... Tout va... très bien. *en souriant faussement*
Elle ne remarque pas mes doigts crispés sur le siège. Elle tourne sa tête vers la route, se concentrant de nouveau sur sa conduite. Elle se met à me parler des prochaines sorties qu'elle prévoit de faire avec moi. Mais je l'écoute à peine.
Iris : Nous pourrons aller à la prochaine course de motos des garçons. Joshua a tellement hâte de te montrer notre monde. Il avait vachement peur de ta réaction. Mais tu n'en as pas parlé, et les choses sont restées comme avant.
Moi : Oui oui, ça ne me dérange pas... *en marmonnant*
Iris : Génial ! *en rigolant*
Après plusieurs minutes de routes, la voiture ralentit et s'engage dans un quartier riche.
Villa des Johnson 21h12
Nous nous garons dans une rue adjacente, puis nous nous dirigeons vers la maison. Rapidement, la musique de la soirée nous parvient. Nous passons devant une dizaine d'étudiants sur le porche, tous avec un gobelet à la main, et nous entrons dans le grand hall de la maison où un immense escalier de marbre permet d'atteindre l'étage.
La villa est bondée de jeunes déjà bien ivre malgré l'heure et je me laisse aller en essayant d'effacer le retour de mon plus grand cauchemars. Mon corps commence à onduler au rythme de la musique. Nous nous frayons un chemin à travers la masse d'étudiants jusqu'au salon où de longues tables portent de nombreuses bouteilles d'alcools.
Je m'empare d'un gobelet et jette mon dévolu sur un vodka jus d'orange. Nous trinquons toutes les deux, signant le début de cette soirée. Nous dansons sur les différentes musiques et les verres s'enchaînent dans une ambiance de joie et de rire.
Tout d'un coup, la réalité me percute de plein fouet. Mon coeur s'emballe à cause de l'alcool ingurgité et de l'idée qu'il puisse me retrouver.
Croîs-moi, princesse, profite bien de ce temps de répit parce que je vais sortir d'ici.
Et tu sais ce que je vais quand je vais sortir ?
Je t'emmènerai loin... très loin, et on vivra ensemble pour toujours.
Personne ne pourra plus nous séparer, je te le promets princesse.
Moi : Je vais prendre l'air, je reviens.
Iris : Je viens avec toi. *en me prenant le bras*
Nous nous faufilons entre les étudiants et nous arrivons rapidement au perron de la villa, à mon grand soulagement.
Iris : Tu vas bien ?
Je jette un coup d'oeil à Iris en m'asseyant sur les marches. Une ride d'inquiétude barre son front.
Moi : Je dois juste reprendre mon souffle.
Je ferme les yeux et respire doucement, mais profondément. Je dois me calmer et faire redescendre mon rythme cardiaque.
Il n'est pas à cette soirée. Il n'est pas ici à mes côtés.
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𝒂 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕- ᵇᵒᵒᵏ
RomanceAva, dix-huit ans, doit quitter sa ville d'enfance pour emménager chez James Davis, le nouveau et riche fiancé de sa mère. Ava rencontre Enzo Miller, le meilleur ami de son demi-frère. Elle découvre qu'il cache à tous un monde de gang et de course...