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Ava

Vendredi 7 juillet 2023

Villa des Davis 20h04

Je baisse la tête, pour tenter de cacher mes larmes. Il n'aurait pas aimé que je pleure pour lui. Jamais.

"Nous sommes tous présents aujourd'hui, pour rendre hommage à l'homme, Eric Smith. Le mari de Amanda Smith et le père d'Ava Smith."

Mes pleurs redoublent d'intensité. Pourquoi ? Pourquoi... toi. Pourquoi t'a t-il tué ? Ça aurait dû être moi...

Maman caresse mon bras. Je n'ai pas le courage de la regarder. Je relève doucement la tête lorsque grand-mère finit son discours. Maman monte à son tour sur l'estrade et commence à parler. Elle prend une bouffée d'air pour retenir ses larmes.

D'autres gens suivirent, ils avaient répétés plus ou moins la même chose. Ils l'aimaient. Ils étaient désolé pour ce qui est arrivé. Désolé...

Je déteste ce mot. Je le déteste. Je te déteste. Je te déteste...

Et, mon tour finit par arrivé. J'avale ma salive et je me lève, mes pas sont lents et fébriles. Je tremble. Les larmes finissent par couler, par moment, je renifle. Tout le monde me regarde désormais.

Arrivée sur l'estrade, mes doigts s'emmêlent nerveusement. Je relève le visage. Toutes les têtes, tous les regards sont braqués vers moi. Je ferme les yeux un instant.

Inspiration. Expiration.

 "Bonjour, je...je m'appelle Ava. Je suis..."

Du courage, Ava, du courage, il t'en faut Ava. Relève les yeux. Maintenant, bat toi.  Papa ne voudrait pas te voir comme ça.

"J'étais la fille d'Eric."

Retour au présent

Je me souviens de ce jour-là, j'ai tout de suite cru que ce serait le pire jour de ma vie, maintenant que j'y pense, je peux affirmer aujourd'hui que c'est bien le cas.

Papa est mort à cause de lui. A cause de moi.

Il faisait moche, on sentait la fin de mars arrivé. Les feuilles étaient toujours brunes. Le ciel toujours assombris. La pluie avait frappés fort aux fenêtres ce jour-là.

Ce matin-là, je n'ai pas pris de petit déjeuner -la tristesse me tordant le ventre-, puis je suis retournée dans ma chambre, laissant ma mère seule dans le salon. Je savais que je devais être là pour elle, c'est dur pour elle autant que pour moi.

Maman avait perdu son mari. Son amour de jeunesse. Son homme. Et moi, j'avais perdu mon père. Mon meilleur ami. Mon protecteur.

Cette journée s'annonçait horrible. J'avais l'impression que toutes mes journées deviendront immenses et interminables, sans lui.

Sans mon papa.

Tout ça...c'était complétement dingue. Je ne pouvais tout simplement pas digérer le fait que papa allait être enterrer. Le plus merveilleux des pères.

J'étais là. Assise sur mon lit, les jambes repliées vers mon corps, ma tête enfouie entre mes bras. Les yeux clos attendant désespérément qu'il revienne, en me criant qu'il faisait semblant, que c'était une blague. Que cet enfer avait été une blague. Mais... ce n'était pas une blague. Il n'était plus là. 

Mère : Ava ? Ava, ça va ?

Moi : Hein ? Oh pardon. J'étais dans mes pensées.

Père : Ce n'est pas grave. Je disais donc que...

Mère : Tu sais très bien que tu peux tout me dire.  *en chuchotant*

Moi : Ne t'en fais pas maman. Tout va bien...  *en murmurant*

Père : Alors, Benjamin vous donne des dossiers ?

Joshua : Nan nan, pas encore, on s'occupe surtout de la paperasse. D'ailleurs, il y a une autre soirée ce soir. Benjamin veut que j'y aille.

Père : Mais, ça ne fait pas longtemps...

Joshua : Je sais, je sais.

Mère : Eh bien, il ne vous prévient pas vraiment en avance...

Joshua : Oui, je lui en toucherai deux mots.

Père : Très bien. Bon courage fils.

Quelques heures après

Il fait nuit dehors. Nuit noir même. Il doit être aux alentours de minuit, mais ce n'est pas grave. J'erre dans les rues sombres de Los Angeles, en essayant de ne pas me faire distancer par Joshua. Il va sacrément vite, celui-là.

Après quelques minutes de moto, j'arrive devant un club. J'hésite avant d'y entrer. Je ne sais pas ce que je vais trouver là bas. Finalement, je rentre. On verra bien.

L'odeur de la transpiration et de l'alcool se mélange et je sens que cette soirée d'espionnage ne sera pas longue. Je ne supporte pas les endroits comme ceux-là, ni de partager mon espace vitale, avec des hommes comme ça.

Des hommes. Ne t'approche d'aucuns hommes sauf moi.

Quant aux filles, elles n'ont vraiment aucun respect de leur corps. Elles s'en fichent sûrement, l'alcool doit les aider à oublier. Même si j'ai une très forte envie de partir, je me décide à m'assoir. Je m'installe sur un des tabourets du bar. Où est-ce qu'il se cache ? Les néons m'aveuglent.

Serveur : Qu'est-ce que je vous serre ?

Moi : Un whisky.

L'ambiance est agitée, des filles se déhanchent. Mon regard se perd dans la masse de personnes agglutinées sur la piste.

Trouvé.

Mon demi-frère est assis à une table un peu plus loin de la mienne. Il parle avec un homme, qui est dos à moi.

Ma commande arrive et soudainement, une bouffée de chaleur m'envahit. Je retire ma veste et la pose sur mon tabouret, histoire de m'aérer un petit peu.

Inconnu : Vous savez les belles jeunes femmes comme vous ne devraient pas être seule.

Moi : Vous allez devoir satisfaire vos envies avec une autre femme. *lui dis-je en me retournant*




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📸alittlereader99

𝒂 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕- ᵇᵒᵒᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant