𝒂 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕- ᵇᵒᵒᵏ

N•14

Ava

Vendredi 14 juillet 2023

Villa des Miller 9h31

Le soleil tressait des fils de lumière à travers les arbres. C'était un après-midi de printemps et la délicate odeur des fleurs remplissait l'air. Assise dans l'herbe, je regardais le ciel comme si je voulais l'étreindre. Ma joue était douloureuse et gonflée, mais, ne souhaitant pas me mettre à pleurer, je fixais l'étendue au-dessus de moi. 

Allais-je un jour être libre ?

Retour au présent

L'incrédulité me bouleverse. Je veux me dégager mais l'odeur de ses cheveux envahit brutalement mes narines. Je ne peux pas la décrire. Elle est.. sauvage, forte et réconfortante. Exactement comme lui.

Je tourne la tête pour fuir ces sensations. Mais je n'y arrive pas. Son odeur me plaît. Elle est irrésistible pour moi. J'éprouve l'horrible sensation de la sentir mienne. 

Cela ne pas peut être vrai. C'est incroyable. Je ferme les yeux en essayant de ne pas trembler entre ces bras. Je tente de m'éloigner. Enzo dort toujours, plongé dans un profond sommeil. 

Je sens mon cœur battre plus vite quand je frôle ses cheveux à la naissance de son cou. Ils sont.. ils sont.. Je les touche délicatement. Et quand je m'aperçois qu'il ne se réveille pas.. j'y plonge lentement mes mains. Ils sont particulièrement doux et beaux. Je me mets à le contempler, tremblotante. Chaque contact, chaque respiration est nouveau et tellement déboussolant.

Ce moment s'imprime pour toujours dans ma mémoire. Tandis que je l'effleure prudemment, il me semble l'entendre soupirer doucement.

Le claquement d'une portière et des bruits de pas devant la villa me sortent de ma torpeur. La panique s'empare de moi. Joshua et Iris.

Joshua : Ava !

J'enfonce mes doigts dans les épaules d'Enzo. Non, non, non.. 

Moi : Enzo, tu dois me laisser partir !

Sa mâchoire se penche soudainement sur moi et ses lèvres se posent sur mon cou. Des frissons de surprise se répandent dans mon corps et mes doigts s'enfoncent d'avantage dans ses épaules. Son genou glisse entre mes jambes et tous mes muscles se contractent. Je serre les cuisses par réflexe et un grognement sort de sa bouche.

Joshua : Ava !

Haletante, je regarde la porte les yeux paniqués. Il est là, tout près, il est là..  Dans un élan de panique, je pousse brutalement la tête d'Enzo et le repousse. Il pousse un gémissement en retombant sur le lit. Je me faufile hors du lit et j'ouvre la porte, tandis que la main de Joshua se suspend en l'air, s'apprêtant à se poser sur la poignée. Il fixe avec étonnement mon visage rouge. 

Joshua : Ava ? 

Ava : Il va mieux. *en marmonnant*

Et je m'enfuis. Je m'éloigne de la chambre les jambes flageolantes et le cœur battant là où la bouche d'Enzo me brûle encore d'une manière que je ne pourrais jamais oublier.

Villa des Miller 11h17

Quelques heures plus tard, je ne parviens toujours pas à me débarrasser de cette sensation. Je la sens se balader sur ma peau. Brûlante. Envoûtante. En descendant l'escalier, je caresse ma gorge. J'ai découvert une petite rougeur en me regardant dans le glace et j'espère que personne ne va la remarquer, en laissant mes cheveux lâchés. 

Néanmoins, bien que je veille à la cacher, ce qui me perturbe n'est pas cette rougeur. Quelque chose se déplace au plus profond de moi et je ne parviens pas à l'extraire de mon corps.

Je descends à la cuisine en fin de matinée mais je me stoppe sur le seuil. Enzo est assis à la table. Il porte un pull bleu et ses cheveux, épais et bouclés, brillent dans la lumière de la matinée. Ses yeux sont pointés sur moi. Mon coeur ne peut s'empêcher de faire des sauts dans mon corps.

Moi : Ah, je.. *gênée*

Mes yeux se baissent sur la boîte de médicaments dans mes mains.

Moi : Iris m'a demandé de te donner un médicament.. et je voulais prendre un verre d'eau..

Je remarque le verre qu'il tient dans ses mains et je me pince les lèvres.

Moi : J'imagine que c'est inutile..

Hésitante, je relève doucement la tête et mes joues prennent une teinte rosée lorsque je croise ses yeux qui ne m'ont pas quitté. Ils sont particulièrement brillants. 

Moi : Comment te sens-tu ?

Enzo sourit et pose délicatement le verre sur la table.

Enzo : Beaucoup mieux.

Je tripote la boîte, le regard fuyant.

Moi : Tu.. te souviens de ce qu'il s'est passé cette nuit ?

C'est plus fort que moi. J'ai besoin de savoir s'il se rappelle de quelque chose. Un minuscule détail, rien qu'un détail. À ce moment, des morceaux de mon âme se mettent à espérer que ce soit le cas.

Enzo : Oh, eh bien.. pas vraiment désolé.. J'imagine que je dois te remercier pour les couvertures et le médicament. *gêné*

Moi : C'est normal, je voulais t'aider.

Enzo sourit une nouvelle fois et ma rougeur palpite.

Moi : Tu dois en prendre un maintenant et un ce soir.

Enzo tend la main vers le comprimé blanc et le saisit. 

Enzo : Merci beaucoup.

Et je me penche vers lui.

Moi : Attends, ils faut mettre plus d'eau..

Mes doigts effleurent les siens.

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